OBÉSITÉ
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Traitement
Les objectifs
Si, en première analyse, l'objectif est la perte de poids d'un sujet, « faire maigrir » ne peut résumer un programme thérapeutique. Traiter un sujet obèse, c'est d'abord le soulager de ses désordres physiques (douleurs, transpiration, essoufflement, etc.) et corriger ses désordres tensionnels et métaboliques. C'est aussi s'intéresser à sa situation psychologique et sociale : lui permettre de trouver les moyens de supporter, au long cours, les contraintes qu'implique le régime ; atténuer des perturbations de l'image du corps ; traiter une anxiété ou une dépression, causes ou conséquence de l'état d'obésité ; améliorer la gestion des conflits sources des désordres du comportement alimentaire. Le problème, mal résolu à l'heure actuelle, est le maintien dans le temps du poids à la suite d'une perte de poids initiale.
Il importe de fixer des objectifs pondéraux réalistes : la notion de poids idéal théorique n'est pas tenable compte tenu des différences interindividuelles de capacité à perdre du poids. Il faut une fois pour toutes admettre que les individus diffèrent par leur corpulence comme par leur taille. Les objectifs pondéraux doivent donc être individualisés. Il convient aussi de tenir compte des résistances biologiques, psychophysiologiques et psychologiques aux régimes restrictifs. Sur le plan des complications somatiques, il est de plus en plus reconnu que des pertes de poids de l'ordre de 10 à 15 p. 100 du poids initial sont suffisantes pour obtenir un réel bénéfice en termes de santé chez une grande proportion des sujets obèses diabétiques, hypertendus ou dyslipidémiques. Cet objectif pondéral peut être atteint et maintenu par le plus grand nombre de sujets, contrairement aux objectifs tels que le retour à un imaginaire poids idéal. Une perte de poids dépassant 20 p. 100 ou même le retour à des valeurs d'I.M.C. inférieures à 25 kg/m2 ne doivent être raisonnablement envisagés que si les moyens nécessaires pour y parvenir ne mettent pas en cause l'équilibre nutritionnel, somatique, psychologique et social de l'individu. La stabilisation d [...]
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Écrit par :
- Arnaud BASDEVANT : professeur de nutrition à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, médecin des hôpitaux, hôpital de la Pitié
- Cécile CIANGURA : chef de clinique, assistante des hôpitaux, Pitié-Salpêtrière, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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Autres références
« OBÉSITÉ » est également traité dans :
OBÉSITÉ (psychologie)
En 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini l’obésité comme une accumulation excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé. L’indice de masse corporelle (IMC) et la mesure du tour de taille permettent de déterminer le niveau d’adiposité et la répartition des tissus adipeux. Toujours selon l’OMS, 35 p. 100 des adultes sont en situation d’obésité dans le monde, y compris d […] Lire la suite
ALIMENTATION (Comportement et pratiques alimentaires) - Évolution de la consommation
Dans le chapitre « Alimentation et santé : les problèmes de l'abondance » : […] Les changements alimentaires qui se sont produits dans les pays développés ont nettement accru la diversité des régimes alimentaires et ont facilité l'accès de toutes les catégories de la population à toutes les familles d'aliments. Cette amélioration de l'alimentation a incontestablement joué un rôle bénéfique sur le bien-être et la santé, mais l'évolution de la structure nutritionnelle de l'alim […] Lire la suite
ALIMENTATION (Comportement et pratiques alimentaires) - Troubles du comportement
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ALIMENTATION (Économie et politique alimentaires) - Malnutrition dans le monde
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APNÉES OBSTRUCTIVES DU SOMMEIL SYNDROME D'
Dans le chapitre « Autres signes de SAS » : […] L' obésité et, particulièrement, l'augmentation du tour de cou. L'obésité, en particulier facio-tronculaire, existe : (IMC : poids/taille 2 > 30 kg/m 2 ; IMC signifiant indice de masse corporelle) dans environ 50 p. 100 des cas d'apnée. Plus de 30 p. 100 des sujets n'ont cependant pas de surcharge pondérale (IMC […] Lire la suite
ASTHME
Dans le chapitre « L'obésité » : […] L' obésité peut intervenir à deux niveaux, comme facteur prédisposant d'une part, comme facteur aggravant d'autre part. Les études épidémiologiques appuient la première hypothèse, en particulier chez la femme. Le surpoids et l'obésité sont également des facteurs d'instabilité de l'asthme, rendant plus difficile son traitement. […] Lire la suite
BOULIMIE
Se manifestant par la consommation excessive, incessante et gloutonne d'aliments, la boulimie relève d'un mécanisme non pas organique mais psychique, contrairement à ce qui caractérise la polyphagie. Dans la polyphagie, la consommation accrue d'aliments est due à une augmentation physiologique de l'appétit, déterminée par une dette énergétique ou une déperdition calorique anormalement importante : […] Lire la suite
DIABÈTE
Dans le chapitre « Traitement et mesures préventives du diabète sucré » : […] Le régime restreint en hydrates de carbone (sucres, féculents, etc.) est longtemps demeuré la base de la thérapeutique du diabète. Ainsi, les sucres simples, dits « d'absorption rapide », contenus dans les pâtisseries, les jus de fruits sucrés, etc. ont un effet hyperglycémiant important et doivent être proscrits. Les aliments contenant des sucres complexes, dits « d'absorption lente », moins hyp […] Lire la suite
FRÖLICH SYNDROME DE ou SYNDROME DE BABINSKI-FRÖLICH ou SYNDROME ADIPOSO-GÉNITAL
Maladie métabolique rare de l'enfant, caractérisée par une obésité, un retard de croissance et un hypogonadisme (retard de développement des organes génitaux). Le syndrome de Frölich est souvent associé à une tumeur de l'hypothalamus, responsable d'une augmentation de l'appétit et d'une diminution de la sécrétion des gonadotrophines. La maladie porte le nom d'Alfred Frölich, le neurologue autrich […] Lire la suite
GHRÉLINE
La ghréline est une hormone naturelle isolée de l'estomac de certains mammifères, dont l'homme, par l'équipe japonaise de Kosima ( Nature , n o 402, pp. 656-660, 1999). Lorsqu'on l'injecte par voie intraveineuse ou dans le ventricule cérébral, ce peptide relâche l'hormone de croissance, growth hormone, ou GH (d'où le GH de ghréline). La ghréline a ainsi rapidement montré son effet principal sur […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Arnaud BASDEVANT, Cécile CIANGURA, « OBÉSITÉ », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 07 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/obesite/