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RENNES

Bretagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bretagne : carte administrative

Chef-lieu d'Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne, Rennes est un bon exemple de petite métropole dynamique qui a connu tardivement un développement important. Alors que la ville de Rennes comptait moins de 38 000 habitants en 1851, bien loin derrière Brest (62 000 hab.), en 2012, l'aire urbaine de Rennes comptait 690 400 habitants (215 900 hab. dans la commune), contre 314 000 habitants pour celle de Brest. Après avoir surmonté des problèmes urbains, politiques et fonctionnels, Rennes a développé, surtout depuis les années 1950, une certaine polyvalence qui fait d'elle une des villes françaises les plus attractives.

Histoire d'une ville bretonne

Située à la confluence de l'Ille et de la Vilaine, Condate (qui signifie « confluent » en celte) est initialement la capitale du peuple gaulois des Redones. L'extension de la ville est longtemps limitée par les méandres de la Vilaine, qui multiplient les contraintes hydrologiques. Ainsi, le site initial occupe, jusqu'au haut Moyen Âge, une surface très réduite d'environ 9 hectares, protégée par des murailles modestes édifiées au iiie siècle après les premières invasions barbares. Au xve siècle, les contraintes de développement vers le sud et l'ouest ne sont pas résolues et l'extension urbaine, malgré la présence de faubourgs informels et industriels (tanneries) à proximité de la Vilaine, est limitée par une deuxième puis une troisième enceinte (les portes Mordelaises sont le témoignage de ces travaux) : la ville regroupe alors 15 000 habitants.

Rennes a la particularité d'occuper une situation charnière (géographique et politique), et parfois ambiguë, entre la Bretagne et le reste de la France. Siège d'un évêché dès le ve siècle, puis d'établissements religieux (abbayes de Saint-Melaine et de Saint-Georges), Rennes apparaît jusqu'au viie siècle comme une citadelle avancée de la civilisation gallo-franque (le siège de l'évêché est dépendant de Tours) face aux Bretons qui se sont installés à partir du ve siècle dans le reste de la péninsule. Mais, dès le xie siècle, la ville devient un symbole de la résistance face aux Normands et s'affirme davantage alors comme une ville bretonne. Le mariage de la duchesse Anne de Bretagne avec le roi Charles VIII, en 1491, fait rentrer la Bretagne dans l'orbite française, avant le traité d'union de la Bretagne et de la France en 1532. Rennes prend alors un double visage : d'un côté, la ville bénéficie de privilèges pour être le relais d'un pouvoir royal qui s'affirme (elle deviendra le siège de l'intendance à partir de 1689), de l'autre, c'est la ville du Parlement de Bretagne, qui s'y installe définitivement en 1561 et qui va plusieurs fois s'opposer à la Couronne pour défendre les intérêts bretons. Par exemple, la révolte du papier timbré en 1675 provoque l'exil du Parlement à Vannes jusqu'en 1689, ce qui entraîne une baisse de 20 p. 100 de la population rennaise.

L'incendie de 1720, qui dure une semaine, détruit huit cent cinquante maisons et touche trente-deux rues. S'il ne concerne pas le Parlement de Bretagne construit entre 1618 et 1655 sur le plan de Germain Gaultier (sensiblement remanié par Salomon de Brosse), c'est cependant un événement considérable, à l'origine du plan d'Isaac Robelin (1725). Il envisage pour la ville le remplacement des maisons en bois par des maisons de pierre, une organisation en damier et la construction d'hôtels particuliers (hôtel de ville réalisé par Jacques Gabriel entre 1734 et 1742, hôtels de Blossac, de Caradeuc...) qui marquent encore l'urbanisme de la ville. Mais il visait aussi un assainissement de la zone basse qui – pour des raisons de coût – est encore reporté. Malgré une série d'écluses (dès le [...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

Classification

Pour citer cet article

Jean OLLIVRO. RENNES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bretagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bretagne : carte administrative

Autres références

  • AGRICULTURE URBAINE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET, Xavier LAUREAU
    • 6 273 mots
    • 8 médias
    Dans le cas de la métropole de Rennes, le modèle d’urbanisme retenu repose sur celui de « ville archipel » – faite d’éléments reliés entre eux par des infrastructures de communication, mais séparés par des espaces agricoles – dans le cadre d’un projet de « ville vivrière ». Une très large place est accordée...
  • BEFFROIS

    • Écrit par Renée PLOUIN
    • 2 507 mots
    • 1 média
    ...cherchant à éviter cet inconvénient, Jacques Gabriel a pu réaliser un édifice unique pour trois services bien distincts, lors de la reconstruction de Rennes après l'incendie de 1720. L'hôtel de ville et le présidial encadrent le beffroi, nettement détaché à l'extérieur et abritant la chapelle, commune...
  • BRETAGNE, région administrative

    • Écrit par Universalis, Jean OLLIVRO
    • 3 070 mots
    • 1 média
    ...tourisme y est plus développé et elle regroupe l'essentiel de l'activité hauturière, notamment autour des quartiers maritimes du Guilvinec et de Lorient. Surtout, la croissance de Rennes assure l'envol de la population de l'Ille-et-Vilaine qui, pour la première fois en 2000, a dépassé celle du Finistère....
  • BÜHLER DENIS (1811-1890) & EUGÈNE (1822-1907)

    • Écrit par Monique MOSSER
    • 1 091 mots

    D'origine suisse, les frères Bühler sont des « jardiniers-paysagistes ». Ils figurent parmi les principaux protagonistes de la dernière époque du style irrégulier des jardins en France, aux côtés d'Alphand et de Barillet-Deschamps, maîtres-d'œuvre de la nouvelle politique des « espaces verts »...

Voir aussi