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PLATA RÍO DE LA

L'immense estuaire (36 500 km2) du río de La Plata constitue l'embouchure des fleuves Uruguay et Paraná. Long de 250 kilomètres, large d'une centaine à la hauteur de Montevideo, mais d'une profondeur toujours inférieure à 10 mètres, il sépare l'Argentine de l'Uruguay et constitue un obstacle pour la navigation : à peine recouvertes d'une mince épaisseur d'eau par la dernière transgression marine postglaciaire, d'épaisses alluvions l'encombrent ; ces alluvions ont été transportées, déposées, remontées au cours des phases successives de creusement et de remblaiement qui jalonnent l'histoire morphologique de l'estuaire. De plus, la charge actuelle du Paraná reste importante. Aussi a-t-il fallu creuser un chenal de plus de 100 kilomètres, en permanence dragué, pour permettre l'accès des grands navires au port de Buenos Aires. Une immense agglomération industrielle s'étend entre l'embouchure et la ville de La Plata. Montevideo est aussi difficile d'accès, mais le trajet pour atteindre la haute mer se limite à une vingtaine de kilomètres. Un troisième chenal, proche de la côte uruguayenne, permet de gagner le río Uruguay et le bras principal du delta intérieur qu'a construit le Paraná au fond de l'estuaire. Tous ces chenaux, outre leur étroitesse et leur précarité entre des bancs de sable mouvants, sont souvent rendus dangereux par la brume qui y stagne. Aussi collisions et naufrages ne sont-ils pas rares en cet estuaire très fréquenté. Celui-ci n'offre que peu d'attrait pour les deux capitales qui le bordent ; ses eaux jaunâtres et chargées n'incitent ni à la contemplation ni à la baignade, et elles sont parfois redoutables sur la rive argentine : un violent coup de vent du sud-est conjugué avec une forte marée peut refouler une vague d'inondation qui noie les atterrissements du pied de la barranca du río Paraná et les bas-fonds qui entourent la capitale fédérale, provoquant de véritables catastrophes ; ainsi, le 28 juillet 1958, l'onde d'inondation a atteint trois à quatre mètres. Les deux pays riverains se sont accordés pour que le tracé frontalier suive grossièrement l'axe médian du río de La Plata.

— Romain GAIGNARD

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Écrit par

  • : maître assistant des facultés des lettres et sciences humaines, professeur à l'université nationale de Cuyo-Mendoza, Argentine

Classification

Pour citer cet article

Romain GAIGNARD. PLATA RÍO DE LA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARGENTINE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Universalis, Romain GAIGNARD, Roland LABARRE, Luis MIOTTI, Carlos QUENAN, Jérémy RUBENSTEIN, Sébastien VELUT
    • 37 033 mots
    • 18 médias
    ...évacuer jusqu'à l'Atlantique. Les précipitations de l'Holocène ont permis la construction d'un vaste delta. La transgression flandrienne, en envahissant le Río de la Plata, a maintenu ce delta au fond de l'estuaire. Il est recoupé par le profond chenal du río Uruguay qui, beaucoup plus rapide, a toujours...
  • BUENOS AIRES

    • Écrit par Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA
    • 2 123 mots
    • 4 médias
    ...est apparue comme une ville singulière en Amérique latine. À la fois proche et distante de l'Europe, c'est à sa situation sur la rive ouest de l'estuaire du río de la Plata, au cœur d'une des plus riches plaines agricoles du monde, qu'elle doit son destin particulier. Comparée à Mexico ou à ...
  • SOLÍS JUAN DÍAZ DE (mort en 1516)

    • Écrit par Universalis
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    Avant d'être nommé pilote royal et d'être chargé de la conduite d'une expédition dans un territoire situé à 7 000 kilomètres environ au sud de l'isthme de Panamá, Juan Díaz de Solís avait fait un voyage en Amérique en 1508, avec Yáñez Pinzón, ancien compagnon de Colomb....

  • URUGUAY

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    ...constitue une dégradation méridionale du socle brésilien, comme en témoigne les sierras Haedo et Grande, d'orientation méridienne, qui se terminent sur l'estuaire de la Plata par quelques pains de sucre granitiques, disséminés le long de la côte, et suffisamment isolés les uns des autres pour offrir...