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OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) Topographie des fonds sous-marins

Fonds sous-marins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fonds sous-marins

La morphologie de la partie du globe couverte par les océans et les mers n'est pas moins diverse que celle des terres émergées. Très schématiquement, on peut distinguer quatre domaines essentiels : le précontinent, les plaines abyssales, les dorsales océaniques, les grandes fosses (fig. 1).

Grands domaines morphostructuraux

Lorsqu'on part de la ligne de rivage et qu'on se dirige vers le large, on trouve d'abord une plate-forme immergée, appelée plateau continental, plus ou moins étendue et descendant en pente assez douce jusqu'à une profondeur qui est généralement de l'ordre de 130 à 150 mètres. Le talus (ou escarpement) continental, qui lui fait suite, montre une pente plus forte (on l'appelle aussi « pente continentale »), de l'ordre de 3 à 60 en moyenne mais pouvant atteindre 450, et descend jusque vers 2 500 à 3 000 mètres ; il est fréquemment entaillé par des canyons sous-marins dont les parois latérales ont une inclinaison souvent très forte. L'ensemble du plateau et du talus constitue ce qu'on appelle le précontinent.

La majeure partie des bassins océaniques est occupée par la plaine abyssale, dont la profondeur s'étage approximativement entre 3 000 mètres et de 6 000 à 6 500 mètres, mais sur des distances horizontales si grandes que la pente moyenne n'est jamais supérieure à 1/1 000 et n'atteint parfois même pas 1/10 000. La monotonie de cette plaine abyssale est coupée par les dorsales océaniques, d'une part, par les grandes fosses, d'autre part.

Profil schématique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Profil schématique

Golfe de Gascogne : coupe synthétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Golfe de Gascogne : coupe synthétique

Les dorsales océaniques (dites aussi « médio-océaniques ») constituent un immense système de montagnes courant au fond des océans sur plus de 35 000 milles (65 000 km) de long. La largeur moyenne de cette chaîne est de l'ordre de 800 milles (près de 1 500 km) et son altitude au-dessus de la plaine abyssale est de l'ordre de 1 000 à 3 000 mètres en moyenne. Cette chaîne de montagnes sous-marines, dont les flancs sont relativement escarpés, montre une remarquable fissure axiale ( rift valley) dont la profondeur peut atteindre de 1 500 à 1 800 mètres, avec une largeur qui varie de 15 à 30 milles, et également de nombreuses fractures transversales – les failles transformantes. Au niveau du rift, le magma en fusion du manteau terrestre, de nature basaltique, tend à s'épancher de part et d'autre, créant ainsi une nouvelle croûte ; cet étalement, ou « expansion des fonds », à partir du fossé axial des dorsales, explique que l'âge des roches de la croûte océanique croisse au fur et à mesure que l'on s'éloigne de ce fossé et explique également la dérive des continents. L'axe des dorsales océaniques est le siège d'une anomalie positive du flux de chaleur et d'importantes anomalies magnétiques et gravimétriques, ainsi que le lieu de tremblements de terre, généralement peu profonds.

On trouve aussi, dispersés ou non en alignement et plus ou moins symétriquement de part et d'autre des dorsales, des reliefs, généralement coniques, d'origine volcanique, qui parviennent parfois à la surface (îles océaniques typiques, souvent cernées de récifs coralliens dans les mers chaudes), mais qui peuvent aussi rester – ou redevenir – sous-marins du fait de l'affaissement des fonds océaniques, affaissement d'autant plus rapide que l'on s'éloigne de l'axe des dorsales : ce sont les montagnes sous-marines (ou pitons). Certains d'entre eux, les «  guyots », ont été tronqués par l'érosion lors d'une ancienne émersion (ou peut-être d'un « tsunami » particulièrement violent) ; d'autres se manifestent en surface par une couronne de calcaires récifaux entourant un lagon (atolls).

Les grandes fosses sont des dépressions des bassins océaniques, longues (souvent plusieurs[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II
  • : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marie PÉRÈS et Jean-Pierre PINOT. OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) - Topographie des fonds sous-marins [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Fonds sous-marins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fonds sous-marins

Pacifique du Nord-Est - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pacifique du Nord-Est

Répartition mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mondiale

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par Paul TRÉGUER
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par Universalis
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
  • Afficher les 130 références

Voir aussi