- 1. Les issues de santé : définitions et mesures
- 2. Les déterminants sociaux de la santé
- 3. La personnalité, effets pathogènes et effets protecteurs
- 4. Voies cognitives et comportementales
- 5. Voies transactionnelles : stress, contrôle, soutien social et coping
- 6. Les interventions en psychologie de la santé
- 7. Bibliographie
PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ
La psychologie de la santé est une discipline récente en pleine expansion. Centrée tout d’abord sur les facteurs psychosociaux affectant le développement des maladies, elle s’est ensuite intéressée à ceux menant à des issues de santé positives (qualité de vie, bien-être, santé physique, santé mentale), chez des sujets malades et bien portants, de tous les âges, dans des contextes variés.
En 1979 fut créée la société américaine de psychologie de la santé, qui définit cette discipline comme l’application des savoirs fondamentaux de la psychologie à la compréhension de la santé et de la maladie. Le Néerlandais Stan Maes créa la Société européenne de psychologie de la santé (EHPS, European Health Psychology Society) en 1986 lors d’un premier congrès à Tilburg. Un premier ouvrage français de psychologie de la santé parut en 1994, puis les publications se multiplièrent. Enseignée en France dès 1992, elle se développa rapidement : une dizaine d’universités françaises proposent des enseignements de psychologie de la santé. L’Association francophone de psychologie de la santé (AFPSA), créée lors d’un premier congrès à Bordeaux en 2001, organise régulièrement des congrès, séminaires et journées doctorales.
Les issues de santé : définitions et mesures
D’après la conception biomédicale classique, être en bonne santé signifie ne pas souffrir de maladie ni de handicap. La santé est définie aujourd’hui comme un « état complet de bien-être, physique, mental et social, et non simplement comme l’absence de maladie » (OMS, 1946).
Morbidité, mortalité, espérance de vie, santé auto-évaluée
Les indicateurs de santé utilisés dans les vastes enquêtes sont l’espérance de vie, la mortalité et la mortalité infantile. L’espérance de vie est le nombre moyen d’années restant à vivre à un âge donné. Le taux de mortalité est le nombre de décès (pour 1 000) dans la population ; la morbidité est le nombre (ou la proportion) de personnes atteintes d’une pathologie dans une population donnée.
L’état de santé est aussi évalué par des professionnels de la santé sur des échelles comprenant des domaines, activités et fonctions (comme la classification internationale des maladies de l’OMS). On peut ainsi estimer l’incidence et la prévalence des maladies et comparer celles de divers pays. Quant à la santé auto-évaluée, globale ou spécifique (mobilité, douleurs, activités, santé émotionnelle, etc.), elle est facile à obtenir et stable dans le temps. Bien qu’affectée par des biais, elle peut s’avérer d’une certaine valeur pronostique.
Santé, bien-être, bonheur, satisfaction, qualité de vie
La santé des populations a tout d’abord été estimée par des indices cohérents avec le modèle biomédical (mortalité, morbidité, espérance de vie). Les sciences sociales ont popularisé l’approche qualitative centrée sur la satisfaction des individus. La psychologie de la santé a contribué à la définition et à la mesure des notions de santé, bonheur, bien-être, satisfaction et qualité de vie :
– Le bonheur consiste à éprouver plus d’affects positifs (joie, plaisir, etc.) que négatifs (détresse, colère, etc.).
– La satisfaction de la vie est estimée par l’écart entre la vie que l’on estime avoir et celle que l’on souhaite.
– Le bien-être inclut satisfaction de la vie, affectivité positive et faible affectivité négative.
– La qualité de vie est la notion la plus large : elle implique les différents domaines de la vie (physique, psychique, social…) et les points de vue à leur égard (objectif ou perçu). Il en existe de nombreuses définitions et mesures (EQ-5D, SF-36, WHOQOL, etc.). La qualité de vie dépend de facteurs généraux (pays, culture, etc.) et individuels (statut, mode de vie, normes, personnalité, etc.). L’utilisation des services de soins et la satisfaction[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marilou BRUCHON-SCHWEITZER : professeure émérite au laboratoire psychologie, santé et qualité de vie, université de Bordeaux
Classification
Média
Autres références
-
ÉCRITURE EXPRESSIVE
- Écrit par Thierry OLIVE
- 1 129 mots
L’écriture expressive est une technique thérapeutique qui demande à l’individu de décrire par écrit ce qu’il ressent au sujet d’un événement personnel à l’origine d’un stress ou d’une difficulté. Initialement développée par le psychologue américain James Pennebaker durant les années 1990, l’utilisation...
-
PERSONNALITÉ
- Écrit par Jérôme ROSSIER
- 5 274 mots
Dans les croyances populaires, il est courant de penser que certaines personnalités sont prédisposées à développer certains troubles somatiques ou mentaux. Les études scientifiques, dont plusieurs méta-analyses, ont démontré que la personnalité ne constitue pas un facteur de risque en soi pour la plupart... -
PSYCHOLOGIE ET JUSTICE
- Écrit par Fanny VERKAMPT
- 4 431 mots
Les liens entre la psychologie et la justice ont commencé à s’établir à la fin du xixe siècle et ont pour origine des affaires criminelles, par exemple le procès Van Puyenbroeck en 1910, parallèlement aux travaux menés dans divers champs de la psychologie. Des psychologues influents tels que...