OBÉSITÉ
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Évolution
Phases
L'obésité évolue en plusieurs phases : une phase de constitution, dite « dynamique », au cours de laquelle l'individu passe d'un poids dit « normal » à un excès de poids ; une phase statique, où le sujet maintient son poids ; des phases de perte de poids liées à des interventions thérapeutiques ; des phases de reprise de poids (succession d'échecs des régimes).
La phase de constitution témoigne d'un bilan d'énergie positif, quelle qu'en soit l'origine (excès d'apport et/ou diminution des dépenses énergétiques). La phase de maintien résulte d'un nouvel équilibre : le poids est stable, les entrées et les dépenses d'énergie s'équilibrent. Les études récentes ont mis en évidence qu'au fur et à mesure que l'obésité progresse et dure, le tissu graisseux se transforme. Il devient inflammatoire et se fibrose. Il perd sa capacité d'informer le cerveau sur l'état des réserves énergétiques. Il se met à produire des quantités importantes de substances (telles que des hormones et des cytokines) qui contribuent au développement des complications. Si, initialement, il s'agit bien d'une maladie liée aux comportements et à l'environnement, avec des facteurs de prédisposition génétique, au fil du temps, l'obésité devient une maladie du tissu adipeux. Cela explique que les régimes amaigrissants deviennent de moins en moins efficaces car le tissu graisseux réagit moins au déficit en calories qu'ils déterminent. Il faut ajouter que, lors de la répétition des périodes de perte de poids, l'organisme s'adapte en réduisant ses dépenses d'énergie pour éviter la dénutrition : tout régime rencontre donc une limite « d'efficacité » qui se manifeste par une nouvelle stabilité pondérale. Ce mécanisme adaptatif apparaît pour des niveaux de perte de poids et de restriction alimentaire variables d'un individu à l'autre. Le corollaire en est que la capacité de perte de poids varie d'un individu à l'autre en fonction, notamment, de son âge. Il faut en tenir compte dans les objectifs thérapeutiques : un sujet prédisposé à une surcharge pondérale [...]
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Écrit par :
- Arnaud BASDEVANT : professeur de nutrition à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, médecin des hôpitaux, hôpital de la Pitié
- Cécile CIANGURA : chef de clinique, assistante des hôpitaux, Pitié-Salpêtrière, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Autres références
« OBÉSITÉ » est également traité dans :
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BOULIMIE
Se manifestant par la consommation excessive, incessante et gloutonne d'aliments, la boulimie relève d'un mécanisme non pas organique mais psychique, contrairement à ce qui caractérise la polyphagie. Dans la polyphagie, la consommation accrue d'aliments est due à une augmentation physiologique de l'appétit, déterminée par une dette énergétique ou une déperdition calorique anormalement importante : […] Lire la suite
DIABÈTE
Dans le chapitre « Traitement et mesures préventives du diabète sucré » : […] Le régime restreint en hydrates de carbone (sucres, féculents, etc.) est longtemps demeuré la base de la thérapeutique du diabète. Ainsi, les sucres simples, dits « d'absorption rapide », contenus dans les pâtisseries, les jus de fruits sucrés, etc. ont un effet hyperglycémiant important et doivent être proscrits. Les aliments contenant des sucres complexes, dits « d'absorption lente », moins hyp […] Lire la suite
FRÖLICH SYNDROME DE ou SYNDROME DE BABINSKI-FRÖLICH ou SYNDROME ADIPOSO-GÉNITAL
Maladie métabolique rare de l'enfant, caractérisée par une obésité, un retard de croissance et un hypogonadisme (retard de développement des organes génitaux). Le syndrome de Frölich est souvent associé à une tumeur de l'hypothalamus, responsable d'une augmentation de l'appétit et d'une diminution de la sécrétion des gonadotrophines. La maladie porte le nom d'Alfred Frölich, le neurologue autrich […] Lire la suite
GHRÉLINE
La ghréline est une hormone naturelle isolée de l'estomac de certains mammifères, dont l'homme, par l'équipe japonaise de Kosima ( Nature , n o 402, pp. 656-660, 1999). Lorsqu'on l'injecte par voie intraveineuse ou dans le ventricule cérébral, ce peptide relâche l'hormone de croissance, growth hormone, ou GH (d'où le GH de ghréline). La ghréline a ainsi rapidement montré son effet principal sur […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Arnaud BASDEVANT, Cécile CIANGURA, « OBÉSITÉ », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/obesite/