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POUSSIN NICOLAS (1594-1665)

Par un curieux paradoxe, c'est avec l'œuvre de Nicolas Poussin, un peintre qui fit l'essentiel de sa carrière à Rome, que s'est incarnée la notion de classicisme dans la peinture française du xviie siècle. Très tôt recherchés par les amateurs français, ses tableaux furent rapidement nombreux en France où l'influence de Poussin devait dominer la vie artistique jusqu'au xxe siècle. En s'imposant à Rome en marge des courants en vogue, Poussin allait être en effet le créateur d'un univers pictural d'une richesse d'inspiration, d'une profondeur spirituelle et d'une portée sans équivalent à son époque.

Les années de formation

Les débuts de Nicolas Poussin restent mal connus, au point que rien ou presque de ce qu'il aurait exécuté avant la trentaine ne nous est parvenu. Né dans une famille normande habitant Les Andelys, Poussin semble avoir découvert sa vocation grâce à des tableaux d'église peints par Quentin Varin dans cette ville en 1612. Se formant tout d'abord à Rouen auprès de Noël Jouvenet, il semble ensuite avoir travaillé à Paris dans l'atelier du portraitiste Ferdinand Elle puis, peut-être, dans celui de Georges Lallemant. La nature de cet apprentissage nous échappe complètement, mais il est probable qu'il étudia en particulier les compositions gravées d'après Raphaël ainsi que les décors de l'école de Fontainebleau. Vers 1622, il obtint des commandes des Jésuites ainsi que de l'archevêque de Paris et collabora avec Philippe de Champaigne à des ensembles décoratifs au palais du Luxembourg (tous disparus). Rencontrant au même moment le poète italien Gian Battista Marino (le Cavalier Marin), il dessina pour lui une suite de sujets empruntés aux Métamorphoses d'Ovide (Windsor Castle), qui dénote une grande familiarité avec la seconde école de Fontainebleau, et peut-être aussi avec les poèmes de Marino.

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Écrit par

  • : conservateur au département des Peintures du musée du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Stéphane LOIRE. POUSSIN NICOLAS (1594-1665) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>La Mort de Germanicus</it>, N. Poussin - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La Mort de Germanicus, N. Poussin

L'Enlèvement des Sabines, Poussin - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

L'Enlèvement des Sabines, Poussin

L'Eucharistie, N. Poussin - crédits : Duke of Sutherland Collection, on loan to the National Gallery of Scotland, Edimbourg, Grande-Bretagne

L'Eucharistie, N. Poussin

Autres références

  • AMOUR

    • Écrit par Georges BRUNEL, Baldine SAINT GIRONS
    • 10 182 mots
    • 5 médias
    La Fête de Vénus fut très vite l'un des plus célèbres tableaux de Titien, admiré, copié et imité par des générations d'artistes.Poussin, qui pouvait le voir dans la collection Aldobrandini, à Rome, lui a rendu plusieurs fois hommage, en particulier dans deux Bacchanales d'enfants peintes...
  • AUTOPORTRAIT, peinture

    • Écrit par Robert FOHR
    • 3 573 mots
    • 6 médias
    ..., vers 1690, musée du Louvre) ou les plus hermétiques : dans sa célèbre effigie peinte pour Paul Fréart de Chantelou en 1650 (musée du Louvre), Poussin, noblement campé devant un empilement de tableaux, abandonne au double œil de Junon, visible sur l'une des toiles, le pouvoir de suggérer la dimension...
  • CÉZANNE ET LES MAÎTRES. RÊVE D'ITALIE (exposition)

    • Écrit par Robert FOHR
    • 1 164 mots
    • 1 média
    Mais c’est surtout Nicolas Poussin, le Français formé à Paris puis installé à Rome jusqu’à sa mort en 1665 (le séjour à Paris de 1640 à 1642 ne fut qu’une parenthèse), qui va, à travers son interprétation idéale d’une nature étudiée sur le motif, rendre visible à Cézanne ce qu’il y a d’art dans...
  • COURS DE PEINTURE PAR PRINCIPES, Roger de Piles - Fiche de lecture

    • Écrit par Martine VASSELIN
    • 1 235 mots
    ...et l'esprit lucide sont au service de la «  promotion » des aspects sensibles de la peinture, dont Rubens lui paraît l'incarnation la plus éclatante, contre les tenants d'une peinture plus intellectuelle, dominée par le culte de l'antique et l'admiration de Poussin. Après quinze années de carrière diplomatique...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi