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VAUDOIS

L'adhésion à la Réforme et les vicissitudes ultérieures

Au début du xvie siècle, il y avait encore des vaudois dans les Pouilles et en Calabre, dans le Piémont, en Dauphiné et en Provence. À la suite d'entretiens avec G. Farel, Œcolampade et Bucer, ils adhérèrent alors à la Réforme au synode de Chanforan (val d'Angrogne, Piémont), en 1532, mais cela ne se fit pas sans opposition de la part des éléments conservateurs. Ainsi le mouvement vaudois du Moyen Âge perdit-il ses caractéristiques particulières pour devenir une Église réformée. Les vaudois firent traduire la Bible en français (Neuchâtel, 1535) par Pierre Robert, dit Olivétan (1506 env.-1538), cousin de Calvin ; par la suite, ils adoptèrent comme confession de foi une refonte abrégée de la Confession gallicane de 1559, et s'organisèrent selon le système presbytérien et synodal.

Aux prédicateurs itinérants ils substituèrent des pasteurs résidents, qui, jusqu'au milieu du xixe siècle, se formèrent dans les académies de Genève, de Lausanne et de Bâle. Ils construisirent des églises depuis 1555 dans les vallées vaudoises, à l'ouest de Turin, et instituèrent le culte public, contribuant ainsi, sous la domination française, de 1536 à 1559, à la diffusion de la foi réformée dans le Piémont. Les vaudois des Pouilles et de Calabre furent exterminés par les persécutions (1560), et ceux du Dauphiné et de la Provence, ayant pris la dénomination de réformés, partagèrent le destin des Églises de la Réforme en France.

Au xviie siècle, les vaudois furent par deux fois durement persécutés : en 1655, la veille de Pâques (« Pâques piémontaises ») et en 1686, cette seconde persécution marquant le contrecoup, en Piémont, de la révocation de l'édit de Nantes. Expulsés de leurs vallées, ils s'enfuirent en Suisse, mais, en 1689, ils revinrent armés, conduits par leur pasteur et commandant Henri Arnaud et soutenus par Guillaume III d'Orange. Toutefois, en 1698, environ 3 000 d'entre eux furent de nouveau chassés ; ils furent accueillis dans le Wurtemberg et en Hesse, où ils s'établirent et tinrent deux synodes. Aujourd'hui encore, certains villages vaudois du Wurtemberg portent des noms français rappelant les villages dont étaient originaires les exilés : Perouse, Pinache, Serre, Villar.

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Écrit par

  • : professeur émérite de la faculté vaudoise de théologie de Rome

Classification

Pour citer cet article

Valdo VINAY. VAUDOIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALBIGEOIS (CROISADE CONTRE LES)

    • Écrit par Jacques LE GOFF
    • 4 152 mots
    • 2 médias

    Le terme « albigeois » a servi, dès le milieu du xiie siècle, à désigner les hérétiques du Languedoc, bien que l'Albigeois ne paraisse pas, aux yeux des historiens modernes (qui ont continué à user de cette appellation devenue traditionnelle), avoir été le principal foyer de l' ...

Voir aussi