NAINES BLANCHES

Nébuleuse planétaire Hélice
University of Arizona/ JPL-Caltech/ NASA
Nébuleuse planétaire Hélice
La nébuleuse planétaire Hélice (NGC 7293) vue par le satellite d'observation infrarouge de la…
University of Arizona/ JPL-Caltech/ NASA
Les naines blanches sont des étoiles vieillissantes dont la masse est de l'ordre de celle du Soleil et la taille proche de celle de la Terre. Leur grande densité rend gigantesques les forces gravitationnelles qui y règnent. Ce sont des astres assez communs dans l'Univers ; la plus proche naine blanche est à une distance de 8,6 années-lumière et on estime que le Soleil en deviendra une dans quelques milliards d'années. Leur température de surface est de l'ordre de 12 000 kelvins, soit plus du double de celle du Soleil. En utilisant les mesures effectuées par un spectrographe embarqué dans le télescope spatial Hubble, une équipe de l'université de Californie à Los Angeles (États-Unis), en collaboration avec un astronome de l'université de Kiel (Allemagne), a détecté de l'hydrogène sous forme moléculaire à la surface des trois naines blanches G 29-38, GD 133 and GD 31. La présence dans le spectre ultraviolet de certaines raies inattendues a surpris les chercheurs et le fait qu'elles ne correspondaient à aucun atome les a fait longtemps douter de la fiabilité de l'appareillage utilisé. Lorsqu'ils ont réalisé que ces raies étaient identiques à certaines raies observées dans les zones les plus froides de la surface solaire, ils ont compris qu'il fallait les attribuer à des molécules d'hydrogène. On pensait pourtant que, à des températures si élevées, des molécules d'hydrogène seraient immédiatement dissociées en atomes. L'intensité de la raie spectrale montre qu'une molécule survit pour cent mille atomes d'hydrogène environ. Publiée le 1er avril 2013 dans le journal Astrophysical Journal Letters, cette découverte indique que les forces de gravité intenses jouent un rôle non négligeable dans la survie des molécules dans des conditions de haute température. Cela pourrait aider à résoudre un des problèmes les plus ardus concernant l'évolution des systèmes planétaires, à savoir la proportion de deutérium (2H) présent. Le deutérium est en effet pratiquement indétectable sous forme atomique mais les molécules (comme l'eau lourde, 2H2O) contenant cet isotope présentent des raies spectrales caractéristiques qu'on peut espérer détecter sur des naines blanches, par exemple.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
Classification
. In Encyclopædia Universalis []. Disponible sur : (consulté le )
Média
Autres références
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CHANDRASEKHAR SUBRAHMANYAN (1910-1995)
- Écrit par Bernard PIRE
- 1 018 mots
...nucléaires légers en éléments lourds, l'effondrement dû aux forces gravitationnelles est le phénomène marquant de leur vieillesse. C'est ainsi qu'apparaissent naines blanches, étoiles à neutrons ou trous noirs, extraordinaires objets où les conditions physiques qui y règnent sont si extrêmes que les interactions... -
ÉTOILES
- Écrit par André BOISCHOT, Jean-Pierre CHIÈZE
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- 8 médias
On connaît plusieurs centaines d'étoiles de faible luminosité, blanches ou bleues, dont le spectre diffère beaucoup de celui des étoiles de la séquence principale. On n'y trouve généralement que des raies de l'hydrogène et non les raies métalliques. Leur luminosité est de 100 à 100 000 fois inférieure... -
EDDINGTON ARTHUR STANLEY (1882-1944)
- Écrit par Jacques MERLEAU-PONTY
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...étoiles, de très grands diamètres, accessibles aux méthodes interférométriques, prévision confirmée sur Bételgeuse dès 1920. Eddington déduit aussi pour les étoiles naines blanches des densités énormes – « absurdes » pensent certains –, de l'ordre de 50 000 ; la théorie de la relativité pouvait sur ce point... -
GRAVITATION ET ASTROPHYSIQUE
- Écrit par Brandon CARTER
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...rayon « moyen » convenablement défini, nécessairement inférieur au rayon englobant la totalité de la matière. Dans le cas de la classe d'étoiles appelées naines blanches, pour lesquelles R est seulement de l'ordre de 10 000 km (comparé avec le rayon solaire, de l'ordre de 1 000 000 km), l'énergie gravitationnelle... - Afficher les 11 références
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