Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PROTISTES

Biologie

Reproduction et cycle biologique

Les espèces les plus primitives comme les Phytoflagellés offrent de nombreux termes de passage entre l'autotrophie et l'hétérotrophie. En effet, beaucoup d'espèces de Phytomonadines, d'Eugléniens, de Péridiniens manifestent, à côté de formes strictement végétales pourvues de chloroplastes typiques (donc exclusivement autotrophes), des formes à plastes incolores ou complètement dépourvues de chloroplastes, qui sont donc hétérotrophes et se comportent physiologiquement comme des animaux. On peut donc se demander si la distinction entre les deux règnes (animal et végétal) n'est pas dépourvue de sens au niveau des Protistes.

Algues vertes - crédits : 	Robert Pickett/ Corbis documentary/ Getty Images

Algues vertes

Le cycle évolutif des Protistes et les aspects cytologiques de leur reproduction sont tout aussi variés ; c'est ainsi que l'on observe tous les intermédiaires entre l'isogamie et l'anisogamie la plus poussée. Parmi les Flagellés à affinités végétales, par exemple, on note chez les Phytomonadines, à côté d'espèces parfaitement isogames (Chlamydomonas), des espèces présentant une anisogamie plus ou moins marquée (Eudorina, Pleodorina, Volvox). Parmi les Protozoaires, on trouve des espèces isogames (Foraminifères), d'autres qui sont légèrement anisogames (Grégarines), d'autres enfin, comme les Coccidies et Hémosporidies, qui possèdent un gamète femelle de grosse taille par rapport au gamète mâle (anisogamie très poussée).

Rappelons aussi que chez les Ciliés, la conjugaison consiste typiquement en une fusion temporaire de deux individus, au cours de laquelle se produisent des échanges nucléaires réciproques entre les deux cellules. Cependant, chez les Vorticellides, l'union de deux individus très différents par conjugaison ressemble finalement beaucoup à une véritable fécondation. Enfin, le cycle évolutif des Protistes présente souvent une grande complexité, et certaines espèces sont polymorphes : les Trypanosomes, par exemple, peuvent se présenter sous quatre formes : promastigote (= leptomonas), épimastigote (= crithidia), cryptomastigote (= trypanosoma) et amastigote (= leishmania). Le cycle des Sporozoaires comporte trois phases : la phase de schizogonie caractérisée par une reproduction asexuée intense, celle de gamogonie (ou reproduction sexuée), et enfin celle de sporogonie, qui correspond à la germination et à la division du zygote. Le cycle des Foraminifères est caractérisé par une alternance d'une phase à noyaux diploïdes et d'une phase à noyaux haploïdes. Souvent aussi, le zygote représente la seule phase diploïde du cycle évolutif : il en est ainsi chez les Phytomonadines et chez les Grégarines.

Modes de vie

Les Protistes ont peuplé les milieux les plus divers, et certains ont une fonction économique importante. Par leur masse, les Péridiniens jouent un rôle considérable dans le plancton marin où ils constituent l'élément végétal prédominant. Les Foraminifères et les Silicoflagellés, au contraire, appartiennent essentiellement au benthos marin et interviennent grandement dans la formation des sédiments marins (calcaires et siliceux), à la suite de l'accumulation des « tests » solides qui protégeaient ou soutenaient le cytoplasme.

Les sols renferment de nombreux Protistes tels les Thécamœbiens ; ils participent aux équilibres écologiques en milieu tellurique.

Bien que très communs, les Protistes qui vivent dans les eaux douces sont le plus souvent inoffensifs (Flagellés, Amibes, Ciliés), à l'exception de quelques espèces dangereuses pour l'homme comme Entamœba hystolityca qui provoque la dysenterie amibienne ou Naegleria gruberi, Amibe des piscines, responsable de la méningo-encéphalite amibienne. D'autres Protozoaires sont des parasites constants qui causent de graves maladies de l'homme ou des animaux domestiques. C'est ainsi que Trypanosoma[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Robert GAUMONT. PROTISTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Algues vertes - crédits : 	Robert Pickett/ Corbis documentary/ Getty Images

Algues vertes

Autres références

  • ACTINOPODES

    • Écrit par Patrick DE WEVER, Robert GAUMONT
    • 3 748 mots
    • 7 médias

    Les Actinopodes, eucaryotes unicellulaires, sont des Protozoaires marins ou d'eau douce caractérisés par l'existence d'axopodes, sortes de fins pseudopodes rayonnants rigides, dont l'axe est constitué par des faisceaux de microtubules organiques reliés les uns aux autres au centre de la cellule. Le...

  • CILIÉS ou INFUSOIRES

    • Écrit par Jean DRAGESCO
    • 2 663 mots
    • 6 médias

    Dans le vaste monde des Protozoaires, l'embranchement des Ciliés constitue un ensemble homogène et très différencié, assez nettement séparé des autres groupes.

    Il est classique de caractériser les Ciliés par la possession de cils vibratiles, durant au moins une partie de leur cycle biologique....

  • CNIDOSPORIDIES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 2 455 mots
    • 2 médias

    Dans la classe des Cnidosporidies, on groupe un ensemble fort hétérogène d'organismes microscopiques qui n'ont en commun que le fait d'être parasites de Vertébrés ou d'Invertébrés et de posséder une spore unicellulaire ou pluricellulaire de structure complexe contenant un germe...

  • COCCIDIES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 3 133 mots
    • 4 médias

    Les Coccidies sont des êtres unicellulaires de nature animale qui vivent en parasites dans les cellules des Mollusques, des Arthropodes et surtout des Vertébrés. Sans forme bien définie, ces corpuscules coccidiens contenus dans le cytoplasme d'une cellule hôte, ont un aspect plus ou moins amœboïde...

  • Afficher les 22 références

Voir aussi