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GRÜNEWALD MATTHIAS (1475 env.-1528)

Matthias Grünewald est une personnalité unique dans l'histoire de la peinture allemande. Sa vie et son activité artistique sont mal connues, et l'œuvre qu'il a laissée n'est pas très volumineuse. Pourtant, elle représente un grand moment de la peinture et dépasse largement les limites de son temps. Elle s'inspire toujours de thèmes sacrés, plus précisément des souffrances et de l'œuvre rédemptrice du Christ, auxquelles Grünewald prête une poésie dramatique tout en conservant le vocabulaire formel de la fin du Moyen Âge. Son chef-d'œuvre, le célèbre retable d'Issenheim, par ses thèmes et son langage plastique, est l'expression ultime de la pensée et du sentiment religieux du Moyen Âge.

Un artiste mal connu

Bien que Matthias Grünewald soit un des plus grands peintres allemands, on ne connaît avec précision ni son nom, ni la date et le lieu de sa naissance. On l'a longtemps confondu, dans les traités d'histoire de l'art, avec un autre artiste, Mathis de Seligenstadt (Saxe), qui était sculpteur. Le nom de « Grünewald » est cité pour la première fois par J. Sandrart dans sa Teutsche Academie de 1675. Dans les documents conservés, on le rencontre sous le nom de Mathis Gothart Pictor ou Mathis Nithart. Lui-même signait d'un monogramme, M.G.N. ou M.G. C'est néanmoins sous le nom de Grünewald qu'il est connu.

Grünewald est peut-être né à Würzburg, en Bavière. Il semble qu'il soit demeuré assez longtemps à Aschaffenburg et qu'il y ait ouvert un atelier. Il est souvent fait mention de lui dans cette ville entre 1505 et 1526. En 1510, il est officiellement occupé comme maître d'œuvre ou architecte au service de l'archevêque de Mayence, Uriel von Gemmingen. En 1511, il participe à la construction de la résidence de l'archevêque d'Aschaffenburg. Quelques années plus tard, il est à Issenheim, en Alsace, où il travaille au couvent des Antonins. En 1517, au plus tard, il est de nouveau à Aschaffenburg et peint le retable de l'autel de Notre-Dame-des-Neiges. Vers 1520, il semble avoir peint trois retables dans la cathédrale de Mayence, pour le successeur d'Uriel, l'archevêque Albrecht von Brandenburg. Ces autels ont vraisemblablement été détruits pendant la guerre de Trente Ans.

Au cours des années suivantes, Grünewald est tantôt à Mayence et tantôt à Francfort-sur-le-Main où il s'était probablement établi. Peut-être a-t-il été mêlé à la révolte des paysans de la région du Main en 1525. On connaît avec certitude la date de sa mort : 1528, à Halle (Saxe), où il était occupé à des travaux hydrauliques pour le compte du Conseil de la ville.

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Pour citer cet article

Thomas Wolfgang GAEHTGENS. GRÜNEWALD MATTHIAS (1475 env.-1528) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>Femme aux mains jointes</it>, M. Grünewald - crédits :  Bridgeman Images

Femme aux mains jointes, M. Grünewald

<it>Noli Me Tangere</it>, M. Schongauer et son atelier - crédits :  Bridgeman Images

Noli Me Tangere, M. Schongauer et son atelier

La Crucifixion, Grünewald - crédits : O. Zimmermann, Musée d'Unterlinden, Colmar

La Crucifixion, Grünewald

Autres références

  • MATTHIAS GRÜNEWALD (expositions)

    • Écrit par Christian HECK
    • 1 110 mots

    Dans la floraison de génies qui marque, en ce premier tiers du xvie siècle, la peinture de la Renaissance dans le monde germanique, Matthias Grünewald (1475 env.-1528) occupe une place à part. Bien que faisant partie des tout grands, aux côtés de Dürer, Baldung Grien, Holbein, Cranach, Altdorfer,...

  • JÉSUS ou JÉSUS-CHRIST

    • Écrit par Joseph DORÉ, Pierre GEOLTRAIN, Jean-Claude MARCADÉ
    • 21 165 mots
    • 26 médias
    ...les coups de ses bourreaux. Il en ainsi du Couronnement d'épines du Maître de la Passion de Karlsruhe ou de la Crucifixion de Hans Schäufelein. La scène de la crucifixion est rendue avec une violence extrême dans le Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald (vers 1510). Les mains et les...
  • TITUS-CARMEL GÉRARD (1942- )

    • Écrit par Dominique VIART
    • 981 mots

    Très tôt remarqué comme dessinateur, notamment par Aragon, Alain Robbe-Grillet, Jacques Derrida ou Pascal Quignard, Gérard Titus-Carmel (né en 1942 à Paris) a engagé depuis 1970 une œuvre picturale en de longues « séries » attachées à travailler successivement les mêmes motifs. Dans la lignée d'un...

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