MALI
Nom officiel | République du Mali |
Chef de l'État et du gouvernement | Assimi Goïta (président de la transition) - depuis le 26 mai 2021 |
Capitale | Bamako |
Langue officielle | Français |
Population |
23 769 127 habitants
(2023) |
Superficie |
1 240 190 km²
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Le Mali depuis l'indépendance
Depuis l'indépendance jusqu'à 1990, année qui verra l'émergence d'un pluralisme politique, le Mali a vécu sous deux régimes autoritaires : l'un de type socialiste, sous la direction de Modibo Keita, l'autre de type militaire, sous la direction de Moussa Traoré.
Le socialisme de Modibo Keita
La première République du Mali fut marquée par une tentative de transformation radicale de la société : il s'agissait de s'affranchir des structures laissées par la colonisation, et d'affirmer l'indépendance du pays. Le parti de Modibo Keita, l'US-RDA, devint parti unique de fait. Il était censé jouer un rôle de premier plan dans la construction du socialisme : c'était en son sein qu'étaient définies les grandes options économiques, sociales et politiques ; c'était lui qui était chargé d'encadrer la population.
Dès l'indépendance, le régime élabora une politique économique ambitieuse qui prévoyait un taux de croissance annuel de 8 % et reposait sur la création de sociétés d'État. Ainsi furent constitués la Somiex (Société malienne d'import-export), qui avait le monopole de l'import-export, l'OPAM (Office des produits alimentaires du Mali), qui disposait du monopole d'achat et de distribution des céréales, et Air Mali et la Régie des transports du Mali.
Pour ce qui était de l'agriculture, l'accent fut mis sur la mise en place de coopératives et de groupements ruraux de secours mutuel, encadrés par le parti. On attendait de ces réformes qu'elles permettent de dégager des surplus de nature à financer l'industrialisation.
Dans le domaine monétaire et bancaire, le régime chercha à se défaire de l'influence française : le système bancaire fut nationalisé et le franc malien quitta la zone franc.
Cependant, cette politique se solda par un échec retentissant. Les sociétés d'État devinrent un gouffre financier et aboutirent à une bureaucratisation stérile de la vie économique pour le seul profit d'une classe pléthorique de fonctionnaires. La production agricole stagna, et l'État dut avoir recours à d'importants achats à l'étranger, déséquilibrant ainsi la balance des paiements et la balance commerciale. L'aide, certes substantielle, mais souvent mal adaptée, des pays de l'Est ne suffit pas à pallier ces difficultés.
Ce contexte explique que, malgré le prestige international de son leader qui était incontestablement une grande figure du nationalisme africain, le régime socialiste ait été confronté à des contestations grandissantes : révoltes des commerçants (1961), rébellion touarègue (1963), conflits internes au sein du parti, sans parler d'un mécontentement général croissant aussi bien en milieu rural que dans les villes. Le gouvernement répondit par la répression et la radicalisation « révolutionnaire ». Des purges furent menées dans le parti et l'administration. Malgré une tentative de rapprochement avec la France, notamment sur le plan monétaire, le régime se replia sur lui-même : dissolution de l'Assemblée nationale (janv. 1968), puis du bureau politique de l'US-RDA (sept. 1968). C'est dans ce climat d'insécurité qu'une junte militaire renverse le gouvernement le 19 novembre 1968. Le président Keita est arrêté. Il mourra en résidence surveillée en 1977 dans des conditions non élucidées.
Le régime militaire de Moussa Traoré
Un comité militaire de libération nationale (CMLN) prend en main les affaires du pays. Il est dirigé par un sous-lieutenant de trente-deux ans (qui deviendra vite général), originaire de la région de Kayes et formé au collège militaire de Fréjus.
Les militaires annoncent l'établissement d'un « ordre nouveau ». S'ils déclarent ne pas renoncer à l'option socialiste, ils proclament leur volonté d'assainir les finances de l'État, de lutter contre la corruption et de s'en remettre au suffrage populaire.
Cependant, l'évolution du nouveau régime montre que la réalisation de ces objectifs se heurta à de nombreux problèmes.
La démocratisation ne fut qu'un slogan. L'autoritarisme et la personnalisation du pouvoir dominèrent le régime de Moussa Traoré. Si la constitution de 1960 fut rapidement abrogée, il fallut attendre six ans pour qu'un nouveau texte constitutionnel fût adopté (1974). Celui-ci, loin de prévoir une organisation démocratique des pouvoirs, privilégiait le rôle du président de la République et institutionnalisait le parti unique, qui ne fut créé que cinq ans plus tard. En effet, l'Union démocratique du peuple malien (UDPM) fut un pur produit des militaires, et son secrétaire général ne fut autre que Moussa Traoré. Les élections qui suivirent sa constitution accordèrent 99 % des voix au parti et à son chef.
Ces succès artificiels cachaient mal l'isolement du pouvoir et les divisions qui apparurent au sein de la junte militaire. Des purges et arrestations successives permirent à Moussa Traoré d'éliminer ceux qu'il percevait comme des rivaux et d'agir en maître absolu.
Mais ce mode de gouvernement ne rendit que plus aléatoire la légitimité d'un régime qui ne réussit guère à s'associer les principales forces sociales du pays.
Le gouvernement eut notamment maille à partir avec les agents du secteur public et l'Union des travailleurs maliens, qui manifestèrent à plusieurs reprises leur mécontentement et leur volonté de préserver les « acquis du peuple » face aux tentatives de libéralisation économique et à l'établissement de mesures d'austérité demandées par le Fonds monétaire international à partir de 1981.
Le régime se heurta aussi aux enseignants, aux étudiants et aux élèves qui constituèrent le fer de lance de la contestation. Des émeutes, souvent sanglantes, éclatèrent (1979-1980, 1987, 1990-1991) qui mirent le gouvernement en danger et l'obligèrent à ouvrir un débat sur la question scolaire.
Un autre défi auquel les militaires durent faire face fut le conflit frontalier avec le Burkina Faso, portant sur une étroite bande désertique de la région d'Agacher. La guerre qui opposa les deux pays à la fin de 1985 coûta fort cher eu égard aux ressources du pays. Mais le partage de la zone contestée à l'initiative de la Cour internationale de justice de La Haye (1986) semble avoir réglé le problème.
Enfin, la question touarègue fut relancée dans le Nord, en mai 1990, à la suite du rapatriement d'Algérie, dans de très mauvaises conditions, de centaines de familles nomades qui avaient fui la sécheresse du début des années soixante-dix. L'agitation que provoqua cette situation chez les Touaregs se transforma en véritable rébellion devant la répression à laquelle se livra l'armée malienne. Celle-ci ne parvint pourtant pas à « pacifier » le Nord. Des négociations aboutirent à un premier accord de paix signé à Tamanrasset (Algérie) en janvier 1991 entre les mouvements touaregs et le gouvernement. Mais les tergiversations des autorités maliennes suscitèrent de nouveaux troubles. Il fallut attendre la chute de Moussa Traoré pour qu'un accord plus tangible fût accepté par les deux parties.
L'accumulation de tant de problèmes a donc contribué à fragiliser un régime qui pâtit aussi des difficultés économiques et sociales nées des périodes de sécheresse que connut le pays depuis 1981. Mais ce fut surtout la vague démocratique qui se développa au Mali comme dans d'autres pays africains à la fin des années quatre-vingt, qui mit fin à trente ans d'expérience autoritaire.
Une démocratisation exemplaire
À la fin des années 1980, un mécontentement latent couvait au Mali devant l'incurie du pouvoir de Moussa Traoré, sa gestion économique désastreuse (depuis le milieu des années 1980, la croissance annuelle fut négative en moyenne de 1 %) et l'absence de libertés politiques. De façon semi-clandestine, des partis réclamant la démocratie apparurent sous couvert d'associations : l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) et le Comité national d'initiative démocratique (CNID) structurèrent les forces démocratiques. La jeunesse n'était pas en reste, militant dans l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), et elle devint même le fer de lance de la contestation. Elle organisa, le 21 janvier 1991, une importante manifestation de rue, à la suite de l'arrestation du secrétaire général de l'AEEM, laquelle fut brutalement réprimée par les forces de l'ordre. Cette répression fut le déclencheur des émeutes qui se multiplièrent en janvier et en février. Du 22 au 25 mars, l'affrontement se généralisa lors des « journées folles », qui opposèrent la rue à un pouvoir qui ordonna à l'armée de tirer sur la foule, faisant de nombreuses victimes (deux cent dix-neuf morts et neuf cent dix-sept blessés, selon l'Association malienne des droits de l'homme).
Dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, le président Moussa Traoré fut arrêté par un groupe de parachutistes organisé en Comité militaire de réconciliation nationale (CRN), sous les ordres du lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT), ancien chef de la garde présidentielle. Ce coup d'État militaire mit fin aux troubles, et ATT s'installa à la tête de l'État. Il promettait de rendre le pouvoir aux civils après une phase de transition, et le CRN était remplacé par un Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), composé de personnalités civiles et militaires. Le gouvernement provisoire était dirigé par un ancien ministre de l'Économie, Soumana Sacko, qui avait démissionné pour protester en 1987 contre la corruption du régime Traoré.
En juillet-août 1991 se tint une conférence nationale pour instruire le procès de l'ancien régime, répondant ainsi au vœu de kokadjé (« transparence » en bambara) de l'opinion publique. Elle définit ensuite un nouveau Code électoral et une nouvelle Constitution qui instaurèrent le multipartisme et un système présidentiel. Celle-ci fut approuvée par référendum le 12 janvier 1992 à une large majorité (98,4 % des suffrages exprimés).
La « question touarègue » restait encore entière. Mais les négociations reprirent avec les mouvements rebelles qui avaient réussi à se coordonner au sein des Mouvements et fronts unifiés de l'Azawad (MFUA). Les pourparlers aboutirent à la signature d'un pacte national, le 11 avril 1992, qui prévoyait l'intégration des rebelles dans les corps en uniforme de l'État et un statut particulier d'autonomie pour les régions du Nord. L'explosion de nouvelles violences quelques mois plus tard révélait, cependant, les difficultés à faire appliquer cet accord.
Tenant sa promesse, ATT organisa au cours des premiers mois de l'année 1992 une série d'élections, municipales, législatives, présidentielle, qui voyaient la victoire de l'Adema (76 sièges au Parlement sur un total de 129) sur ses deux principaux rivaux : l'ancien US-RDA de Modibo Keita et le CNID, malgré la faible participation électorale (34,1 % des électeurs inscrits pour les élections municipales, 20,5 % au second tour des législatives, 20,9 % au second tour de la présidentielle).
Le premier président démocratiquement élu du Mali, Alpha Oumar Konaré, obtint, le 26 avril 1992, 69,5 % des suffrages exprimés contre 30,5 % pour Tiéoulé Konaté, candidat de l'US-RDA. Alpha Oumar Konaré avait été, de 1978 à 1980, ministre de la Jeunesse, de la Culture et des Arts avant de militer pour la démocratie en participant à la création de l'association Adema, qui s'était transformée, en 1991, en parti politique, l'Adema-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice), dont il devint le premier président. Il avait également créé la revue Jamana (la « patrie » en bambara), et fondé clandestinement le journal d'opposition Les Échos.
Le président nomma, le 8 juin 1992, Younoussi Touré, alors directeur pour le Mali de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), au poste de Premier ministre. Le nouveau gouvernement se devait avant tout de redresser une économie en grande difficulté. Obtenant l'aide du FMI, il s'engagea dans la privatisation des entreprises publiques, et entreprit, en septembre 1993, de réduire le déficit budgétaire. La politique de rigueur, ajoutée à la dévaluation du franc CFA en janvier 1994, permit de réduire les déficits publics, et le FMI accordait, en 1995, un troisième prêt pour soutenir le Mali dans ses efforts de stabilisation économique, de réformes structurelles et du secteur public.
