Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FARADAY MICHAEL (1791-1867)

Michael Faraday - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Michael Faraday

La personnalité du savant anglais Michael Faraday intéresse non seulement la science mais aussi la sociologie de la science. D'origine très modeste, n'ayant bénéficié d'aucune formation régulière, Faraday ne s'est élevé que par ses propres mérites. Sa vie scientifique, particulièrement féconde, s'est tout entière déroulée dans le cadre d'un laboratoire ; elle ne fut cependant pas organiquement intégrée à l'institution universitaire. S'il n'est pas le seul exemple de ce genre au xixe siècle, il est l'un des plus remarquables.

Ses principales découvertes, celle de l'induction électromagnétique et celle des lois de l'électrolyse, font de lui un promoteur aussi bien dans le domaine de l'industrie électrique que dans l'analyse chimique et dans les progrès nécessaires à l'élaboration d'une table raisonnée des éléments. S'il ignorait les mathématiques, il possédait à un degré exceptionnel l'esprit de logique et le sens de l'observation.

Cet expérimentateur a fait plus, en effet, qu'enrichir les sciences physiques de son temps d'une multitude de faits nouveaux, il a donné une orientation décisive à l'évolution des concepts fondamentaux de la physique. La notion de champ (qui fait de l'espace vide des mathématiciens un milieu doué de propriétés physiques et qui réalise la synthèse entre les théories opposées issues des grandes controverses du xviie siècle) lui doit manifestement beaucoup. Son rejet de l'image matérielle d'un fluide pour l'électricité, son attention aux phénomènes de propagation ont déterminé, avec l'appui exemplaire des résultats expérimentaux, un type de structure d'analyse qui ouvrit la voie à Maxwell.

On peut se demander si la croyance de Faraday en l'unité de la nature est à l'origine de ses recherches ou bien si elle est la conséquence de ses démarches. Il reste que sa soumission au réel, reflet de ses vertus morales, est la raison, digne de mémoire, de sa fécondité scientifique.

Origines d'une vocation scientifique

Né à Newington (Surrey) le 22 septembre 1791, Michael Faraday était le fils d'un ouvrier forgeron. Son instruction se limita aux rudiments de la lecture, de l'écriture et de l'arithmétique. À l'âge de quatorze ans, il était en apprentissage chez un relieur et libraire qui le familiarisa avec l'univers des livres. Il lut par hasard dans un exemplaire de l'Encyclopædia Britannica destiné à la reliure l'article « Electricity ». De là naquit sa passion pour la science. Un des clients de son patron attira sur lui l'attention de Humphry Davy, et celui-ci l'engagea en 1813 pour l'aider au laboratoire de la Royal Institution of Great Britain. En mai 1815, Faraday commença sa vie de laboratoire, consacrée, auprès de Davy, à l'analyse chimique et à l'application encore embryonnaire du pouvoir séparateur de l'électricité. En 1825, il devint directeur de ce laboratoire.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : John Stambaugh professor of the history of science, Cornell University, Ithaca, États-Unis
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Leslie Pearce WILLIAMS. FARADAY MICHAEL (1791-1867) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Michael Faraday - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Michael Faraday

Michael Faraday - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Michael Faraday

Autres références

  • EXPÉRIENCE DE FARADAY

    • Écrit par Nicolas NIO
    • 1 482 mots
    • 1 média

    Le 3 septembre 1821, au terme d’une journée d’expériences et d’un brillant cheminement intellectuel, Michael Faraday (1791-1867) s’approche peu à peu d’un dispositif de rotation alimenté par l’électricité. Utilisant l’interaction entre le courant électrique et le pôle d’un aimant, il crée...

  • ARRHENIUS SVANTE (1859-1927)

    • Écrit par Jacques GUILLERME
    • 1 836 mots
    • 1 média
    ...les solutions diluées de sels, d'acides ou de bases, sont altérés dans le voisinage des électrodes. Dans une belle série de recherches publiées en 1834, Faraday avait établi les caractères quantitatifs de l'action chimique des courants électriques : « The chemical power, like the magnetic force,...
  • CHAMPS THÉORIE DES

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 4 463 mots
    • 1 média
    C'est, semble-t-il, l'expérimentateur anglais Michael Faraday (1791-1867) qui, le premier, proposa de décrire l'action de l'électricité en termes d'influence plutôt que de mouvement ; le concept de champ qui reprend cette intuition allait se révéler extrêmement fécond. James...
  • COTTON AIMÉ AUGUSTE (1869-1951)

    • Écrit par Jean-Paul MATHIEU
    • 682 mots

    Né à Bourg-en-Bresse, élève à l'École normale supérieure de 1890 à 1893, Aimé Auguste Cotton y enseigna de 1900 à 1922, après avoir été professeur à la faculté des sciences de Toulouse de 1895 à 1900. De 1920 à 1941, il fut professeur de physique théorique, puis de physique générale à la Sorbonne....

  • ÉCLAIRAGE DOMESTIQUE

    • Écrit par Georges ZISSIS
    • 8 154 mots
    • 12 médias
    La toute première lampe électrique fut inventée en 1813 par Humphry Davy (1778-1829) et son élève Michael Faraday (1791-1867) lors de travaux essayant de reproduire en laboratoire – grâce à l’utilisation d’une source électrique qui mettait en « batterie » plus de trois mille éléments (piles) de...
  • Afficher les 13 références

Voir aussi