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QUAKERS

Évolution du quakerisme

Comme la plupart des dissidences, le quakerisme fut persécuté. Fox lui-même passa six ans de sa vie en prison. De 1650 à 1689, plus de trois mille de ses disciples connurent l'emprisonnement, la torture, les vexations ; trois cents à quatre cents d'entre eux sont morts en prison. L'Amérique du Nord leur fut secourable, où se déploya l'extraordinaire fortune de l'État quaker, la Pennsylvanie, le « pays sans armée », qui demeura, de 1682 à 1756, sous la responsabilité des Amis.

Après l'époque exubérante des commencements, les quakers passèrent par une longue période de repliement, caractérisée par la sclérose de la pensée. De ce phénomène témoigne déjà, au sein de la première génération, Robert Barclay, dont l'Apologie de la véritable religion chrétienne (Londres, 1712) est un exposé en forme scolastique d'une doctrine mystique. La non-mondanité quaker devint vite aussi une simple affaire de conformisme à des modèles vestimentaires et autres. Les infractions en ce domaine étaient sévèrement punies, en particulier par l'excommunication. Ce fait et le manque de prosélytisme expliquent qu'aujourd'hui le nombre des quakers soit si minime.

Les Amis ont joué un rôle de pionniers dans l'utopie sociale et politique. Ils se sont distingués dans l'éducation, mais aussi par leur aptitude à bâtir d'énormes fortunes grâce à leur maîtrise d'eux-mêmes, à leur tempérance. Aujourd'hui, ils se distinguent par leurs œuvres charitables et sociales et par leurs convictions pacifistes. Ils collaborent avec le Conseil œcuménique des Églises et sont partisans d'une coopération des chrétiens plus que de l'unité visible des Églises.

— Jean SÉGUY

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Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Pour citer cet article

Jean SÉGUY. QUAKERS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage

    • Écrit par Jean BRUHAT
    • 2 943 mots
    • 3 médias
    Si l'on néglige quelques initiatives de pionniers sans grand retentissement, les quakers sont, à la fin du xviiie siècle, les premiers qui aient mené une action coordonnée et systématique contre la traite négrière. Leur communauté de Pennsylvanie décide, en 1774, d'exclure de son sein tous ceux qui...
  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...plus mêlé du point de vue ethnique, car la vallée de l'Hudson a été colonisée par des Hollandais, le Delaware par des Suédois et la Pennsylvanie par des quakers aux mœurs simples et aux idées tolérantes. La position centrale en fait une région de contacts entre le Nord et le Sud, et c'est là que se sont...
  • GRIMKÉ SARAH (1792-1873) et ANGELINA (1805-1879)

    • Écrit par Universalis
    • 454 mots

    Les sœurs Sarah et Angelina Grimké comptent parmi les premières figures de la lutte contre l'esclavage et pour les droits des femmes.

    Respectivement nées le 26 novembre 1792 et le 20 février 1805 à Charleston, en Caroline du Sud, Sarah Moore Grimké et Angelina Emily Grimké développent très...

  • HICKS EDWARD (1780-1849)

    • Écrit par Universalis
    • 331 mots

    Peintre américain, né le 4 avril 1780 à Attleborough (Pennsylvanie), mort le 23 août 1849 à Newtown, près de Philadelphie (Pennsylvanie).

    Edward Hicks vient tard à la peinture d'art. Peintre de voitures et d'enseignes dès son plus jeune âge, il rejoint le regroupement religieux des ...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi