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NAISSANCE Accouchement

Déroulement de l'accouchement

Au terme de la grossesse d'une femme, (en règle générale après neuf mois de gestation) le fœtus va être expulsé de la cavité de l'utérus dans laquelle il s'est développé : la mise au monde de l'enfant se produit grâce aux contractions utérines qui vont l'obliger à traverser un défilé ostéomusculaire, qualifié de filière pelvigénitale. Le mobile fœtal, qui peut s'orienter de différentes manières, avoir différentes présentations, va devoir franchir le col utérin, puis vaincre la résistance des muscles périnéaux et de l'orifice vulvaire.

Mais le pronostic de l'accouchement dépend d'une condition majeure : la présentation doit offrir des dimensions suffisamment réduites pour passer à l'intérieur de l'anneau osseux qui constitue le bassin. Sa partie la moins large s'appelle le détroit supérieur. On nomme engagement le passage de la présentation dans ce défilé : c'est le premier temps de l'accouchement. Viennent ensuite la descente, puis le dégagement, qui sont respectivement le deuxième et le troisième temps de l'expulsion fœtale.

Le mobile fœtal comporte trois segments, d'importance inégale :

– la tête, par l'importance de ses diamètres, surtout dans le sens antéropostérieur et par sa réductibilité restreinte, est le plus volumineux ;

– les épaules qui ne font guère obstacle à la progression du fœtus, car le diamètre biacromial est réductible ;

– le pelvis, même doublé des membres inférieurs, offre une réductibilité très grande.

Dans le détroit supérieur du bassin, l'engagement se fait en sens oblique, selon les deux diamètres gauche ou droit, seuls utilisables du fait de la présence de la cinquième vertèbre lombaire en arrière (promontoire) du défilé osseux que forme la ceinture pelvienne de la mère. La tête fœtale, obliquement engagée, va ensuite effectuer dans le bassin une rotation qui l'amènera au niveau de l'anneau vulvaire, en position antéropostérieure. Les muscles releveurs de l'anus, véritable diaphragme endopelvien, jouent à ce moment un rôle essentiel.

En obstétrique, l'accouchement est ce que l'on entend par « travail ». Le déclenchement du travail se manifeste tantôt soudainement par des douleurs franches, tantôt insidieusement par des prodromes qui tiennent la femme en alerte : quelques douleurs lombaires ou abdominales accompagnant un durcissement utérin plus marqué qu'auparavant. Ce sont les contractions utérines. Au début, les douleurs sont faibles, espacées de quinze à trente minutes, souvent à siège lombaire. Elles peuvent se répéter ainsi pendant un délai plus ou moins long, entrecoupées de périodes de calme complet, puis elles deviennent progressivement croissantes dans leur intensité, leur durée, leur fréquence.

Grossesse : stade final - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grossesse : stade final

Au cours de la contraction, l'utérus change de forme et de consistance ; il devient uniformément dur, s'opposant passagèrement à la perception (par l'accoucheur) des parties fœtales, cependant que le rythme du cœur fœtal se ralentit. Les modifications morphologiques du col utérin représentent le critère essentiel du déclenchement du travail : il diminue de longueur, puis se dilate (fig. 1). L'émission de glaires sanguinolentes correspond à l'expulsion du bouchon muqueux du col : celui-ci s'ouvrira au fur et à mesure des contractions sous l'action de la « poche des eaux ». Le liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus s'accumule en bas, au-devant de la présentation ; les membranes du pôle inférieur de l'œuf qui limitent cette poche déterminent par leur élasticité l'ouverture du col. C'est son degré d'ouverture qui permet d'apprécier la progression du travail. En général, dans un accouchement eutocique, la poche des eaux ne se rompt qu'à la fin de la dilatation complète du col ; le liquide amniotique qui s'écoule est clair.[...]

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Écrit par

  • : professeur au Collège de médecine, médecin des hôpitaux de Paris
  • : docteur en médecine, ancien professeur à la faculté de médecine de Grenoble

Classification

Pour citer cet article

Bernard JAMAIN et Yves MALINAS. NAISSANCE - Accouchement [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Fréquence cardiaque fœtale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fréquence cardiaque fœtale

Autres références

  • DÉMOGRAPHIE

    • Écrit par Hervé LE BRAS
    • 8 983 mots
    ...veuvage et du célibat définitif. À la fin du xixe siècle, plusieurs statisticiens cherchent à contourner ces obstacles en mesurant la proportion de naissances annuelles ou taux de fécondité en fonction de l'âge du père et de la mère (Körosi à Budapest par exemple). Cela ne résout pas l'épineuse...
  • DÉSIR (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 094 mots
    Et si le récit d’Aristophane était en réalité un récit de naissance ? Qu’est-ce que la naissance en effet, sinon la séparation brutale d’avec une partie de soi-même ? L’enfant ne peut avoir aucune idée de ce qu’est la mère en tant qu’être distinct de lui. Il faudra la longue phase du « stade du...
  • ENFANCE (Les connaissances) - La petite enfance

    • Écrit par Hélène STORK
    • 8 741 mots
    • 2 médias
    Par rapport à la symbiose entre la mère et l'enfant qui caractérise la période intra-utérine, la naissance marque un profond bouleversement pour l'un et pour l'autre. On connaît bien les modifications physiologiques et psychiques qui, chez la mère, suivent l'accouchement : sentiment...
  • ENFANCE (Les connaissances) - Développement psychomoteur

    • Écrit par Didier-Jacques DUCHÉ
    • 6 703 mots
    • 1 média
    Lanaissance, pour limitée qu'elle paraisse à des processus mécaniques et physiologiques, constitue néanmoins un traumatisme au sens global du terme, c'est-à-dire qu'elle retentit sur l'ensemble de l'organisation psychique par un afflux d'excitations qui est excessif par rapport à la tolérance du sujet....
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Voir aussi