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POUSSIN NICOLAS (1594-1665)

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Poussin et la postérité

À la fin de son existence, Poussin vivait respecté des artistes de son temps, mais solitaire et ne fréquentant qu'un petit cercle d'intimes. Développant une création destinée uniquement à satisfaire sa propre sensibilité, il n'eut pas d'assistants ou d'atelier et ne créa pas d'école. Il ne fut jamais très populaire en Italie, mais, à Paris, il devait, dès la fin du xviie siècle, être pris comme exemple par les peintres, au même titre que Raphaël, en particulier par les partisans du dessin dans les débats sur le coloris.

Après une éclipse partielle au xviiie siècle, il devait à nouveau être pris comme exemple par les peintres néo-classiques pour ses figures héroïques. Au cours du xixe siècle, des peintres des tendances les plus variées devaient s'inspirer de sa leçon, tant les paysagistes et les peintres d'histoire que, de Degas à Cézanne, des artistes qui appliquèrent les principes inhérents à son art à leurs propres problèmes. Cet intérêt ne devait pas cesser tout au long du xxe siècle, où l'artiste a pu être considéré comme un précurseur, tant pour le cubisme que pour la peinture abstraite.

Un peu plus de deux cents compositions peintes par Poussin nous sont aujourd'hui connues, certaines grâce à des gravures ou à des copies anciennes. S'il ne reste que très peu de tableaux de Poussin en Italie, le quart de son œuvre peint est actuellement conservé au Louvre et dans d'autres musées français, le reste étant pour l'essentiel dispersé entre les grands musées américains, anglais ou russes ; quant à ses dessins, au nombre d'environ quatre cent cinquante, les plus importantes collections sont au Louvre et à Windsor Castle.

Si les historiens d'art s'attachent toujours à préciser le catalogue de ses œuvres, en distinguant notamment les originaux des copies ou en précisant leurs datations et leurs provenances, nombreux sont ceux qui se penchent sur leur signification profonde pour en dégager le sens : l'œuvre du peintre « savant » par excellence n'a pas fini de soulever de multiples interrogations.

— Stéphane LOIRE

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Écrit par

  • : conservateur au département des Peintures du musée du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Stéphane LOIRE. POUSSIN NICOLAS (1594-1665) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

<it>La Mort de Germanicus</it>, N. Poussin - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La Mort de Germanicus, N. Poussin

L'Enlèvement des Sabines, Poussin - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

L'Enlèvement des Sabines, Poussin

L'Eucharistie, N. Poussin - crédits : Duke of Sutherland Collection, on loan to the National Gallery of Scotland, Edimbourg, Grande-Bretagne

L'Eucharistie, N. Poussin

Autres références

  • AMOUR

    • Écrit par et
    • 10 182 mots
    • 5 médias
    La Fête de Vénus fut très vite l'un des plus célèbres tableaux de Titien, admiré, copié et imité par des générations d'artistes.Poussin, qui pouvait le voir dans la collection Aldobrandini, à Rome, lui a rendu plusieurs fois hommage, en particulier dans deux Bacchanales d'enfants peintes...
  • AUTOPORTRAIT, peinture

    • Écrit par
    • 3 573 mots
    • 6 médias
    ..., vers 1690, musée du Louvre) ou les plus hermétiques : dans sa célèbre effigie peinte pour Paul Fréart de Chantelou en 1650 (musée du Louvre), Poussin, noblement campé devant un empilement de tableaux, abandonne au double œil de Junon, visible sur l'une des toiles, le pouvoir de suggérer la dimension...
  • CÉZANNE ET LES MAÎTRES. RÊVE D'ITALIE (exposition)

    • Écrit par
    • 1 164 mots
    • 1 média
    Mais c’est surtout Nicolas Poussin, le Français formé à Paris puis installé à Rome jusqu’à sa mort en 1665 (le séjour à Paris de 1640 à 1642 ne fut qu’une parenthèse), qui va, à travers son interprétation idéale d’une nature étudiée sur le motif, rendre visible à Cézanne ce qu’il y a d’art dans...
  • COURS DE PEINTURE PAR PRINCIPES, Roger de Piles - Fiche de lecture

    • Écrit par
    • 1 235 mots
    ...et l'esprit lucide sont au service de la «  promotion » des aspects sensibles de la peinture, dont Rubens lui paraît l'incarnation la plus éclatante, contre les tenants d'une peinture plus intellectuelle, dominée par le culte de l'antique et l'admiration de Poussin. Après quinze années de carrière diplomatique...
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