Une autre des préoccupations initiales du pouvoir était de permettre le retour à la paix et d'éviter la guerre civile dans le nord du pays, où les rebelles touaregs, malgré la signature du pacte national, continuaient de mener des attaques et s'opposaient à un nouveau front politico-militaire d'origine Songhay, le Ganda Koy (« maîtres de la terre »). Progressivement, des milliers d'ex-rebelles entraient dans l'armée, la police, la douane, et de nombreux projets de développement étaient initiés dans la région septentrionale de Kidal. Le calme revint peu à peu, et le retour à la paix fut concrétisé, en mars 1996 à Tombouctou, par la cérémonie dite de la flamme de la paix, au cours de laquelle furent brûlées des centaines d'armes déposées par les MFUA qui annoncèrent alors leur dissolution.
Se présentant de nouveau à l'élection présidentielle en mai 1997, boycottée par l'opposition, Alpha Oumar Konaré fut largement élu, avec 84,4 % des voix. Les élections législatives qui suivirent, en juillet et en août (le premier tour d'avril 1997 avait été annulé par le Conseil constitutionnel pour inorganisation), aboutirent à un raz-de-marée électoral de l'Adema (130 des 147 sièges de l'Assemblée). Le Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, dirigeant de l'Adema et Premier ministre depuis février 1994, fut reconduit en septembre 1997.
Le Mali se lança alors dans une vaste politique de décentralisation. Aux dix-neuf communes initiales furent ajoutées six cent quatre-vingt-deux nouvelles communes dont les sièges furent pourvus aux élections municipales de juin 1998, puis de mai et juin 1999. Elles virent, une nouvelle fois, la victoire de l'Adema, qui remporta 59 % des sièges, avec un taux de participation en augmentation, dépassant 40 %.
Parallèlement, le gouvernement engagea la lutte contre la corruption et la délinquance financière, qui coûtaient chaque année au Mali plusieurs milliards de francs CFA (un montant proche de la moitié du PIB), et entreprit de réformer la justice et le Code foncier. Le président Konaré, hostile à la peine de mort, commua par ailleurs la condamnation à mort de son prédécesseur Moussa Traoré pour crimes économiques, en détention à perpétuité (il avait déjà gracié, en décembre 1997, l'ancien dictateur condamné à mort en février 1993 pour « assassinats, coups et blessures »).
À l'approche de la nouvelle élection présidentielle, le climat politique devint complexe. Alpha Oumar Konaré avait annoncé que, à la différence des autres pays africains, il ne changerait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat, aiguisant de la sorte les ambitions. Le Premier ministre Keita, contesté, fut remplacé en février 2000 par l'économiste Mandé Sidibé. Keita fonda alors, en 2001, son propre parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). L'opposition, composée d'une nébuleuse de partis, ne parvint pas à s'organiser, malgré la création du Collectif des partis d'opposition (COPO), qui éclata rapidement. Après avoir hésité, mais fort de son prestige international, l'ancien chef de l'État, le général Amadou Toumani Touré, annonça sa candidature. Finalement, vingt-quatre candidats se présentèrent à l'élection présidentielle de mai 2002 sur les soixante-dix-huit partis politiques en lice. ATT remporta la victoire au second tour avec 64,6 % des suffrages, devançant ses adversaires Soumaïla Cissé (Adema-PAJS) et Ibrahim Boubacar Keïta (RPM). Malgré une faible participation (moins de 30 % des électeurs), ces élections représentaient la première alternance politique.
L'avènement de la démocratie, l'apparente résolution du problème du Nord contribuaient alors à valoriser l'image du Mali comme un grand pays africain. La culture, connue, est largement diffusée dans le monde : avec les écrivains Amadou Hampaté Bâ, Issa Baba Traoré, Seydou Badiane, Ibrahima Ly ; avec les réalisateurs Souleymane Cisse ou Abderhamane Sissako, ou avec le musicien Ali Farka Touré. Enfin, avec la nomination, en juillet 2003, à la tête de l'Union africaine (UA), de l'ex-président Alpha Oumar Konaré, et les efforts maliens de médiation ou de maintien de la paix dans les crises régionales (République centrafricaine, Sierra Leone, Liberia), le Mali jouait un indéniable rôle diplomatique en Afrique.
ATT, la démocratie consensuelle ?
