Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SURINAME

Nom officiel

République du Suriname (SR)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Chandrikapersad Santokhi (depuis le 16 juillet 2020)

      Capitale

      Paramaribo

        Langue officielle

        Néerlandais

          Unité monétaire

          Dollar du Suriname (SRD)

            Population (estim.) 645 300 (2024)
              Superficie 163 820 km²
                • Article mis en ligne le
                • Modifié le
                • Écrit par et

                Structures sociales et politiques

                Une mosaïque multiraciale

                Le Suriname a hérité de l'histoire une extrême diversité ethnique qui en fait, aux Caraïbes, un patchwork des plus surprenants. Concernant les deux principaux groupes, les Créoles, descendants d'esclaves noirs et de Blancs, étaient majoritaires en 1961 (36 %) par rapport aux Hindoustanis, d'origine indienne (33 %). Cette proportion s'est inversée au début des années 1970 pour ne plus notablement évoluer par la suite. Au début du xxie siècle, les Hindoustanis représentent près de 40 % de la population totale (qui est d'environ 500 000 hab.), les Créoles, 30 %, alors que divers autres groupes restent stables : Javanais d'origine indonésienne (15 %) ; Nègres marrons, ou Bosnegers (10 %) ; Chinois (de 2 à 3 %) ; et Amérindiens (de 2 à 3 %).

                Le caractère composite de ce peuplement se reflète dans les manières de vivre, de s'habiller, dans les religions, les traditions et les langues qui ne se mélangent pas mais se juxtaposent et s'additionnent. Une enquête entreprise en 1950 a montré que la distribution des langues parlées s'effectuait de la manière suivante : créole, de 85 à 90 % ; néerlandais, de 50 à 55 % ; hindi, de 30 à 35 % ; javanais, de 15 à 20 %. Il faut en outre ajouter l'anglais, le malais et distinguer entre les Créoles de Suriname (saramacca, takitaki, nengre, sranang-tongo). Les religions sont également très variées : catholicisme, protestantisme (avec une variété incroyable de sectes), judaïsme, islamisme, hindouisme (avec ses deux branches : traditionalisme Sanatan et réformisme aryen), confucianisme, winti des Bosnegers, cultes des Amérindiens. La croissance de la population fut favorisée par la diminution du taux de mortalité à partir de 1900, due à des mesures prises dans le domaine de la santé et de l'hygiène (envoi de médecins dans les districts et création d'une école de médecine).

                On observe une différence sensible sur le plan de la stratification sociale entre la capitale Paramaribo – en majorité peuplée de Créoles – et l'hinterland où dominent les Hindoustanis et les Indonésiens. L'analyse des recensements de 1963 et de 1971 a permis d'observer que les Hindoustanis sont devenus plus nombreux que les Créoles à cause de l'émigration de ces derniers, combinée à une plus grande fécondité des Hindoustanis. Le courant migratoire qui pousse alors les Créoles vers les Pays-Bas est la résultante de contraintes économiques et politiques.

                Résistance des Bosnegers

                En 1918, au moment de l'élaboration du budget, se posa la question, au Staten, de savoir ce que l'administration coloniale pourrait envisager pour promouvoir l'éducation et l'insertion du groupe des Bosnegers et des Amérindiens. Les descendants des Nègres marrons – qui préfèrent être appelés riviermensen (« gens du fleuve ») – avaient été jusque-là confiés aux missionnaires catholiques et protestants qui recevaient des subventions annuelles. Devant l'inefficacité de leur activité de conversion et d'éducation, après certaines tergiversations, un représentant de l'administration fut nommé pour établir des contacts et encourager l'intégration des riviermensen à la communauté du Suriname. C'est ainsi que, de 1919 à 1926, Willem Frederik van Lier devint chef de poste chez les Djukas dans le Haut-Marowijne. Un plan de développement qui prévoyait une action scolaire, sanitaire, médicale, agricole et forestière fut élaboré, mais son application se heurta à la résistance opposée par les Djukas et aux différends qui surgirent dans l'administration coloniale. Les Frères moraves et les missionnaires catholiques continuèrent seuls une œuvre d'évangélisation qui rencontrait de vives oppositions des Bosnegers. En 1963, trente-cinq écoles étaient ouvertes aux enfants des[...]

                La suite de cet article est accessible aux abonnés

                • Des contenus variés, complets et fiables
                • Accessible sur tous les écrans
                • Pas de publicité

                Découvrez nos offres

                Déjà abonné ? Se connecter

                Écrit par

                Classification

                Pour citer cet article

                Encyclopædia Universalis et Oruno D. LARA. SURINAME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Article mis en ligne le et modifié le 15/02/2024

                Médias

                Suriname : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : carte physique

                Suriname : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suriname : drapeau

                Autres références

                • SURINAME, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • GUYANE

                  • Écrit par
                  • 2 330 mots
                  • 2 médias
                  Les deux fleuves Oyapock (303 km), à l'est, et Maroni (520 km) à l'ouest, entretiennent autant de liens avec leurs voisins transfrontaliers (Suriname et Brésil) qu'avec la préfecture de Cayenne.
                • GUYANES BOUCLIER DES

                  • Écrit par
                  • 5 364 mots
                  • 3 médias
                  Au Suriname, la colonie était groupée autour de la ville de Paramaribo, dont le luxe insolent (maisons en bois de deux à quatre étages, palais du gouverneur), à la fin du xviiie siècle, contrastait violemment avec l'atonie de Cayenne et devint bientôt légendaire. Son port recevait six vaisseaux par...
                • PARAMARIBO

                  • Écrit par
                  • 323 mots

                  Capitale, plus grande ville et premier port du Suriname, Paramaribo est située au bord du fleuve Suriname, à une quinzaine de kilomètres de la côte atlantique. Elle fut construite sur le site d'un village amérindien, sur lequel des Français vinrent s'installer vers 1640, avant que lord Willoughby de...

                • PRÉCOLOMBIENS - Amérique du Sud

                  • Écrit par , , , , et
                  • 23 220 mots
                  • 3 médias
                  ...parfois construire des tertres pour y installer leurs villages. L'un des plus grands monticules résidentiels de la côte des Guyanes est Hertenrits au Suriname. D'un diamètre de 200 à 320 mètres, il a été édifié avec l'argile environnante apportée sous forme de blocs plus ou moins carrés. Par comparaison,...