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TERRITOIRE, éthologie

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Structures sociales chez les Vertébrés supérieurs

Oiseaux

Chez les Oiseaux, la territorialité est un phénomène très général et largement étudié. Elle s'intègre dans le cycle de reproduction. Schématiquement, au printemps, le mâle s'installe sur un territoire où il se signale par des manifestations vocales et des exhibitions de comportements, structures, et patrons de coloration. Toutefois, les modalités du territoire sont extrêmement variées, et il est difficile d'en donner une définition recouvrant tous les cas. Avec Hinde (1956), on peut en distinguer quatre grands types :

– Dans le premier cas, c'est sur une aire de reproduction étendue qu'ont lieu toutes les activités du couple : parades, accouplement, nidification et recherche de nourriture. C'est le cas de la plupart des fauvettes et surtout du rouge-gorge, chez qui le territoire est défendu toute l'année.

– Dans le second cas, le territoire est une aire de reproduction moyennement étendue où a lieu la nidification, mais qui ne fournit pas la plus grande partie de la nourriture des parents et des jeunes (engoulevents). Les rivaux s'affrontent à leur frontière mais se retrouvent sur des terrains de nourrissage communs (vanneaux, avocettes).

– Chez les oiseaux nichant en colonies (cormorans,  pélicans,  fous,  goélands, mouettes, sternes), le territoire se réduit à l'aire – quelques centimètres carrés – entourant immédiatement le nid. Les couples sont juxtaposés et se touchent presque. Ils vont chercher leur nourriture à l'écart de la colonie.

– Chez un petit nombre d'espèces enfin (Chevaliers combattants, Tétraonidés, Paradisiés), le territoire n'est plus utilisé pour la nidification. C'est un simple lieu de rencontre entre partenaires sexuels. Les mâles, vivement colorés, s'exhibent sur des arènes de parade où ils défendent chacun un petit territoire ; les femelles, de coloration cryptique, les rejoignent uniquement pour l'accouplement, et nidifient à l'écart de l'arène.

L'établissement et la défense du territoire sont généralement dévolus aux mâles, souvent porteurs de livrées nuptiales colorées. Mais chez les rhynchées peintes tropicales et les phalaropes des régions nordiques, les rôles sont inversés : le mâle de coloration terne s'occupe de la couvée et des jeunes, tandis que la femelle porte la livrée et exécute les parades.

Les manchots empereurs constituent un cas extrême ; ils se rassemblent en vastes sociétés coloniales sans territoire ni hiérarchie, mais les conjoints coopèrent étroitement pour les soins prodigués à l'œuf et au jeune.

Chez de nombreuses espèces des régions tropicales où la périodicité de la reproduction n'est pas annuelle, on rencontre des unités de reproduction où des sujets immatures assistent un couple dans les diverses tâches de la nidification ; il se constitue ainsi une réserve de sujets expérimentés immédiatement mobilisables lorsque les conditions locales deviennent favorables à la nidification.

Mammifères

Chez les Mammifères, dont les groupes les mieux étudiés sont les Rongeurs, les Carnivores, les Ongulés et les Primates, on assiste à une socialisation de plus en plus poussée des petits.

Rats musqués - crédits : Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images

Rats musqués

Chez les Rongeurs, du plus simple au plus structuré, on note un isolement territorial de la femelle et des jeunes chez l'écureuil, le hamster, le lemming. Chez le castor et le rat musqué, le mâle participe de façon durable à l'activité dans le territoire familial. Les surmulots sauvages forment des groupes multifamiliaux territoriaux sans structure interne définie, tandis que chez les cobayes sauvages, ces groupes, qui défendent un territoire contre les autres groupes, sont chacun strictement hiérarchisés. Chez les marmottes et les lapins, le mâle vit avec un harem de femelles et leurs petits ; pendant la reproduction, celles-ci[...]

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude RUWET. TERRITOIRE, éthologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Rouge-gorge - crédits : Andrew_Howe/ Getty Images

Rouge-gorge

Crapauds - crédits : Christoph Burki/ The Image Bank/ Getty Images

Crapauds

Caméléon - crédits : Mike Severns/ The Image Bank/ Getty Images

Caméléon

Autres références

  • GRANDS SINGES

    • Écrit par
    • 6 656 mots
    • 10 médias
    ...sociales proches, des différences majeures existent. Les chimpanzés sont plus territoriaux et patrouillent régulièrement le long des frontières de leur territoire (bien que ce ne soit pas observé chez toutes les communautés) contrairement aux bonobos qui sont plus tolérants et peuvent se nourrir sur un...
  • MAMMIFÈRES

    • Écrit par , , et
    • 10 795 mots
    • 20 médias
    La notion de territoire, qui n'est pas particulière aux Mammifères, est facile à préciser chez ces derniers, où le territoire proprement dit représente la zone défendue par l'occupant contre les congénères ; ses limites font généralement l'objet d'un marquage odorant. Le domaine vital est la zone régulièrement...
  • PHÉROMONES

    • Écrit par
    • 5 572 mots
    Les droits territoriaux, qu'ils appartiennent à un animal solitaire ou à un groupe, sont généralement délimités par des marques odorantes spécifiques déposées grâce à l' urine et aux fèces, ou aux sécrétions de glandes exocrines spécifiques comme les sacs anaux des carnivores...
  • PRIMATES

    • Écrit par
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    • 12 médias
    Chez les Prosimiens nocturnes, la socialité est définie par différentes modalités de recouvrements des domaines vitaux,voire des territoires (Bearder, 1987) au sens où un territoire est un domaine vital dont les frontières sont définies et défendues, ce qui ramène aux structures définies précédemment....