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PATHOLOGIE

Terme de médecine, « pathologie » désigne la science qui cherche à établir, par l'observation et l'expérimentation, les lois de l'anormalité dans le domaine biologique. Est pathologique tout ce qui s'oppose, au sein d'un organisme, au plein exercice des fonctions (vie végétative, reproduction et comportement). Un tel état est souvent, mais pas nécessairement, lié à une atteinte à l'intégrité des structures de cet organisme. En revanche, toute atteinte à ces structures n'entraîne pas nécessairement un déficit fonctionnel. Telle est l'origine de la dialectique qui continue d'opposer, en psychopathologie par exemple, les tenants de la pathologie fonctionnelle et ceux de la pathologie organique.

La pathologie dite générale s'est peu à peu dégagée de ce genre de débat parce qu'elle s'est progressivement fondée sur tout un ensemble de données objectives. Celles-ci permettent de vérifier si les mécanismes vitaux s'inscrivent ou non, chez un sujet donné, dans le cadre de variations réversibles autour d'un noyau de valeurs normatives. La solidité avec laquelle on détermine les éléments normatifs dépend de la nature et de la précision des moyens d'investigation dont disposent les hommes de science. C'est pourquoi la pathologie fut d'abord anatomique avant de devenir histologique et cytologique, puis biophysique et biochimique.

La pathologie moderne est de plus en plus moléculaire, en ce sens qu'elle vise à situer les anomalies au niveau discret de la structure des macromolécules biologiques. De même, en élucidant les troubles de l'information génétique, on a réussi à expliquer certains défauts de l'équipement enzymatique, donc du métabolisme, et, par suite, des désordres physiologiques ou des anomalies tissulaires et anatomiques.

Bien entendu, la pathologie humaine n'est qu'un secteur privilégié au sein d'un ensemble plus vaste, qui englobe la pathologie animale. La pathologie comparée s'efforce de dégager les traits communs entre ces deux domaines connexes. En particulier, la pathologie des relations sociales trouve dans l'étude des comportements animaux des schémas structurels intéressants. Les autres secteurs de la biologie ont individualisé des branches autonomes de la pathologie : pathologie végétale, pathologie des micro-organismes. Enfin, on peut transposer aux écosystèmes certains enseignements de la pathologie des relations entre les organismes vivants.

— Didier LAVERGNE

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Pour citer cet article

Didier LAVERGNE. PATHOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

    • Écrit par Frédéric KECK, Christos LYNTERIS
    • 3 954 mots
    • 4 médias
    ...humaines, ce qui inclut la peste transmissible des rats aux humains par l’intermédiaires des puces. Il n’est cependant appliqué à la compréhension des mécanismes pathologiques que dans les années 1930 lorsque se développe l’écologie des maladies infectieuses à travers les recherches de Karl Friedrich...
  • APATHIE

    • Écrit par Martial VAN DER LINDEN
    • 691 mots

    Pour les philosophes de la Grèce antique, l’apathie renvoyait à l’insensibilité ou à l’impassibilité devant les passions et, en ce sens, elle avait une connotation positive, puisque censée combattre l’influence néfaste des passions sur la raison. Dans son acception courante actuelle, elle a acquis une...

  • APHASIE

    • Écrit par Jean-Luc NESPOULOUS
    • 984 mots

    Ainsi nommée en 1864 par le clinicien Armand Trousseau en opposition au terme aphémie retenu à la même époque par Paul Broca et au terme alalie proposé plusieurs décennies auparavant par Jacques Lordat, l’aphasie est un trouble de la production et (ou) de la compréhension du langage oral et (ou)...

  • CHARCOT JEAN-MARTIN (1825-1893)

    • Écrit par Jean-Gaël BARBARA
    • 3 047 mots
    • 3 médias
    Suivant la logique bernardienne, Charcot fut amené à développer en laboratoire certaines études de pathologie expérimentale sur l’animal pour comprendre l’origine des lésions faisant suite à l’inhalation de poussières ou à une intoxication au plomb. Mais sa sensibilité pour la condition...
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