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WELITSCH LJUBA (1913-1996)

Ljuba Welitsch - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

Ljuba Welitsch

Née à Borissovo, en Bulgarie, le 10 juillet 1913, c’est à Sofia que Ljuba Veličkova étudie le chant avec G. Zlater-Cherkin. En 1934, à vingt et un ans, la jeune soprano, qui n’a pas encore choisi de s’appeler Welitsch, fait des débuts remarqués à l’Opéra de la capitale bulgare. Après avoir chanté Musette (La Bohème, de Puccini) à Graz en 1936, elle vient se perfectionner à Vienne auprès de Lierhammer. L’Opéra de Hambourg ne tarde pas à l’accueillir dans sa troupe (1940-1943). Pendant cette période troublée, elle se produit sur les scènes de Dresde, de Berlin, de Vienne et, surtout, de Munich, où elle travaille longuement avec Clemens Krauss. Ljuba Welitsch s’illustre certes dans Tosca (Puccini) et Aïda (Verdi), mais c’est dans Salomé de Richard Strauss qu’elle laissera la trace la plus profonde. Le 11 juin 1944, elle chante le rôle-titre sous la direction du compositeur, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de ce dernier, et enregistre la même année la scène finale de l’œuvre sous la baguette de Lovro von Matačić. En 1946, la Staatsoper de Vienne devient son port d’attache. Régulièrement invitée par les plus grands festivals et les théâtres lyriques les plus prestigieux, celle qui désormais a pris la nationalité autrichienne triomphe à Salzbourg (de 1946 à 1950), à Covent Garden (de 1947 à 1952), à Glyndebourne (en 1948 et en 1949) et au Metropolitan Opera de New York (de 1949 à 1952). Elle est, notamment, la vedette de la célèbre production de Salomé que signent en 1948 Peter Brook et Salvador Dalí à Covent Garden. C’est en pleine gloire qu’elle se retire de la scène au milieu des années 1950, se livrant pendant quelques années encore à une intense activité au cinéma et à la télévision. Elle disparaît à Vienne le 1er septembre 1996.

Incarner Salomé exige un physique de star et une voix hors du commun. Ljuba Welitsch possède ces deux atouts maîtres. Redoutable ensorceleuse, elle marie l’éclat du timbre et la pureté de la ligne vocale avec une sensualité rauque et un lyrisme sauvage. Cette personnalité d’exception n’a laissé, hélas ! qu’un squelette de discographie officielle : des morceaux choisis de Puccini, de Richard Strauss, de Tchaïkovski, de Verdi et de Weber sous les baguettes de Josef Krips, de Walter Süsskind et de Lovro von Matačić ainsi qu’un très beau Don Giovanni de Mozart dirigé par Wilhelm Furtwängler, à la tête de l’Orchestre philharmonique de Vienne, où elle incarne Donna Anna, avec Tito Gobbi, Erich Kunz, Elisabeth Schwarzkopf, Irmgard Seefried, Anton Dermota, Alfred Poell et Josef Greindl. Les enregistrements « pirates » nous offrent à la fois de plus substantielles satisfactions et un splendide hommage à Richard Strauss. D’abord une Elektra de 1947 sous la direction de Thomas Beecham et un enregistrement des Quatre Derniers Lieder accompagnés au piano par Paul Ulanowski (1954). Mais, par-dessus tout, deux soirées au Metropolitan Opera de New York animées par Fritz Reiner et consacrées à Salomé, la première avec Kerstin Thorborg et Herbert Janssen (1949), la seconde avec Set Svanholm, Elisabeth Höngen et Hans Hotter (1952). Ljuba Welitsch y demeure incomparable.

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. WELITSCH LJUBA (1913-1996) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Ljuba Welitsch - crédits : Chris Ware/ Hulton Archive/ Getty Images

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