Pourtant, des accusations de fraude furent lancées à propos de l'élection présidentielle, notamment par l'ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta. Le nouveau président Amadou Toumani Touré, dit ATT, annonça néanmoins vouloir exercer un pouvoir consensuel. Il appela à un gouvernement de large union qui rassemblait, sous la responsabilité du Premier ministre Mohamed Ag Amani, des représentants de nombreux partis, y compris des partisans d'Ibrahim Boubacar Keïta. Cette représentation de toutes les sensibilités politiques au pouvoir fut critiquée par des opposants regrettant cet « unanimisme malien » qui vidait peu à peu la démocratie de son sens. Ce climat de consensus perdura sous le gouvernement du nouveau Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga (2004-2007) et lors des élections municipales de mai 2004. Amadou Toumani Touré était réélu à la présidence en avril 2007 pour un deuxième mandat. Mais les difficultés s’accumulaient. Les frustrations au nord, notamment économiques, avaient engendré la résurgence de nouveaux mouvements de rébellion touaregs. La réponse d'ATT fut à la fois d'agir au coup par coup, parfois cherchant à rallier les chefs rebelles, parfois négociant (accords d'Alger en 2006), ou encore favorisant la création de milices arabes ou touarègues. Cependant, cette politique ne régla rien au problème de fond. Par ailleurs, depuis 2003, un groupe salafiste algérien s'était implanté sur le sol malien. Prenant, en 2007, le nom d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ce groupe se livra à la prise d'otages européens afin d'obtenir de fortes rançons, renforçant l'insécurité générale dans le nord du Mali. Enfin, dès le milieu des années 2000, les routes du trafic de drogue en provenance d'Amérique du Sud se réorientèrent sur l'Afrique de l'Ouest, traversant le Mali puis le Sahara en direction de la Méditerranée. Les fortes sommes dégagées par ce trafic illégal renforcèrent les milices locales et aggravèrent considérablement la corruption qui s'étendit jusqu'au sommet de l'État. Largement contesté au sein de la population et de l'armée pour avoir échoué dans sa politique de pacification, le président Touré fut également, et surtout, accusé de laxisme devant son absence de réaction face au terrorisme islamique et au trafic de drogue. Pour finir, le Mali restait confronté à de nombreuses difficultés économiques. Malgré l'annulation de la dette en 2005, dans le cadre de l'initiative PPTE, et l'importance des transferts d'argent des émigrés, qui contribuent au développement du pays, l'économie malienne restait fragile. Elle souffrait des conflits voisins (Côte d'Ivoire notamment), d'une pluviométrie insuffisante en 2004-2005, aggravée par les invasions acridiennes, et des évolutions négatives du cours du coton, principal produit d'exportation.
Dans ce contexte, un nouveau parti politique composé de ressortissants du nord, majoritairement touaregs, fut créé en 2011, prenant le nom de Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Après la chute du dirigeant libyen Mu'ammar al-Kadhafi en octobre 2011, des milliers de combattants touaregs de Libye rentraient au Mali avec un lourd armement. ATT les accueillit sans les désarmer. Le 17 janvier 2012, le MNLA déclenchait une nouvelle rébellion armée en attaquant la ville de Ménaka, dans le nord-ouest du pays. L'armée malienne subit alors défaite sur défaite. Découragées, considérant ne pas être soutenues par des chefs corrompus, plusieurs unités de soldats se mutinèrent, en mars, à Bamako. Ce mouvement se transforma rapidement en coup d'État. Le palais présidentiel fut attaqué, ATT prit la fuite ; le pouvoir fut remis à un obscur officier, le capitaine Amadou Haya Sanogo. La rébellion du MNLA profita alors du désordre dans la capitale pour conquérir tout le nord du Mali, prenant finalement Tombouctou le 1er avril 2012. Le 6 avril, il déclare l'indépendance de l'Azawad, c'est-à-dire de toute la partie nord du Mali jusqu'à la région de Mopti.
