Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MUSÉES DES SCIENCES ET TECHNIQUES

Les missions

Face à la grande variété des formes et des contenus des musées de sciences, les missions fondatrices sont, elles, restées sur une même ligne, avec une ambition commune : la diffusion du savoir. Autour de ce noyau, plusieurs orientations ont complété l'objectif pédagogique initial. La formation des professionnels a représenté une mission importante pour les musées de médecine, conservatoires, écoles professionnelles ou universités, qui ont largement utilisé le modèle pour transmettre les connaissances. La vulgarisation des sciences et des techniques est, depuis les Expositions universelles, un objectif assigné aux musées et aux centres de sciences actuels. Ces derniers ont également placé au cœur de leurs préoccupations des missions à l'attention des jeunes que l'école a souvent du mal à assumer : favoriser l'observation et la réflexion, susciter des vocations, stimuler l'imagination. C'est le cas de l'Inventorium de la Cité des sciences et de l'industrie, créé à son ouverture en 1986, devenu la Cité des enfants en 1992. Enfin, si on s'attache à la satisfaction du public, il est une mission première que le musée doit remplir : le plaisir, celui qui naît de la découverte, du beau, de la surprise.

Puisque toutes ces missions s'inscrivent dans le champ des sciences et des techniques, il est indispensable de s'assurer de la rigueur des faits, des démonstrations, des écrits et expériences. C'est pourquoi les fonctions de constitution du savoir et celles de sa diffusion sont aujourd'hui généralement dissociées. Certes, les chercheurs ont l'obligation statutaire de consacrer une partie de leur temps à la divulgation des connaissances. Mais, pour accueillir le public quotidiennement dans un musée de sciences, il faut un personnel de médiation consacré exclusivement à cette tâche. Les médiateurs culturels scientifiques ne sont généralement pas des scientifiques, mais des professionnels de la communication dotés d'une base scientifique et formés au cas par cas pour une exposition, une expérience ou une visite guidée.

Par ailleurs, des comités scientifiques sont constitués tant au niveau des structures que pour des projets spécifiques. Ce ne sont plus aujourd'hui les « savants » qui portent le discours ; le rôle des scientifiques est de valider en amont les problématiques, les textes, les choix éditoriaux, les contenus des visites guidées, etc. Ce courant d'organisation par projet vient là aussi surtout d'Amérique du Nord, et notamment du Canada, avec des techniques de management et de marketing héritées du monde du commerce et du tourisme. Ainsi, le musée de la Civilisation de Québec, conçu en 1988 comme un musée de société, aborde fréquemment des questions scientifiques, mais il ne fait appel aux scientifiques que pour la validation des contenus. Bien évidemment, cette organisation ne vaut que pour les musées suffisamment grands, de nombreuses institutions ne disposant pas de moyens humains ou budgétaires suffisants pour entretenir des équipes de conception, de médiation, etc. Dans les petits musées – musées de médecine, muséums municipaux... –, c'est encore bien souvent le conservateur, ou le responsable, qui prépare les expositions, écrit les textes et réalise les expériences.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

Classification

Pour citer cet article

Bruno JACOMY. MUSÉES DES SCIENCES ET TECHNIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CITÉ DES SCIENCES ET DE L'INDUSTRIE

    • Écrit par Michel VAN-PRAËT
    • 1 714 mots
    • 2 médias

    Située dans le xixe arrondissement de Paris, au sein du parc de la Villette, la Cité des sciences et de l’industrie a été inaugurée le 13 mars 1986 par le président François Mitterrand. Englobant alors la Géode – ouverte aux spectateurs un an auparavant –, elle constitue une institution majeure...

  • ÉCOMUSÉES INDUSTRIELS

    • Écrit par Louis BERGERON
    • 2 509 mots

    L'hypothèse est dans l'air aujourd'hui d'une crise durable de fréquentation des musées. Le tassement ou la baisse de la clientèle tiendraient à plusieurs facteurs : la difficulté pour un musée de se renouveler, puisque par définition il vit sur des collections qui ne peuvent...

  • LEWARDE CENTRE HISTORIQUE MINIER DE

    • Écrit par Jack LIGOT
    • 874 mots

    Le Centre historique de Lewarde se situe au cœur du bassin minier, à quelques kilomètres de Douai, dans le Nord. Installé sur le carreau de l'ancienne fosse Delloye, fermée en 1971, il en réutilise les 7 000 mètres carrés de bâtiments et de superstructures, sur un site de huit hectares....

  • MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS, Paris

    • Écrit par Bruno JACOMY
    • 1 540 mots
    • 1 média

    Le musée des Arts et Métiers, une des composantes du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), est l’un des plus anciens et des plus riches musées techniques et industriels du monde. Créé en 1794 sous la Révolution française et installé depuis 1800 dans l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs,...

  • Afficher les 9 références

Voir aussi