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TIMON DE PHLIONTE (env. 320-env. 230 av. J.-C.)

Poète et philosophe sceptique grec, d'abord choriste au théâtre, Timon étudie la philosophie sous Stilpon de Mégare, puis devient le disciple et l'ami de Pyrrhon. Il enseigne lui-même la philosophie et la rhétorique à Chalcédoine. Ayant ainsi acquis une fortune considérable, il réside quelque temps en Égypte et en Macédoine avant de se fixer à Athènes. Adepte enthousiaste du scepticisme de Pyrrhon (né en 365), qui cherche le bonheur dans la « suspension du jugement » (le secret du bonheur est de se taire), il a laissé un ouvrage très célèbre : les Silles (c'est-à-dire les railleries), dont on ne possède que de rares fragments mais qui a fourni à l'Antiquité, notamment à Diogène Laërce et à Eusèbe de Césarée, d'importants témoignages sur l'école de Pyrrhon. (Les Silles comprenaient trois livres de satires écrites en hexamètres, dirigées surtout contre les autres doctrines philosophiques : toutes les sectes y sont attaquées (Socrate est traité de « raisonneur » et d'« imposteur pédant », Platon d'« agréable parleur rival des cigales »...).

Les Anciens attribuent aussi à Timon un grand nombre de comédies et de tragédies, un poème en vers élégiaques intitulé Les Images (ou, en grec, Indalmoi), deux traités (Sur les sensations, et Contre les physiciens, c'est-à-dire les philosophes spéculatifs) et un dialogue dont le titre, Python, évoque peut-être Pyrrhon lui-même. Timon y décrit son maître en ces termes : « Comment, Pyrrhon, as-tu réussi à te dégager des opinions des sophistes et à briser les liens de l'erreur ? Tu ne t'es pas soucié, en effet, de te demander quel air entoure la Grèce, ni d'où viennent les choses, ni où elles vont. »

— Dominique RICHARD

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Pour citer cet article

Dominique RICHARD. TIMON DE PHLIONTE (env. 320-env. 230 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • SCEPTICISME

    • Écrit par Jean-Paul DUMONT
    • 7 745 mots
    ...Caryste, a exprimé en langage anecdotique l'indifférence d'âme, l'impassibilité et la maîtrise de soi qui étaient les siennes. Il eut pour élève Timon, auteur de plusieurs ouvrages en vers et en prose : les Silles (ou Regards louches ; le verbe « sillaniser » signifie désormais : « se livrer à...

Voir aussi