La CEDEAO réagit en cherchant à restaurer un pouvoir légitime et en menaçant d'une intervention militaire au nord pour rétablir l'intégrité territoriale malienne. Mais le MNLA devait finalement céder le contrôle des villes du nord aux groupes salafistes : AQMI d'abord, puis le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) qui prit Gao le 27 juin, et Ansar ed-Dine enfin, un mouvement touareg voulant appliquer strictement la charia. Laborieusement, et sous les pressions internationales, un gouvernement de transition se mit en place à partir d'avril 2012 à Bamako, sous la présidence par intérim de Dioncounda Traoré. Le capitaine Sanogo et les membres de son Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État, s'accrochant au pouvoir, ne retournèrent cependant pas dans les casernes, paralysant ainsi le gouvernement.
À la fin de 2012, malgré les efforts du MNLA pour reconquérir ses positions au nord, la force des mouvements salafistes, tout autant que la désorganisation politique du pays, faisait du Mali « l'homme malade » de l'Afrique de l'Ouest.
L’internationalisation du problème malien
La coalition djihadiste formée par AQMI, le MUJAO et Ansar Eddine, ayant chassé le MNLA des villes du nord, commença dès janvier 2012 à y infliger aux populations un strict régime de charia. Malgré la réprobation internationale, les femmes de ces régions maliennes durent se voiler, la musique, l’alcool et les cigarettes furent interdits, et une justice islamique fut mise en place, ordonnant de fouetter ou de lapider les couples adultères, de couper les mains et les pieds des voleurs. Le salafisme littéral de ces mouvements, réprouvant le culte des marabouts de l’islam confrérique malien, conduisit les djihadistes à détruire les mausolées abritant les dépouilles des saints à Tombouctou, ville pourtant classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. La condamnation de ces agissements par l’ONU et la tentative laborieuse et vaine de mettre en place une force africaine furent pourtant les seules réactions à cette situation. Mais les événements basculèrent en janvier 2013. En effet, les djihadistes commencèrent brutalement à descendre vers le sud du pays, prenant la ville de Konna, le 10 janvier. La réaction fut alors rapide devant le danger de voir le Mali tout entier tomber entre leurs mains. Face à cette offensive des groupes islamistes armés, le président par intérim Dioncounda Traoré demanda une aide militaire à la France. Le 11 janvier commençait l’opération Serval, intervention des forces françaises soutenue par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui stoppa net l’avancée des djihadistes et commença la reconquête du nord du pays. Konna fut reprise le 18 janvier, Gao le 26 et, deux jours plus tard, Tombouctou était investie par les forces françaises et maliennes. Le même jour, le MNLA reprit la ville de Kidal et y accueillit les Français qui s’y installèrent le 30 janvier. Le 2 février, le président français, François Hollande, en visite au Mali, se rendait à Tombouctou et proclamait dans la liesse populaire la « victoire » sur les islamistes.
Mais cette reconquête rapide du nord n’était pourtant que le prélude à de longues opérations antidjihadistes, tout particulièrement dans l’Adagh (Adrar des Ifoghas) et dans la région de Gao. Les Français de l’opération Serval et les soldats tchadiens, aidés par des éléments du MNLA, lancèrent un vaste ratissage sur un terrain difficile. À la fin de février, un des chefs d’AQMI, Abou Zeid, était tué, et plusieurs centaines de combattants islamistes étaient faits prisonniers ou trouvaient la mort dans ces combats. Mais de très nombreux djihadistes s’étaient déjà réfugiés dans les pays voisins, notamment dans le sud de la Libye, et une guerre asymétrique commençait, émaillée d’attentats-suicides.
Les problèmes politiques de la rébellion du MNLA et du rétablissement de l’ordre constitutionnel restaient pendants malgré les premiers succès de l’opération militaire. Dans la région de Kidal, l’armée française se plaça de fait comme force d’interposition, en attendant la montée en puissance de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), créée par la résolution 2100 de l’ONU, le 25 avril 2013. De longues discussions commencèrent néanmoins sous la médiation du Burkina Faso et aboutirent le 18 juin à des accords préliminaires de paix entre l’État malien et la coordination du MNLA et du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), mouvement touareg créé en mai. Le texte signé prévoyait le cantonnement des combattants rebelles et le début des négociations proprement dites soixante jours après l’investiture du futur président malien.
