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LÈPRE

Agent pathogène de la lèpre

Le bacille, agent pathogène de la lèpre, a été découvert dans les lésions de malades norvégiens, par A. Hansen, en 1873 (au tout début de l'ère pasteurienne, et avant même la découverte du bacille tuberculeux), d'où l'appellation courante de « bacille de Hansen ». Dénommé Mycobacterium leprae, il appartient comme le bacille tuberculeux au genre des mycobactéries (classe des Actinomycétales, d'après la classification de Bergey, 1957), caractérisées par une constitution ciro-graisseuse qui leur confère, lors de la coloration par la méthode de Ziehl-Nielsen, une propriété tinctoriale particulière, l'acido-alcoolo-résistance. Observé dans les produits pathologiques, le bacille de la lèpre est un bâtonnet de 1,5 à 8 micromètres de long, qui peut être homogène, témoignant alors de sa vitalité, ou en dégénérescence (fragmenté, granuleux). On trouve les bacilles isolés, ou en amas, ou agglutinés en masses arrondies caractéristiques, les globies. Parasite endocellulaire habituel, le bacille de Hansen se multiplie surtout dans les histiocytes formant les infiltrations cellulaires lésionnelles, qui prennent alors le nom de « cellules de Virchow ». Un des obstacles majeurs que rencontra la lutte contre la lèpre a résidé dans l'impossibilité de la culture du bacille in vitro, par les méthodes classiques de la bactériologie.

Tatou à neuf bandes - crédits : K. Thornsley/ NASA

Tatou à neuf bandes

Tentées en vain pendant près d'un siècle, les inoculations aux animaux ont été enfin réalisées depuis 1960. Par inoculation à la plante des pattes de souris, on obtient des infections localisées, transmissibles en série ; la multiplication bacillaire y est suffisante pour permettre d'apprécier l'action des divers médicaments et de déceler l'apparition d'éventuelles résistances. On a pu provoquer des infections plus importantes, en abaissant la résistance immunologique de l'animal par thymectomie et irradiation aux rayons X. Dans ces conditions, il a été démontré que le temps moyen de division du bacille était de 12 à 13 jours. En 1971, on a constaté la réceptivité de certains tatous (armadillo) chez lesquels le Mycobacterium leprae peut déterminer de véritables lépromes, ce qui fournit un modèle pour les essais thérapeutiques.

En 2000, le séquençage du génome du bacille a été réalisé par une équipe de l'Institut Pasteur.

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Pour citer cet article

Nicole BOURCART. LÈPRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ACTINOMYCÈTES

    • Écrit par
    • 3 450 mots
    • 4 médias
    ...maladies humaines les plus sérieuses causées par des Actinomycétales sont la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis et autres mycobactéries) et la lèpre (Mycobacterium leprae). Secondes en importance sont les actinomycoses humaines et animales causées par plusieurs espèces d'Actinomyces (...
  • CONVIT JACINTO (1913-2014)

    • Écrit par
    • 462 mots

    Le scientifique et médecin vénézuélien Jacinto Convit a été considéré comme un héros national pour ses recherches visant à la fabrication d’un vaccin contre la lèpre, une maladie infectieuse qui provoque des atteintes de la peau susceptibles d’entraîner une défiguration. Il avait aussi...

  • ÉPIDÉMIES ET PANDÉMIES

    • Écrit par , , , et
    • 20 843 mots
    • 15 médias
    ...médiéval ont vécu dans une déficience biologique propice à l'éclosion et à l'expansion des maladies. Certaines d'entre elles étaient contagieuses, telle la lèpre. Celle-ci suscita, à partir du xiie siècle, les premières mesures d'exclusion visant à retrancher de la vie commune certains individus en raison...
  • MYCOBACTÉRIES

    • Écrit par , et
    • 4 331 mots
    • 5 médias
    La lèpre est une mycobactériose due à M. leprae. Elle affecte tous les tissus du corps (sauf le système nerveux central), mais les lésions les plus apparentes intéressent la peau et les nerfs. Les malades qui, à certains stades de la lèpre, éliminent des quantités considérables de bacilles par...