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RUINES, esthétique

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La période baroque

C'est l'art baroque qui a renouvelé le thème des ruines. L'esthétique baroque, qui substitua au principe de l'harmonie le principe du contraste (d'où jaillissait le concetto, l'agudeza, le mot d'esprit), créa aussi une nouvelle catégorie du beau, le bizarre ; et, de même que dans la poésie, on trouvait piquant de chanter les louanges de la vieillesse, et on voyait un je ne sais quoi de charmant dans la difformité, en tirant parti des défauts pour en faire des appas (il suffit de citer une phrase du chef-d'œuvre de ces compositions, The Autumnal de John Donne : « Ne veuillez pas appeler celles-là [les têtes des femmes âgées] des vivantes têtes de mort, car elles ne sont pas vieilles, mais antiques », ce qui rapproche le motif de la beauté fanée du thème des ruines) ; ainsi, dans la sculpture, on découvrit de la grâce dans ce qui est terrible, voire dans cet emblème de la mort qu'est le squelette, et, en peinture, on commença à introduire dans les paysages la ruine comme un élément piquant, soit comme pure et simple ruine, soit comme illustration du motif « Et in Arcadia ego », qui, à travers la méditation sur la fin de toute chose en ce monde, préluda à la sensibilité romantique.

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Écrit par

  • : ancien professeur à l'université de Rome

Classification

Pour citer cet article

Mario PRAZ. RUINES, esthétique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

<it>Paysage fantastique avec cascade et pont</it>, P. Bril - crédits :  Bridgeman Images

Paysage fantastique avec cascade et pont, P. Bril

Autres références

  • BERCHEM ou BERGHEM NICOLAES PIETERSZ (1620-1683)

    • Écrit par
    • 666 mots

    Né à Haarlem, Nicolaes Berchem devient membre de la guilde de cette ville en 1642. Il meurt à Amsterdam où il s'était fixé depuis 1677. Il est un des peintres italianisants de la deuxième génération, celle de Both et d'Asselyn, de dix ans ses aînés. Comme ces derniers, il est allé très probablement...

  • DÉCADENCE

    • Écrit par
    • 9 945 mots
    Cette civilisation, qui se sent et se sait vulnérable, a la hantise des ruines. Soigneusement néo-classiques, « elles jettent, écrit F. Furet, leur note de tristesse apprivoisée dans les parcs des châteaux aristocratiques ». Mais elles ne sont pas seulement un élément du décor ; elles cessent précisément...
  • DUPÉRAC ÉTIENNE (1530 env.-1604)

    • Écrit par
    • 867 mots

    Né à Paris, ou à Bordeaux, Étienne Dupérac part sans doute très jeune en Italie, où il va réaliser un œuvre gravé dont le catalogue comprend plus de cent vingt-deux numéros.

    Il débute à Venise, à une date mal déterminée, gravant une série de paysages proches de ceux des aquafortistes...

  • GIRTIN THOMAS (1775-1802)

    • Écrit par
    • 496 mots

    Formé auprès de l'aquarelliste Edward Dayes, dont l'œuvre est bien représentatif de l'agréable tradition topographique du xviiie siècle, le peintre anglais Thomas Girtin va révolutionner cette dernière. Vers la même époque, en copiant et en coloriant des gravures d'après...

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