La préparation de l’élection présidentielle put alors commencer, dans la fièvre due au très court délai imparti. Finalement, malgré les critiques émises, le premier tour eut lieu le 28 juillet ; Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), leader du Rassemblement pour le Mali (RPM), et Soumaïla Cissé, candidat de l’Union pour la république et la démocratie, arrivèrent en tête. Le second tour, le 11 août 2013, vit la victoire d’IBK avec 77,6 % des voix. Son investiture, le 19 septembre, à laquelle assistaient entre autres chefs d’État François Hollande et le roi du Maroc, et enfin les deux tours des législatives, le 24 novembre et 15 décembre 2013, où la majorité présidentielle autour du RPM remporta une importante victoire, permirent le retour au Mali de l’ordre constitutionnel. Amadou Haya Sanogo, l’ex-putschiste de 2012, fut enfin arrêté et écroué à Bamako le 27 novembre 2013.
Le 29 octobre 2013, quatre otages français d’AQMI sont libérés par les djihadistes, deux journalistes de Radio France internationale sont enlevés quelques jours plus tard et tués peu après par des ravisseurs proches d’AQMI. Au début de 2014, la France maintient les forces terrestres et aériennes de l’opération Serval, tandis que la MINUSMA est encore loin d’atteindre les 12 640 hommes prévus, et que l’armée malienne peine à se réorganiser et à se former. Par ailleurs, les combattants du MNLA, du HCUA et du Mouvement arabe de l’Azawad ne sont ni désarmés ni cantonnés, et les négociations, qui auraient dû commencer au début de novembre 2013, n’ont pas encore débuté. L’administration et l’armée malienne ne sont encore que peu présentes au nord.
L’année 2014 est un tournant. La reprise de Kidal, fief historique des rébellions, constitue un enjeu hautement politique et symbolique pour l’État central, et l’armée malienne fait plusieurs tentatives pour se réimplanter, jusqu’à la bataille de mai 2014, dont les mouvements rebelles sortent vainqueurs et qui aboutit à un cessez-le-feu imposé par l’ONU. Outre Kidal, les mouvements rebelles reprennent ainsi le contrôle de plusieurs localités au Nord : Ménaka, Andéramboukane et Anéfis. Dans ce contexte, les premières milices progouvernementales apparaissent quand l’État central réactive son dispositif de gestion des révoltes pour pouvoir continuer la guerre en contournant les contraintes imposées par ses bailleurs internationaux. Le groupe d’autodéfense Touareg Imghad et alliés (GATIA), officialisé en août 2014, illustre ce phénomène. Cette milice s’allie à la Plateforme (réunissant des mouvements loyalistes) créée en juin 2014 pour participer aux négociations, tandis que, pour les besoins de la médiation, les mouvements indépendantistes se réunissent au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). La feuille de route des négociations, signée par toutes les parties le 25 juillet 2014, aboutit moins d’un an plus tard à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, dit « accord d’Alger ». Face à l’extension de la « menace terroriste », le 1er août 2014, l’opération Serval cède la place à l’opération Barkhane, menée en partenariat avec les États membres du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad).
Échec de la lutte antiterroriste et difficulté de la mise en œuvre de l’accord
Si l’intervention française a été acclamée par la presse malienne et française dans un premier temps, différentes analyses s’accordent aujourd’hui sur un constat d’échec de la lutte antiterroriste au Mali. À travers ces différents dispositifs d’intervention, l’armée française et ses partenaires internationaux n’ont pourtant pas lésiné sur les moyens pour gagner la guerre : 13 000 casques bleus, 5 000 militaires français, 600 millions d’euros dépensés chaque année pour le fonctionnement de la force Barkhane et plus généralement un investissement estimé à deux milliards d’euros par an pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne. L’arrivée des forces internationales a profondément reconfiguré la carte politique intérieure. Le fait que les groupes qualifiés de terroristes soient exclus du champ politique légitime participe à la perte de contrôle de l’administration malienne sur des zones de plus en plus nombreuses, et à la multiplication des assassinats ciblés et des conflits intercommunautaires de grande ampleur. Dès le début de l’année 2015, les attaques terroristes s’étendent au centre du pays : en mars, un attentat vise la capitale et, à partir de juin, les groupes terroristes mènent des attaques dans le sud du pays. Les mouvements islamistes qui s’étaient rassemblés en mars 2017 au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaida, affrontent dès le début de l’année 2020 l’État islamique au grand Sahara (EIGS), provoquant de nouveaux combats sanglants qui font des milliers de victimes civiles.
