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SURINAME

Nom officiel

République du Suriname (SR)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Chandrikapersad Santokhi (depuis le 16 juillet 2020)

      Capitale

      Paramaribo

        Langue officielle

        Néerlandais

          Unité monétaire

          Dollar du Suriname (SRD)

            Population (estim.) 628 800 (2023)
              Superficie 163 820 km²

                Le développement économique, social et politique du Suriname depuis plus d'un siècle illustre de manière presque caricaturale les problèmes de décolonisation qui se posent aux Caraïbes. Que ce soit sous la dépendance coloniale, dans un cadre semi-autonome depuis 1864 ou depuis l'indépendance (1975), le Suriname s'est heurté à des obstacles incommensurables. Il n'est pas possible d'expliquer les troubles politiques qui ont secoué le pays depuis 1980, ni les tensions sociales, ni encore les structures économiques sous-développées sans analyser toutes les composantes d'un processus de destruction du système esclavagiste qui n'en finit pas de se désintégrer. En effet, une fois écarté le leurre d'une abolition de l'esclavage généreusement octroyée par une « métropole » désintéressée, il est resté – comme partout ailleurs dans la région des Caraïbes – une société, un territoire, des hommes et des femmes confrontés à d'inextricables difficultés.

                Suriname : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : carte physique

                Suriname : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : drapeau

                Entre le Guyana et la Guyane française, le Suriname, pays d'eau et de forêt, s'étend sur 163 300 kilomètres carrés y compris les 19 000 kilomètres carrés d'une zone contestée. Cette ancienne colonie – la Guyane hollandaise –, indépendante depuis 1975, était peuplée de près de 500 000 habitants en 2004, auxquels il faut ajouter tous les émigrés d'origine surinamienne vivant aux Pays-Bas (300 000 personnes). À Paramaribo, la capitale, et sur moins de 3 % du territoire (4 800 km2), vivent des communautés d'origines diverses : Africains (Créoles, Saramaccas, Djukas), Asiatiques (Hindoustanis, Javanais, Chinois), Amérindiens et Européens. Antagonismes raciaux et crise économique ont longtemps fait de ce pays une véritable poudrière. De notables progrès vers la démocratie et le développement économique ont néanmoins été réalisés depuis le début du xxie siècle. Mais l'héritage de la violence et l'importance prise par le trafic de drogue fragilisent les efforts accomplis.

                Capitalisme et colonisation

                Abolition de l'esclavage et mutations économiques

                L' abolition de l'esclavage le 1er juillet 1863 sonnait le glas d'un mode de production fondé sur le système des plantations. La réorganisation économique et sociale s'opéra sur de nouvelles bases avec le passage au travail salarié et la création en 1865 de la Surinaamsche Bank à Paramaribo. L'industrialisation des Pays-Bas au cours de la période 1870-1914 eut des répercussions aux colonies sur le plan de la demande en matières premières et sur l'établissement de marchés associés au développement de la consommation. Les capitaux néerlandais préférèrent s'investir en Indonésie plutôt qu'au Suriname, malgré l'attrait passager de l'or et de la gomme balata. Manquant d'infrastructure industrielle et d'informations relatives au potentiel minier, la colonie guyanaise était infiniment moins attirante que l'Indonésie riche en matières premières (pétrole, fer, charbon, étain) et en produits divers (riz, thé, tabac, indigo, épices). L'effort pour intéresser les capitaux étrangers au développement du Suriname, confirmé par la création en 1826 d'un organisme local d'investissements privés (Ondernemersraad), se heurta surtout à la sourde opposition de la puissance coloniale.

                La concentration des forces productives et un apport massif de travailleurs engagés venus d'Asie firent baisser les coûts de production du sucre. Stimulée par une bureaucratie coloniale qui contrôlait la distribution des terres, une agriculture de subsistance put se développer, ce qui entraîna l'apparition vers 1900 d'une petite bourgeoisie terrienne. Pendant la Première Guerre mondiale se développèrent les cultures du riz, du cacao, du café et, vers 1930, l'exportation du riz puis du thé.[...]

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                Écrit par

                • : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Universalis et Oruno D. LARA. SURINAME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Suriname : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : carte physique

                Suriname : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : drapeau

                Autres références

                • SURINAME, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • GUYANE

                  • Écrit par Emmanuel LÉZY
                  • 2 330 mots
                  • 2 médias
                  Les deux fleuves Oyapock (303 km), à l'est, et Maroni (520 km) à l'ouest, entretiennent autant de liens avec leurs voisins transfrontaliers (Suriname et Brésil) qu'avec la préfecture de Cayenne.
                • GUYANES BOUCLIER DES

                  • Écrit par Emmanuel LÉZY
                  • 5 364 mots
                  • 3 médias
                  Au Suriname, la colonie était groupée autour de la ville de Paramaribo, dont le luxe insolent (maisons en bois de deux à quatre étages, palais du gouverneur), à la fin du xviiie siècle, contrastait violemment avec l'atonie de Cayenne et devint bientôt légendaire. Son port recevait six vaisseaux par...
                • PARAMARIBO

                  • Écrit par Universalis
                  • 323 mots

                  Capitale, plus grande ville et premier port du Suriname, Paramaribo est située au bord du fleuve Suriname, à une quinzaine de kilomètres de la côte atlantique. Elle fut construite sur le site d'un village amérindien, sur lequel des Français vinrent s'installer vers 1640, avant que lord Willoughby de...

                • PRÉCOLOMBIENS - Amérique du Sud

                  • Écrit par Jean-François BOUCHARD, André DELPUECH, Universalis, Danièle LAVALLÉE, Dominique LEGOUPIL, Stéphen ROSTAIN
                  • 23 220 mots
                  • 3 médias
                  ...parfois construire des tertres pour y installer leurs villages. L'un des plus grands monticules résidentiels de la côte des Guyanes est Hertenrits au Suriname. D'un diamètre de 200 à 320 mètres, il a été édifié avec l'argile environnante apportée sous forme de blocs plus ou moins carrés. Par comparaison,...

                Voir aussi