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SCHISME D'ORIENT, en bref

Les ruptures suivies de réconciliations ont été nombreuses dans les rapports entre l'Église latine et l'Église grecque depuis le ve siècle. Les raisons en sont à la fois politiques, culturelles et dogmatiques. La restauration de l'empire en Occident par le pape au profit de Charlemagne (800) apparaît aux yeux de l'Église grecque, étroitement liée à l'empereur byzantin, comme une usurpation. Les deux Églises ne se comprennent plus. Le grec est ignoré en Occident et le latin en Orient. Pour les Grecs, les différences de rites et de coutumes avec les Latins revêtent une grande importance, que ce soient les jours de jeûnes, le pain azyme ou fermenté, la barbe et le mariage ou le célibat des prêtres. Les Grecs reprochent aux Latins d'avoir modifié la formule de foi en ajoutant le filioque dans le credo de Nicée-Constantinople. La volonté de rapprochement du pape Léon IX aboutit au résultat inverse du fait de la mauvaise volonté du légat du pape, le cardinal Humbert, et du patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, qui s'excommunient mutuellement en janvier 1054 à Sainte-Sophie. La prise et le sac de Constantinople par les croisés en 1204 élargit encore le fossé et les tentatives d'union des conciles de Lyon (1274) et de Florence (1438) sont sans lendemain.

— Jean-Urbain COMBY

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire de l'Église à la faculté de théologie de l'université catholique de Lyon

Classification

Pour citer cet article

Jean-Urbain COMBY. SCHISME D'ORIENT, en bref [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CATHOLICISME - Histoire de l'Église catholique des origines au pontificat de Jean-Paul II

    • Écrit par Jean DANIÉLOU, André DUVAL
    • 16 441 mots
    • 10 médias
    Si spectaculaire qu'elle ait été, l'excommunication de Michel Cérulaire, patriarche de Constantinople, par les légats de Léon IX (1054), n'était pas un acte irréparable ; mais la politique suivie par les successeurs de Grégoire VII a consommé la rupture.
  • ŒCUMÉNISME

    • Écrit par Jean BAUBÉROT, Georges CASALIS, Étienne FOUILLOUX
    • 6 380 mots
    • 1 média
    Au xie siècle se produit, à la suite d'un long conflit entre Constantinople, centre d'un christianisme mystique, contemplatif et poétique, et Rome, capitale d'une chrétienté plus juridique, active et politique, le grand schisme de 1054. Dès lors, on distinguera une Église d'Occident,...
  • ORTHODOXE ÉGLISE

    • Écrit par Olivier CLÉMENT, Bernard DUPUY, Jean GOUILLARD
    • 23 362 mots
    • 1 média
    La rupture ne fut jamais aussi proche qu'au ixe siècle. La provocation romaine n'épargne plus rien de l'honneur byzantin. Le pape Léon, en couronnant Charlemagne (800), s'inféode à un système politique ennemi. Dans son opportunisme inconséquent, l'Église romaine sacrifie même, un...
  • CONSTANTINOPLE PRISE DE (1204)

    • Écrit par Pascal BURESI
    • 243 mots
    • 1 média

    Première croisade de simples chevaliers, la quatrième croisade fut prêchée en 1198 par Innocent III à la suite de l'échec de la troisième (1187-1198). L'objectif était l'Égypte ayyoubide, centre du pouvoir musulman en Orient. Mais l'attaque ne pouvant se faire que par mer, les croisés firent appel...

Voir aussi