MONUMENTS AUX MORTS
Quelques exceptions
Les monuments aux morts à caractère pacifiste, condamnant explicitement la guerre et/ou en désignant les responsables, sont des exceptions notables. Il faut, à ce titre, citer celui de la commune de Gentioux (Creuse), devant lequel les troupes qui gagnaient le camp militaire voisin de La Courtine avaient, jusque récemment, ordre de détourner la tête, mais aussi ceux d’Équeurdreville (Manche), de Dardilly (Rhône), de Gy-l’Évêque (Yonne), de Saint-Martin-d’Estréaux (Loire). En revanche, il n’est pas rare de déceler l’inscription latine Pax ou, occasionnellement, une colombe ou des rameaux d’olivier au sein des éléments décoratifs, expressions d’une aspiration à la paix concevable après de longues années de guerre, mais qui ne sont pas réellement des remises en cause de la guerre qui vient de faire rage.
Principalement due au caractère municipal des monuments aux morts, la reconnaissance des troupes coloniales est quasi inexistante en France métropolitaine, à l’exception du monument aux héros de l’Armée noire érigé en 1924 à Reims, ou du monument aux Indochinois chrétiens morts pour la France qui se trouve au Jardin tropical de Paris. Ces exceptions ne doivent cependant pas masquer la longue absence de débat sur le statut des troupes coloniales pendant la guerre et le traitement des anciens combattants après la démobilisation.
D’aspect proche de celui des monuments communaux, il existe des monuments cantonaux ou départementaux, de même que la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de triomphe constitue un monument national. Certaines institutions commémorent « leurs » morts, membres ou employés : casernes, écoles, facultés, palais de justice, bureaux des postes et autres administrations publiques, associations, clubs de sport et communautés religieuses.
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Écrit par
- Oonagh HAYES : enseignant-chercheur à l'université de Tübingen, Allemagne
Classification
Médias
Autres références
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COMMÉMORATION DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 505 mots
Comme plusieurs autres pays, la France commémore le 11 novembre, date de la signature de l’armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale, en 1918. Ce jour-là, elle rend hommage aux soldats morts au combat pendant ce conflit. Observée pour la première fois de façon discrète en 1919, la commémoration...
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MAILLOL ARISTIDE (1861-1944)
- Écrit par Antoinette LE NORMAND-ROMAIN
- 1 540 mots
Les monuments aux morts qu'il exécuta pour sa région natale suscitèrent moins de controverse : pour Banyuls, il conçut trois reliefs disposés en triptyque (au centre, le Guerrier mourant dont il disait « c'est extraordinaire, on dirait tout à fait un antique » (Henri Frère) ; pour Elne et...