Par ailleurs, l’imposition par le haut d’un processus de paix et les opportunités politiques et économiques liées à l’intervention militaire entraînent une fragmentation des groupes armés rebelles et progouvernementaux. Lorsque le conflit a éclaté en 2012, quatre mouvements armés étaient présents au Nord-Mali ; en 2019, ils étaient déjà plus d’une vingtaine à s’affronter régulièrement, et en 2021, l’OCDE comptabilisait plus de 81 groupes armés actifs sur le territoire. Les rétributions politiques, financières et militaires pour les belligérants, prévues dans le cadre de la médiation, et qui passent par la distribution de postes au sein de l’armée, de l’administration ou des commissions, incitent en fait les mouvements armés à faire usage de la violence. L’afflux de fonds internationaux a permis l’enrichissement des élites sur fond de crise humanitaire, avec une dégradation générale de l’accès aux premiers soins, à l’éducation et aux biens de première nécessité. En 2020, le bulletin du Bureau de la coordination humanitaire (OCHA) fait état de 3,5 millions de personnes affectées par l’insécurité alimentaire au Mali, avec un taux de malnutrition aigüe, plus sévère dans le nord du pays. Le nombre de déplacés internes ne cesse d’augmenter, un centre de santé sur quatre n’est pas fonctionnel dans le nord du pays, et 257 000 enfants sont privés d’écoles, d’après une estimation de 2019. En avril 2022, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a comptabilisé 370 548 déplacés internes.
La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, les attaques se sont étendues au centre et au sud du pays, les résidus des mouvements, non intégrés aux structures de l’accord, deviennent des bandits de grand chemin. La situation économique précaire, la défaillance des administrations, la corruption et l’insécurité grandissantes provoquent la colère des populations contre le gouvernement et les forces internationales. En 2018, le président IBK se présente à sa propre succession et est réélu. Il décide de maintenir les élections législatives de mars-avril 2020 malgré le contexte sécuritaire dégradé. Cependant, la Cour constitutionnelle invalide une trentaine de résultats, ce qui fait éclater les colères politiques, l’institution étant accusée de collusion avec le gouvernement. Les contestataires se regroupent autour de la coalition du « Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP). Le 5 avril 2020, des dizaines de milliers de personnes manifestent à Bamako à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko. S’ensuivent des manifestations tous les vendredis ; celles des 10 et 11 juillet sont durement réprimées, le bilan humain atteignant 23 morts et plus de 150 blessés.
Double coup d’État et rupture diplomatique avec les forces occidentales
En s’appuyant sur les aspirations populaires exprimées par les importantes manifestations, des officiers de la base de Kati renversent le président IBK, le 18 août 2020. Ces derniers créent le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et portent un discours de restauration de l’autorité de l’État, promettant une sécurisation du territoire. En mai 2021, le président et le Premier ministre de transition sont arrêtés, et le colonel Assimi Goïta assure la présidence par intérim. Rapidement, les relations avec les principaux partenaires extérieurs se dégradent, jusqu’à la mise en place de sanctions économiques et l’annonce par le président français du retrait de l’opération Barkhane, le 3 juin 2021. En janvier 2022, à la demande du gouvernement de transition, plusieurs centaines de mercenaires russes de la société privée Wagner sont déployés au Mali. Au mois de mars de cette même année, les médias français Radio France internationale et France 24 sont interdits par la junte après avoir relayé les exactions commises par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner dans le cadre d’opérations antiterroristes. La junte affiche un fort soutien populaire, mais les pratiques autoritaires mises en place, qui musèlent les voix dissidentes, ne permettent pas de mesurer la contestation.
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Écrit par
- Pierre BOILLEY : professeur d'histoire contemporaine de l'Afrique, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur du C.E.M.A.F. (Centre d'études des mondes africains, U.M.R. 8171)
- François BOST : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre
- Denia CHEBLI : docteure en science politique
- Christian COULON : directeur de recherche au C.N.R.S.
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