VARIOLE DU SINGE

Traitement et vaccins

La prise en charge des patients repose principalement sur des traitements de soutien non spécifiques : soulagement de la fièvre et des démangeaisons, hydratation, etc. Elle inclut également la prévention et le traitement des infections bactériennes secondaires pouvant apparaître chez certains patients. Il existe des traitements antiviraux bloquant spécifiquement la multiplication virale, tels que le tecovirimat, le brincidofovir et le cidofovir, pouvant être prescrits pour les cas les plus graves. Au premier semestre 2022, seul le tecovirimat disposait d'une autorisation partielle de mise sur le marché au sein de l'UE et était utilisé en première intention.

Rappelons que la variole du singe n’est pas la variole humaine, mais en est proche, comme l’est la vaccine bovine. Différentes études montrent qu’une vaccination antérieure contre la variole peut conférer une protection croisée d’environ 85 % contre la variole du singe, même si cette protection s’est estompée probablement au cours du temps. Les données épidémiologiques suggèrent qu’en France, et plus généralement en Europe, un certain degré de protection est attendu dans la population des adultes âgés de plus de quarante-cinq ans – la vaccination contre la variole n’est plus obligatoire en France depuis 1979 et les rappels vaccinaux depuis 1984. Une vaccination post-exposition précoce (dans les quatre jours suivant l'exposition au virus) avec le vaccin antivariolique vivant atténué (privé de son caractère pathogène) dit de troisième génération (ImvanexTM) a un effet protecteur significatif jusqu’à prévenir la maladie ou rendre son évolution moins sévère. Il peut être ainsi recommandé pour la vaccination de cas contacts à risque, au cas par cas. Par ailleurs, certains pays appliquent la vaccination prophylactique de certains professionnels de la santé particulièrement exposés. Des vaccins « sous-unitaires », ne contenant pas de virus atténué mais uniquement des fragments du virus, sont en cours de développement.

La maladie n’est longtemps restée endémique que dans certaines régions d’Afrique. L’augmentation de son aire de répartition pose des interrogations sur les mécanismes ayant favorisé son émergence en 2022. Une des questions principales est de savoir si ce virus peut devenir endémique dans les territoires où il s’est implanté récemment, notamment via une transmission de l’être humain à des populations animales (rétrozoonose). On sait peu de choses sur l'aptitude des espèces animales péridomestiques européennes à servir d'hôtes au virus de la variole du singe. Les rongeurs habitant hors des zones d’endémicité habituelles sont susceptibles de devenir des hôtes appropriés et la transmission de l'homme aux animaux de compagnie est théoriquement possible. Un tel phénomène pourrait conduire à l'établissement du virus dans la faune sauvage des zones tempérées, et ainsi à la transformation de la maladie en zoonose endémique. Même si cette possibilité est considérée comme faible à l’heure actuelle, elle implique une vigilance particulière quant à la circulation de ce virus dans la faune domestique et sauvage.