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TORNADES ET TROMBES

Observation et prévision des tornades

En raison de leur taille réduite et de la violence des vents associés, il n’est pas facile d’effectuer l’observation précise d’une tornade. Les connaissances actuelles proviennent surtout d’observations à distance, réalisées à l’aide de moyens optiques (appareils photographiques, caméras) ou de radars météorologiques. Grâce aux radars Doppler, qui détectent les poussières et les hydrométéores et mesurent leur vitesse de déplacement, on a pu obtenir certaines informations sur leur structure, leur vigueur et leur évolution. Cependant, leur petite taille les rend difficiles à observer au sein des cellules orageuses et des précipitations qui tendent à les masquer tout en atténuant fortement les ondes électromagnétiques. Les données les plus précises ont été obtenues à l’aide de radars Doppler à double faisceau, embarqués sur des avions permettant de les approcher des phénomènes étudiés. L’utilisation de modèles de simulation numérique à très haute résolution a également permis de mettre en évidence certaines des caractéristiques associées à leur formation. En raison de leurs faibles dimensions et de leur courte durée de vie, les tornades ne peuvent cependant être représentées de manière explicite dans les modèles numériques actuels de prévision du temps. Elles ne sont donc pas directement prévisibles. Pour l'instant, on ne peut que définir si, dans une région donnée, le contexte météorologique est favorable ou non au développement d'une tornade. Seul le risque potentiel peut être déterminé à partir de certains diagnostics principalement fondés sur la valeur de l’instabilité thermique, qui dépend de la variation avec l'altitude de la température et de l’humidité, et sur la valeur de l’hélicité du vent dans les basses couches de l’atmosphère, qui fournit une indication sur la façon dont le vent environnant change de vitesse et de direction entre le sol et 3 000 mètres d’altitude.

L’augmentation du nombre de tornades répertoriées, rapportée parfois par les médias, est principalement à associer à une plus grande occupation des territoires sensibles (démographie, déforestation, agriculture intensive…), au développement de nouveaux moyens et méthodes d’observation (radars Doppler, réseaux d’observateurs du temps…), à une meilleure compréhension du phénomène (permettant un comptage individuel des tornades au sein des conglomérats), et à un intérêt grandissant pour l’observation et la surveillance du phénomène (chasseurs de tornades, sensibilisation à l’écologie et au changement climatique…). Mais rien ne prouve que le nombre de tornades ait augmenté. Aucun lien n'a encore pu être établi de façon fiable entre la fréquence des tornades dans le monde et les conséquences du réchauffement climatique.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON. TORNADES ET TROMBES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Échelle de classification des tornades dite « Fujita améliorée » - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle de classification des tornades dite « Fujita améliorée »

Tornades observées en Europe pendant la période 2000-2012 - crédits : The European Severe Storms Laboratory, ESSL

Tornades observées en Europe pendant la période 2000-2012

Répartition mensuelle des tornades en France - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mensuelle des tornades en France

Autres références

  • ASCENDANCE, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 4 814 mots
    • 10 médias
    ...150 km/h et dépasser la tropopause de plusieurs kilomètres. Les cellules associées sont extrêmement intenses et donnent naissance à de violents orages, parfois accompagnés de tornades soufflant à plus de 300 km/h, de pluies torrentielles, de grêlons gros comme des boules de pétanque, et de foudroiements...
  • CATASTROPHES NATURELLES (notions de base)

    • Écrit par Universalis
    • 2 855 mots
    • 12 médias
    Une tornade est également une perturbation tourbillonnaire, d’extension limitée mais d’intensité très violente, qui prend naissance sur les continents. Une trombe est son équivalent maritime.
  • DÉPRESSION, météorologie

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 3 426 mots
    • 6 médias
    ...fort cisaillement vertical du vent horizontal. On parle alors de mésocyclone, une zone dont le diamètre horizontal peut atteindre de 15 à 20 kilomètres. Son observation est un indice important du risque de déclenchement de tornades, des phénomènes extrêmement destructeurs associés à une forte dépression...
  • MÉTÉORES

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 6 633 mots
    • 20 médias
    Les trombes et les tornades sont des colonnes d'air tourbillonnant, en forme de colonne tubulaire ou de cône renversé, qui se développent sous la base de cumulonimbus. Tornade, trombe ou trombe marine sont des termes qui désignent le même phénomène météorologique, mais le premier est plus souvent utilisé...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi