Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

QUAKERS

Peu nombreux – deux cent vingt mille environ dans le monde, dont cent vingt mille en Amérique du Nord et moins de vingt-cinq mille en Europe –, les quakers sont néanmoins très connus. L'aide matérielle qu'ils ont apportée aux victimes des deux dernières guerres mondiales a beaucoup fait pour leur réputation. Pourtant la Société des Amis, nom officiel des quakers, n'est pas une société philanthropique, mais un groupement religieux. Par sa structure, elle se rapproche de la secte. Par le contenu de ses croyances et de ses pratiques, elle appartient à l'aile mystique du protestantisme, au « spiritualisme » (E. Troeltsch). Elle a poussé à l'extrême le dépouillement de l'expression cultuelle dans la ligne de la Réforme radicale.

Les principes

Les quakers croient à la présence en chaque homme d'une « semence ou d'une lumière divine » qu'il doit retrouver dans la méditation silencieuse. Le culte est donc chez eux, en principe, entièrement spontané. Les exhortations que chacun des participants est libre de faire doivent être le fruit de la communion réussie avec la Lumière d'en-haut, dans le silence. Le même Esprit qui a inspiré la Bible peut inspirer tous les croyants. Les quakers ne connaissent pas d'autre canal à la grâce divine que celui de cette inspiration directe. Aussi rejettent-ils tous les sacrements, même le baptême et la Cène. Chaque acte du chrétien doit être un signe de la grâce de Dieu pour lui-même et pour les autres hommes. À ces conceptions il faut relier la pratique de la conduite des affaires de la Société dans les réunions (meetings) mensuelles, trimestrielles ou annuelles, dans lesquelles réside l'autorité en matière de foi et d'administration. Tous les quakers, hommes ou femmes, y participent à égalité. Les « Anciens » n'y jouissent d'aucun pouvoir particulier, à part l'autorité morale qu'ils peuvent s'être acquise. Les décisions ne sont pas prises à la majorité des voix, mais à l'unanimité. Il s'agit d'arriver à dégager the sense of the meeting (« le sentiment de l'assemblée »), ce qui se fait soit naturellement, soit par recours à des moments de méditation silencieuse (quiet time)

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Pour citer cet article

Jean SÉGUY. QUAKERS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage

    • Écrit par Jean BRUHAT
    • 2 943 mots
    • 3 médias
    Si l'on néglige quelques initiatives de pionniers sans grand retentissement, les quakers sont, à la fin du xviiie siècle, les premiers qui aient mené une action coordonnée et systématique contre la traite négrière. Leur communauté de Pennsylvanie décide, en 1774, d'exclure de son sein tous ceux qui...
  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...plus mêlé du point de vue ethnique, car la vallée de l'Hudson a été colonisée par des Hollandais, le Delaware par des Suédois et la Pennsylvanie par des quakers aux mœurs simples et aux idées tolérantes. La position centrale en fait une région de contacts entre le Nord et le Sud, et c'est là que se sont...
  • GRIMKÉ SARAH (1792-1873) et ANGELINA (1805-1879)

    • Écrit par Universalis
    • 454 mots

    Les sœurs Sarah et Angelina Grimké comptent parmi les premières figures de la lutte contre l'esclavage et pour les droits des femmes.

    Respectivement nées le 26 novembre 1792 et le 20 février 1805 à Charleston, en Caroline du Sud, Sarah Moore Grimké et Angelina Emily Grimké développent très...

  • HICKS EDWARD (1780-1849)

    • Écrit par Universalis
    • 331 mots

    Peintre américain, né le 4 avril 1780 à Attleborough (Pennsylvanie), mort le 23 août 1849 à Newtown, près de Philadelphie (Pennsylvanie).

    Edward Hicks vient tard à la peinture d'art. Peintre de voitures et d'enseignes dès son plus jeune âge, il rejoint le regroupement religieux des ...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi