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PHARAON

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La religion funéraire royale

À sa mort, Pharaon rejoint son père Rê pour l'éternité, il monte à bord de la Barque solaire et il accompagne le dieu dans sa course céleste, diurne et nocturne. La sépulture royale, qui est mise en chantier le jour même de l'intronisation, peut prendre des dimensions considérables, comme on en peut juger par les grandes pyramides de Gizeh, sépultures des pharaons Chéops, Chephren et Mycérinus, de la IVe dynastie, ou par les hypogées thébains des pharaons du Nouvel Empire, avec leurs centaines de mètres de souterrains creusés dans le roc.

Nécropole de Gizeh - crédits : S. McAulay/ Shutterstock

Nécropole de Gizeh

Nécropole de Gizeh - crédits : A. Vergani/ De Agostini/ Getty Images

Nécropole de Gizeh

L'aspect céleste de la religion funéraire royale se retrouve dans les textes : on ne dit pas de Pharaon qu'il meurt, mais qu'il « s'envole » au ciel. Après sa mort, un culte funéraire perpétuel est rendu à sa ou ses statues, qui se dressent dans le temple funéraire annexé à la Pyramide à l'Ancien et au Moyen Empire, ou construit dans la vallée thébaine au Nouvel Empire ; à cette époque, il arrive que Pharaon érige de son vivant des statues à sa propre effigie et leur rende lui-même un culte.

À lire ce qui précède, on pourrait croire que Pharaon, véritable dieu sur terre, était traité comme tel par ses sujets : adoré, craint, respecté. Ce serait ne pas tenir compte de l'érosion de toute conception, surtout au cours d'une histoire aussi longue que celle de l'Égypte pharaonique. En fait, les textes ne manquent pas qui montrent l'aspect humain, trop humain parfois, de Pharaon. Les Égyptiens savaient distinguer entre la monarchie, qui était fondamentale pour leur conception du Monde, et le titulaire de la fonction, qui pouvait être faillible, voire indigne.

— Jean VERCOUTTER

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Lille

Classification

Pour citer cet article

Jean VERCOUTTER. PHARAON [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

-4000 à -2000. Naissance de l'écriture - crédits : Encyclopædia Universalis France

-4000 à -2000. Naissance de l'écriture

Le dieu Horus et le pharaon Horemheb - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le dieu Horus et le pharaon Horemheb

Triade d'Osorkon II représenté en Osiris et encadré d'Isis et d'Horus - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Triade d'Osorkon II représenté en Osiris et encadré d'Isis et d'Horus

Autres références

  • ÉGYPTE DES PHARAONS (notions de base)

    • Écrit par
    • 3 525 mots
    • 11 médias

    L' Égypte antique nous a laissé l’image d’un roi divinisé responsable de l’ordre universel ainsi que de la crue du fleuve sacré, le Nil. Cet ordre correspondait à toute une cosmologie fondée sur des mythes et selon laquelle une multitude de dieux animaient l’Univers. La conception du...

  • ABYDOS

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    ...et Abydos est devenu un grand centre de culte et de pèlerinage ; le dieu est alors fréquemment nommé Osiris Khentamentyou. À l'Ancien Empire, seul le pharaon aspirait à devenir lui-même Osiris après sa mort. Après les troubles de la Première Période intermédiaire et la « démocratisation » de la religion...
  • ANTIQUITÉ - Le droit antique

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    L'absolutisme du pharaon fait de lui le maître de la justice. Dieu ou fils de Dieu, il dit le droit. Mais cette toute-puissance n'est pas source d'arbitraire. Sous l'Ancien Empire, le pharaon est présenté comme exprimant le droit que lui inspire la déesse de la justice et de la vérité. Des textes du Moyen...
  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

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    La IIIe dynastie vit s'accentuer les progrès de la civilisation pharaonique. Le roi Djéser paraît avoir eu une forte personnalité et il sut choisir ses collaborateurs. L'un d'entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de premier ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau...
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    ...habituel en Égypte, où le fils exerce le métier de son père, le clergé se recrutait de père en fils. Toutefois, on pouvait aussi acheter la prêtrise, et Pharaon avait le droit de placer qui il voulait dans le clergé de n'importe quel temple. Ce pouvoir du roi découle du fait que le culte divin est toujours...
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