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ROHAN LES

Illustre maison bretonne et française issue des vicomtes de Porhoët, dont la filiation remonte aux environs de 1008, donc proches parents des comtes de Rennes issus des « rois » de Bretagne. Les vicomtes de Rohan s'allièrent plus d'une fois à la famille ducale bretonne, la dernière fois en 1407, portant leur puissance au pinacle. La vicomté de Rohan comportait près de cent paroisses au xvie siècle et le vicomte faisait figure de premier Breton après le duc. Le chef d'une telle maison devint duc de Rohan en 1603, mais il n'avait qu'une fille, Marguerite, qui épousa un simple gentilhomme poitevin, Henri Chabot (1645), ce qui fit passer Rohan chez les Chabot, d'où la maison de Rohan-Chabot. Des cadets devenus aînés étaient déjà ducs de Montbazon (1594, 1595), ce qui leur valait la pairie de France. Le chef de famille était aussi prince de Guéméné, alors que des cadets étaient princes de Soubise. À vrai dire, la coutume imposa le titre de prince de Rohan au chef de maison et tous les Rohan furent reconnus par les rois Louis XIV (1694) et Louis XV (1757) comme princes étrangers résidant en France, ce qui était naturel pour une famille ayant parfois fait figure d'héritière des ducs de Bretagne, des rois de Navarre et des rois d'Écosse par le jeu de diverses alliances. À la veille de la Révolution, la branche aînée de Montbazon-Guéméné se fit très discrète, ayant réalisé une colossale faillite qui ruina bien des gens (1782), et le cardinal-évêque de Strasbourg ayant trempé dans l'affaire du Collier de la reine (1787). Le grand maître de Malte, Emmanuel de Rohan, dernier de l'obscure branche des Poulduc (à la tête de l'ordre de 1773 à 1797), était le seul à maintenir l'éclat des siens et il fut l'avant-dernier chef de l'ordre sur l'île. Les Montbazon-Guéméné émigrèrent en Autriche, se firent une maigre gloire dans l'armée autrichienne et furent naturalisés en Bohême, où ils avaient de grands biens. À leur extinction, en 1846, leur succéda la branche cadette subsistante de Rochefort (Yvelines), qui a été privée de ses biens bohémiens par les séquelles des deux guerres mondiales. Autrichien comme tous les siens, le chef de maison porte les qualifications et titres d'Altesse sérénissime, de prince de Rohan (en France), de prince de Rohan de Guéméné et de Rochefort (en Autriche et jusqu'en 1919), de duc de Montbazon avec la pairie de France qui y est attachée, et de prince de Guéméné (en France), de duc de Bouillon.

Les Chabot (filiation prouvée 1131), devenus Rohan-Chabot et ducs de Rohan avec la pairie de France qui y est attachée (1648), continuent la tradition des Rohan en France.

— Hervé PINOTEAU

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Écrit par

  • : vice-président de l'Académie internationale d'héraldique

Classification

Pour citer cet article

Hervé PINOTEAU. ROHAN LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALSACE

    • Écrit par Universalis, Françoise LÉVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER
    • 6 482 mots
    • 2 médias
    ...« insulte à l'égalité ». Indépendamment de ces mesures persécutrices, sévira jusqu'à la fin de la Révolution une véritable guerre religieuse opposant les prêtres réfractaires qui se réclament du cardinal Louis de Rohan, réfugié au pays de Bade, et le clergé « jureur », difficilement recruté (souvent...
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  • SOUBISE LES

    • Écrit par Hervé PINOTEAU
    • 133 mots

    Branche cadette de la maison de Rohan dont le chef est seigneur de Soubise en Saintonge par mariage (1663), puis prince de Soubise par érection du fief en principauté (lettres patentes de 1667). Le premier prince fait bâtir à Paris l'hôtel de Soubise (maintenant Archives nationales) ; il a un fils...

Voir aussi