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KENZAN OGATA (1663-1743)

L'ère Genroku (1688-1703) vit l'apogée de l'artisanat de Kyōto. La plupart des soieries et des laques y furent fabriqués par les héritiers d'une longue tradition constamment renouvelée par une clientèle au goût raffiné et d'une haute culture. C'est à cette époque que Nonomura Ninsei et Ogata Kenzan furent les initiateurs d'un nouvel art céramique richement décoré. Son succès fut à l'origine d'une importante production qui s'est perpétuée avec plus ou moins de bonheur au cours des xviiie et xixe siècles. Mais cette période si brillante vit la ruine des grandes familles marchandes à qui les daimyō furent dans l'impossibilité de rembourser les sommes qu'ils leur avaient empruntées. Tel fut le sort de la Karigane-ya, spécialisée dans les soieries somptueuses, fondée plus d'un siècle auparavant par la famille Ogata dont Kōrin et Kenzan étaient les descendants.

Le frère cadet de Kōrin

Comme son frère Ichinojō, I-in, fils d'Ogata Sōken, reçut l'éducation soignée d'un fils de famille riche. Il manifesta de bonne heure ses dons de calligraphe, s'intéressa à la poésie chinoise et japonaise et pratiqua la cérémonie du thé. Il s'initia aussi au zen et prit le nom de Shinsei. Moins avide de mondanités que son aîné, il mena une vie retirée au Shuseidō, demeure qu'il s'était fait bâtir, en 1689, près de Ninna-ji, au nord-ouest de Kyōto. Il fréquenta l'atelier de Nonomura Ninsei. Ce dernier, dont l'habileté au tour était renommée, avait créé un genre nouveau en ornant les récipients destinés à la cérémonie du thé de décors peints dans le style des Kanō ou des Tosa, à l'aide d'émaux de petit feu. Il reçut aussi des conseils d'Ichinyū, quatrième de la lignée des Raku ainsi que ceux de Kōhō, petit-fils de Kōetsu. Shinsei a reconnu sa dette envers eux dans les notes qu'il rédigea à Edo, à la fin de sa vie (Tōkō hitsu-yō, l'Essentiel pour l'art céramique).

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Écrit par

  • : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet

Classification

Pour citer cet article

Madeleine PAUL-DAVID. KENZAN OGATA (1663-1743) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • JAPON (Arts et culture) - Les arts

    • Écrit par François BERTHIER, François CHASLIN, Universalis, Nicolas FIÉVÉ, Anne GOSSOT, Chantal KOZYREFF, Hervé LE GOFF, Françoise LEVAILLANT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Shiori NAKAMA, Madeleine PAUL-DAVID
    • 56 170 mots
    • 35 médias
    ...des Kanō ou celles empruntées à l'ancien Yamato-e. À l'imitation des Raku, Ninsei fit usage d'un cachet pour identifier ses œuvres. Il initia à son art Ogata Kenzan (1663-1743), descendant avec son frère Kōrin de riches marchands de soieries. Ses premières pièces, de forme simple – des grès à décor peint...
  • LEACH BERNARD (1887-1979)

    • Écrit par Anthony CHRISTIE
    • 800 mots

    Fils d'un juge du British Colonial Service, Bernard Leach, né à Hong Kong, fut envoyé en Angleterre pour les besoins de son éducation et, à l'âge de seize ans, entra à la Slade School of Art, où il suivit les leçons de dessin de Tonks. Il fréquenta ensuite la London School of Art ; là, Brangwyn lui...

Voir aussi