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VARIOLE DU SINGE

La « variole du singe » (monkeypox, en anglais) est une infection virale d’origine zoonotique (transmise de l’animal à l’homme) endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l'Ouest ou centrale. Les cas détectés de variole du singe chez l'être humain sont en augmentation dans plusieurs pays africains en raison d'une combinaison de facteurs, notamment l’amélioration de la surveillance et du diagnostic de ce virus, mais également du fait d’une exposition accrue de la population aux animaux porteurs (déforestation, déplacements de population…). Depuis 2022, des cas en nombre croissant sont apparus en dehors d’Afrique, notamment en Europe (France, Espagne, Italie, Royaume-Uni…) et en Amérique du Nord (États-Unis en particulier). Même s’il s'agit dans la majorité des cas d'une maladie bénigne, spontanément résolutive, l’expansion de cette infection au-delà de ses zones habituelles de prédilection nécessite une vigilance particulière que souligne l’OMS.

Origine, classification et structure

Virus du <em>monkeypox</em> - crédits : Gerd Altmann/ Pixabay

Virus du monkeypox

L’expression « variole du singe » pour désigner la maladie causée par ce virus vient de sa découverte, en 1958, au Danemark, chez des singes de laboratoire qui présentaient des symptômes proches de ceux de la variole humaine. Cette appellation est fort discutable – car il ne s’agit pas là d’une maladie spécifiquement inféodée aux singes – mais est toujours utilisée en l’absence d’un terme plus approprié pour la désigner. Le virus responsable de la maladie appartient à la famille des Poxviridae, sous-famille des Chordopoxvirinae,et au genre Orthopoxvirus, au sein duquel on retrouve notamment les virus de la variole (96 % de similitude avec le monkeypox) et de la vaccine. C’est un virus enveloppé de grande taille (entre 200 et 250 nm) qui, comme les autres poxvirus, se présente au microscope électronique sous une forme ovale biconcave. Il possède un génome à ADN linéaire bicaténaire (double brin) de 197 kilobases (kb) qui montre une certaine stabilité, avec un taux de mutation plus faible que certains virus émergents à ARN tel le SARS-CoV-2. On retrouve le virus dans de nombreux tissus : peau, poumons, intestins, reins, cerveau ou encore tissus lymphoïdes. Il pénètre dans les cellules par fusion de l’enveloppe virale avec la membrane cellulaire ou par endocytose, suivant le type cellulaire et la souche de virus.

Le premier cas humain associé à la variole du singe a été détecté en 1970, au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo, RDC). On connaît à l’heure actuelle deux lignées génétiques distinctes (clades) de ce virus. Le clade dit du « bassin du Congo » ou d’« Afrique centrale » est associé aux formes cliniques les plus sévères (10 % de mortalité) et circule principalement en RDC, en République centrafricaine et au Gabon. Le clade dit « ouest-africain », considéré comme moins virulent et dont la létalité estimée en Afrique se situe aux alentours de 1 %, sévit notamment au Nigeria (500 cas recensés entre 2017 et 2021 et moins de 10 décès) et en Côte d’Ivoire. Les chiffres de mortalité sont à prendre avec précaution car ils dépendent largement du potentiel de diagnostic de chaque pays, mais aussi de la qualité de la prise en charge des personnes infectées.

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Écrit par

  • : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Yannick SIMONIN. VARIOLE DU SINGE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Virus du <em>monkeypox</em> - crédits : Gerd Altmann/ Pixabay

Virus du monkeypox

Écureuil de Gambie (<em>Funisciurus isabella</em>) - crédits : History and Art Collection/ Alamy/ Hemis

Écureuil de Gambie (Funisciurus isabella)

Cas de <em>monkeypox</em> - crédits : Brian W.J. Mahy, BSc, MA, PhD, ScD, DSc/ OMS

Cas de monkeypox

Voir aussi