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SOUS-MARINE PLONGÉE

Méthodes d'intervention sous-marine

À l'heure actuelle, et vraisemblablement dans les années à venir, une intervention sous-marine peut se concevoir sous trois formes : la plongée légère d'intervention ; la plongée d'intervention avec tourelle ; la « plongée à saturation », soit à partir d'habitats de surface, soit à partir d'un habitat immergé.

Plongée légère d'intervention

Dans le premier cas, le plongeur ou le scaphandrier descend sur le chantier de travail au fond par ses propres moyens, à l'aplomb du navire support ou de la plate-forme de surface. Que l'appareil respiratoire soit autonome ou que la fourniture de gaz provienne de la surface au moyen d'un ombilical, les données essentielles de ce type de plongée restent sensiblement les mêmes. Ce qui la caractérise, c'est que les paliers de décompression au retour doivent être effectués en pleine eau.

Cette méthode est simple, rapide et ne nécessite pas une structure de surface complexe. Les limites pratiques de profondeur de travail permises par ce procédé sont actuellement de 60 mètres à l'air avec un mélange oxygène-hélium.

Plongée d'intervention avec tourelle

La plongée d'intervention avec tourelle est devenue le type classique de l'intervention sous-marine moderne. Le plongeur ne descend plus au fond par ses propres moyens à partir de la plate-forme de surface : il utilise une tourelle qui lui sert d'ascenseur et de base relais sur le fond pendant la durée du travail. Les plongeurs déjà équipés pénètrent dans la tourelle, à pression atmosphérique. La tourelle, panneaux fermés, toujours en pression atmosphérique intérieure, est soulevée par un portique, puis mise à l'eau et descendue sur le fond, tout au long de câbles guides. La tourelle est reliée à la surface par le câble de soutien, généralement électroporteur, et par un ombilical qui lui fournit le gaz respiratoire. La liaison phonique est assurée en permanence, et, grâce à un réseau fermé de télévision, les contrôleurs de surface peuvent suivre visuellement le comportement des plongeurs, aussi bien dans la tourelle que dans l'eau. Une batterie de bouteilles de gaz permet au besoin une alimentation autonome de la tourelle.

Lorsque l'immersion voulue est atteinte, les plongeurs pressurisent l'intérieur de leur habitat jusqu'à ce qu'il y ait équilibre hydrostatique avec l'extérieur. Le panneau inférieur est alors ouvert, et les plongeurs sortent. Dès que leur travail est terminé, ceux-ci rentrent dans l'habitat et ferment derrière eux la porte autoclave intérieure. La tourelle est alors ramenée sur le pont du navire, à la pression du fond.

Lorsqu'il s'agit de plongée de courte durée, elle peut être utilisée pour la décompression. Mais, dans la plupart des cas, on préfère, à l'arrivée en surface, fixer la tourelle, grâce à un collier à serrage rapide, sur un caisson de décompression. Dans ce cas, on égalise les pressions des deux enceintes, les hommes pénètrent dans le caisson où ils peuvent, dans de bonnes conditions de confort, effectuer les paliers qui progressivement les ramèneront à la pression atmosphérique.

La méthode qui vient d'être décrite permet d'intervenir efficacement et avec un bon degré de sécurité jusqu'à 90-120 mètres, sous réserve que la durée du travail sur le fond reste courte. Pour fixer les idées, on peut dire qu'une heure de séjour à 120 mètres représente un maximum ; au-delà, il faut passer à la « saturation ».

Une variante peut consister à mettre en œuvre des plongeurs à partir d'un sous-marin porteur d'un sas adapté à cet effet.

Plongée à saturation

Pour exécuter des tâches de longue durée, et dès que la profondeur dépasse de 30 à 40 mètres, il est nécessaire de disposer du personnel pendant des périodes de[...]

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Écrit par

  • : président-directeur général de la société COMEX
  • : inspecteur général de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer)

Classification

Pour citer cet article

Henri DELAUZE et Claude RIFFAUD. SOUS-MARINE PLONGÉE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Paul Bert - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Paul Bert

Autres références

  • AÉRO-EMBOLISME

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 82 mots

    Formation dans le sang de bulles gazeuses qui provoquent des troubles circulatoires aux conséquences variées, parfois très graves (coma irréversible). Ce phénomène est dû au brusque passage à l'état gazeux des gaz dissous dans le sang (azote surtout) ; il se produit à l'occasion de décompressions...

  • ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE

    • Écrit par Patrice POMEY, André TCHERNIA
    • 8 399 mots
    • 5 médias
    ...ont été à l'origine de la plupart des découvertes d'épaves, de l'intérêt du public pour l'archéologie sous-marine et du développement qu'elle a connu. Le plongeur autonome est désormais l'ouvrier normal d'une fouille sous-marine. On sait que les risques d'accidents de décompression rendent impossible...
  • BERT PAUL (1833-1886)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 554 mots
    • 1 média

    Licencié en droit (1856) et en sciences naturelles (1860), docteur en médecine, Paul Bert devient, en 1863, préparateur de Claude Bernard au Collège de France. En 1866-1867, il enseigne la zoologie et la physiologie à la faculté des sciences de Bordeaux. De retour à Paris l'année suivante, il...

  • COUSTEAU JACQUES-YVES (1910-1997)

    • Écrit par Yves PACCALET
    • 1 597 mots
    • 1 média

    Un nom qui a longtemps résumé la mer et la défense de l'environnement... Le « pacha » de la Calypso, l'homme au bonnet rouge, a fasciné le public. Le plongeur au grand nez, que l'invention du scaphandre autonome a mené au cœur des eaux et au sommet de la gloire, fut, dans la seconde...

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Voir aussi