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SCARLATTI LES

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Alessandro Scarlatti

Né à Palerme, Alessandro Scarlatti fut envoyé à Rome vers l'âge de douze ans avec ses deux sœurs, Anna Maria et Melchiorra ; mais on ignore tout de leur première jeunesse et de leur éducation. En dépit d'une tradition persistante, il n'y a aucune raison d'admettre qu'Alessandro ait été l'élève de Giacomo Carissimi, mort en janvier 1674, alors que le jeune musicien, établi à Rome depuis un peu plus d'un an, n'avait pas encore quatorze ans. Ses premières œuvres (notamment la Passion selon saint Jean) semblent témoigner d'une influence de Giovanni Legrenzi et surtout d'Alessandro Stradella, plutôt que de Carissimi. Selon une hypothèse plus plausible, il aurait été l'élève de Francesco Foggia et de Bernardo Pasquini, respectivement maestro di cappella et organiste de Sainte-Marie-Majeure.

En 1678, Scarlatti épouse à Rome une Napolitaine, Antonia Anzalone, et l'année suivante son premier opéra Gli Equivoci nel sembiante est représenté sous le patronage de la reine Christine de Suède, qui prend à son service le jeune musicien et acceptera, en 1684, d'être la marraine de son cinquième enfant. En 1683, il se rend à Naples, précédé d'une excellente réputation, pour y faire représenter ses œuvres nouvelles, notamment Psiche (1683), Olimpia vendicata (1685), Ezio (1686).

Devenu rapidement le musicien en vogue dans l'aristocratie napolitaine, il prend part régulièrement à presque toutes les fêtes publiques et privées, compose d'innombrables cantates de chambre et des opéras pour le théâtre San Bartolomeo et celui du palais royal. Il laissera 115 opéras, plus de 600 cantates de chambre, environ 30 oratorios, 60 motets, 10 messes, etc. La plus grande partie de sa carrière fut centrée sur Naples, mais il fit deux longs séjours à Rome (1702-1708 et 1718-1722). Il était allé à Venise en 1707 pour faire représenter deux ouvrages très importants au théâtre San Giovanni Grisostomo : Mitridate Eupatore, qui s'inspire du style des opéras vénitiens, et Il Trionfo della libertà. Cette dernière œuvre lui valut d'être fait chevalier de l'Éperon d'or par le pape Clément XI. En 1708, le nouveau gouvernement du cardinal Grimani (contrôlé par l'Autriche) le rappelle à Naples où il est réintégré dans ses anciennes fonctions : il est alors au faîte de sa carrière.

Après son deuxième séjour prolongé à Rome (où il était parti avec un congé de six mois !), il termine ses jours à Naples dans une demi-retraite. C'est alors qu'il reçoit quelques élèves privés, dont Johann Adolf Hasse (1699-1783) qu'il considère comme son fils. L'attribution de nombreux élèves à Scarlatti est une pure invention, liée à sa réputation de « fondateur de l'école napolitaine ». Il eut le mérite d'instruire son fils Domenico, mais n'enseigna jamais régulièrement dans un conservatoire. Il mourut à Naples et fut enseveli dans l'église de Montesanto, au pied du Vomero, sous l'autel dédié à sainte Cécile.

Alessandro Scarlatti peut être tenu pour un précurseur direct de Mozart. On lui doit la mise au point de l' aria da capo, à reprise ornée, qu'il adopta comme seul type d'air d'opéra (cf. air - Musique), et le triomphe de l' ouverture dite « italienne ». Inaugurée par Marcantonio Cesti en 1667, ce genre d'ouverture, généralement qualifiée de « sinfonia », se compose de trois parties contrastées, soit, dans l'ordre : vif-lent-vif (disposition inverse de celle de l'ouverture « à la française », cf. J.-B. lully). Il fut aussi le maître incontesté de la cantate de chambre, déployant dans cette musique essentiellement intime et raffinée une remarquable virtuosité d'écriture.

Les vingt-cinq dernières années de sa vie furent celles des plus grands[...]

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Pour citer cet article

Roland de CANDÉ. SCARLATTI LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Scarlatti : généalogie des musiciens de la famille - crédits : Encyclopædia Universalis France

Scarlatti : généalogie des musiciens de la famille

Domenico Scarlatti - crédits : De Agostini picture library/ Getty Images

Domenico Scarlatti

Autres références