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PERCUSSION, musique

Origine de certains instruments à percussion

Les instruments à percussion existent dans toutes les civilisations ; le rythme, élément essentiel à la musique, peut être assuré par n'importe lequel d'entre eux, si rudimentaire soit-il. L'énoncé rythmique s'accompagne parfois d'un véritable plaisir dionysiaque, lié à la perception de phénomènes sonores provoqués par les mouvements du corps humain (claquement des mains l'une contre l'autre ou sur diverses parties du corps, claquement des pieds sur le sol). C'est ainsi qu'on rencontre presque partout les innombrables sonnailles, clochettes, grelots, hochets (suspendus aux bras, à la taille, aux cheveux, aux genoux et aux chevilles). Les parois de ces instruments sont, en général, mises en vibration par de la grenaille (hochets), des billes (grelots) ou un battant (clochettes).

Dans l'ancienne Europe et en Asie, les sonnailles en coques de fruits, avec leurs graines, ou en coquilles ont été supplantées par des clochettes et des grelots en argile (Crète, Babylone), puis en métal (Asie). En Afrique et chez les Indiens d'Amérique, ces hochets donnent naissance aux maracas (développés ultérieurement dans les musiques afro-cubaines et dans le jazz).

Il semble que le tambour de basque doive son origine au sistre (instrument antique des Crétois et des Égyptiens, qu'on rencontre en Afrique, en Asie, en Mélanésie et en Amérique sous la forme de calebasses sur manche, de coquillages ou de disques de métal). Les Hittites, les Assyriens, les Égyptiens et les Hébreux ont connu les cymbales dès la plus haute antiquité ; on les trouve aussi en Grèce et en Chine.

Gong : exemple sonore - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gong : exemple sonore

Un millénaire avant J.-C., on trouve des tambours de bronze en Asie. Les gongs sont employés pour la première fois en Europe par Gossec dans sa Marche funèbre pour l'enterrement de Mirabeau... On les trouve habituellement à Java et à Bali disposés horizontalement sur un sommier de deux à huit gongs dans le gamelan ; il y a également au Siam, au Cambodge et en Birmanie des carillons de gongs annulaires. Alors que le gong est plat en Indochine, il revêt la forme de mamelon à Java, d'où, au ive siècle, il est introduit en Chine en passant par l'Inde.

Les premiers métallophones ont été introduits en Europe au xviie siècle : le saron ( xylophone avec des lames de bois converties en bronze) est à l'origine (Java, Bali) de nos modernes jeux de timbres. Haendel emploie un carillon dans Saül et Mozart un glockenspiel dans La Flûte enchantée !

Le xylophone provient des instruments en bois employés dans les îles du Pacifique et de l'océan Indien, dans le centre du continent africain et en Amérique australe. Des sculptures javanaises de la fin du xive siècle sont les premiers témoignages connus des phonoxyles. On joue encore du xylophone en Afrique noire, en Malaisie, en Indochine et au Guatemala.

Les tambours de bois à lèvres (troncs d'arbres évidés, donnant deux sons) viennent aussi d'Afrique noire, de Mélanésie et d'Amérique du Sud. Il en existe une forme gigantesque (10 mètres de longueur !) en Inde (Assam). Certains instruments peuvent paraître plus étranges encore ; même s'ils sont abondamment utilisés en certaines régions, ils n'ont pas été adoptés par l'orchestre européen, vraisemblablement à cause de leur trop faible volume sonore. Ainsi, la guimbarde, qui est toujours l'un des divertissements musicaux des voituriers siciliens, est composée d'une fine lame (bambou, métal) qu'on place devant les lèvres entrouvertes et qu'on met en vibration avec les doigts ; la guimbarde provoque un bourdonnement continu modulable à volonté (Océanie, Afrique noire, Asie, Europe). La sanza camerounaise étend le principe de la guimbarde à un clavier de lames avec des bagues de laiton ou de cuivre, auquel est adjoint un résonateur.[...]

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Classification

Pour citer cet article

Jean GAUTHIER, Sylvio GUALDA et Paul MÉFANO. PERCUSSION, musique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Percussions - crédits : Éditions J.M. Fuzeau (Courlay, France)

Percussions

Instruments : classification - crédits : Encyclopædia Universalis France

Instruments : classification

Instruments : familles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Instruments : familles

Autres références

  • BATTERIE

    • Écrit par
    • 1 457 mots
    • 10 médias

    La batterie est un ensemble de percussions conçu de telle sorte qu'un seul percussionniste – sorte d'homme-orchestre – remplace le jeu de plusieurs, notamment par l'utilisation des pieds. Les éléments qui la composent sont issus aussi bien de l'orchestre occidental classique...

  • BONGO

    • Écrit par
    • 701 mots
    • 3 médias

    Le bongo, qui appartient à la famille des percussions, est un instrument de type membranophone composé de deux petits tambours, appelés tamborcitos, autrefois liés par une pièce de bois ou de tissu : le plus gros est nommé hembra (« femelle ») et le plus petit macho (« mâle »).

  • BONGOS, musique

    • Écrit par
    • 84 mots
    • 1 média

    Instrument à percussion de type membranophone à son indéterminé. D'origine cubaine, il s'est répandu en Amérique du Sud. On l'utilise en musique contemporaine (notamment Boulez, Stockhausen, Bério). Un seul côté du petit tambour, ayant environ 15 cm de diamètre, est recouvert...

  • CAISSE CLAIRE

    • Écrit par
    • 141 mots

    Instrument à percussion du genre tambour à deux membranes et à son indéterminé, appelé aussi tarole ou caisse plate. Elle est faite d'un cylindre métallique (de 35 cm environ de diamètre), qui supporte une membrane en peau de mouton aux deux extrémités. On excite la membrane supérieure à l'aide...

  • Afficher les 67 références