LASERS
Les principales applications des lasers
Éclairage, alignement, guidage et applications grand public
La lumière laser, émise en faisceau quasi parallèle, se prête, mieux que toute autre, à toutes les transformations optiques. Elle peut être focalisée sur un objet ou un échantillon pour y créer un éclairement intense. En impulsions courtes, elle fige sur place les mouvements et les événements les plus rapides, y compris, au laboratoire, certaines réactions chimiques dont la rapidité interdisait jusqu'à présent l'analyse. Mais on peut aussi éclairer des objets lointains. Les militaires utilisent cette propriété pour désigner une cible lointaine à l'attention du tir terrestre ou aérien. De même, des missiles ou des bombes se dirigent ainsi automatiquement vers l'objet désigné (cf. missiles). On peut aussi asservir un engin à se déplacer le long d'un faisceau laser : un missile antichar sera ainsi guidé comme par un fil vers sa cible, une machine de forage creusera en ligne droite malgré les irrégularités de la roche. Mais d'autres utilisations sont très simples : au laboratoire, à l'usine, sur les chantiers, des dizaines de milliers de lasers He-Ne, et, de plus en plus, à semiconducteur, sont vendus pour le réglage ou l'alignement. Très simples également dans leur principe sont les lecteurs de codes-barres, où un mince faisceau laser (He-Ne ou semiconducteur), réfléchi par des miroirs tournants multiples, balaye le volume traversé par les objets à identifier, tandis qu'un détecteur analyse le signal retour pour y repérer un code. Plus d'une centaine de milliers de petits lasers sont destinés chaque année à ces usages. Enfin, dernière application importante : les lasers He-Ne et à semiconducteurs constituent la source rouge pour la composition des images couleurs en imprimerie.
Mais c'est dans deux autres secteurs très proches du grand public que le marché du laser a véritablement explosé : les imprimantes laser, qui utilisent des lasers semiconducteurs d'une fraction de watt, et les lecteurs/graveurs de disques compacts (CD et DVD). Dans les lecteurs, le faisceau d'un laser semiconducteur d'environ 1 mW, coûtant moins d'un euro, est focalisé sur le disque en rotation, dont le pouvoir de réflexion en chaque point est codé en fonction du signal à restituer (son, image, message informatique). Dans les graveurs, l'enregistrement utilise un laser plus puissant qui va soit « marquer » le disque par un échauffement déformant sa surface, soit y provoquer une réaction chimique, altérations locales qui modifieront ensuite, à la lecture, ses propriétés réfléchissantes. La plupart des ordinateurs personnels contenant un ou deux lecteurs/graveurs, on peut estimer que plusieurs centaines de millions de tels lasers sont vendus annuellement pour équiper ces appareils.
Soudure, marquage et usinage des matériaux
Dans les applications qui précèdent, l'état de surface de l'objet visé n'est pas modifié drastiquement par le flux laser, et l'on peut parler d'éclairement. Il n'en est plus de même lorsqu'on concentre suffisamment le faisceau lumineux. Dans ce cas, même un laser de puissance modeste peut créer localement des températures très élevées.
Focalisés sur des aires du même ordre, des lasers plus puissants permettent d'atteindre des températures auxquelles aucun matériau, même réfractaire, ne résiste. Généralement, l'usinage laser offre des avantages multiples :
– Le laser ne s'use pas, comme le feraient des outils coupants, et n'a pas besoin d'être re-réglé au cours d'une opération.
– L'apport d'énergie, très intense mais très localisé, provoque la fusion (voire la volatilisation) très rapidement, sans que la chaleur ait le temps de se propager notablement. On réduit ainsi[...]
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Écrit par
- Yves LECARPENTIER : professeur à la faculté de médecine, université de Paris-XI, service d'explorations fonctionnelles cardio-vasculaires et respiratoires, hôpital de Bicêtre
- Alain ORSZAG : ingénieur, École polytechnique, docteur ès sciences
Classification
Pour citer cet article
Yves LECARPENTIER, Alain ORSZAG, « LASERS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Interactions atome-lumière et pompage optique
Encyclopædia Universalis France
Interactions atome-lumière et pompage optique
Les interactions atome-lumière (a, b et c) et le pompage optique (d et e) [E : niveau d'énergie ; N…
Encyclopædia Universalis France
Autres références
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HISTOIRE DE LA TECHNIQUE DU LASER - (repères chronologiques)
- Écrit par Alain ORSZAG
- 3 779 mots
1900 Max Planck suggère que l'échange d'énergie entre les ondes et la matière est discontinu et se fait par « grains » de rayonnement : les quanta d'énergie.
1913 Niels Bohr introduit la notion de niveaux d'énergie des atomes pour rendre compte de l'émission de quanta[...]
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LASER, en bref
- Écrit par Paolo BRENNI
- 1 184 mots
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AÉRODYNAMIQUE
- Écrit par Bruno CHANETZ, Jean DÉLERY, Jean-Pierre VEUILLOT
- 39 735 mots
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ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologie aérienne
- Écrit par Roger AGACHE
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[...]efficace est le traitement des photographies normales par filtrage optique en lumière cohérente. L'équipe dirigée par G. Chouquer utilise systématiquement le laser pour étudier les couvertures aériennes de l'I.G.N. et vient de commencer l'élaboration d'un atlas des centuriations de la Gaule[...] -
ASHKIN ARTHUR (1922-2020)
- Écrit par Bernard PIRE
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- 1 média
Le physicien américain Arthur Ashkin a reçu le prix Nobel de physique en 2018 pour ses « inventions révolutionnaires dans le domaine de la physique des lasers ».
Né le 2 septembre 1922 à New York, au sein d’une famille d’origine juive ukrainienne, Ashkin a passé sa jeunesse dans le quartier[...]
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ATOMIQUE PHYSIQUE
- Écrit par Philippe BOUYER, Georges LÉVI
- 36 574 mots
- 1 média
[...]millimètres par seconde) étant beaucoup plus faibles que les vitesses thermiques des atomes à température ambiante (quelques centaines de mètres par seconde). L'avènement des lasers continus accordables, capables de répéter ce processus élémentaire un grand nombre de fois par unité de temps, a permis[...] -
BASSOV NIKOLAÏ GENNADIEVITCH (1922-2001)
- Écrit par Bernard PIRE
- 1 930 mots
Né le 14 décembre 1922 à Usman (Russie), Nikolaï Gennadievitch Basov est le fils d'un professeur à l'institut forestier de Voronezh. Il participe à la Seconde Guerre mondiale comme assistant médical sur le front ukrainien avant de suivre les cours de l'institut de physique de l'ingénieur[...]
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Voir aussi
- FRÉQUENCE, physique
- IMPULSION, physique
- GUIDAGE, astronautique et armement
- RÉSONATEUR, physique
- ABSORPTION, physique
- AMPLIFICATION DE LUMIÈRE
- LASERS À SOLIDES
- LASERS Y.A.G. (Yttrium Aluminium Garnet)
- LASERS À EXCIMÈRES
- LASERS À DIOXYDE DE CARBONE
- LASERS À NÉODYME
- COHÉRENCE, optique
- FIBRES OPTIQUES
- RÉFLEXION & RÉFRACTION DE LA LUMIÈRE
- MIROIR
- CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE
- FABRY-PÉROT INTERFÉROMÈTRE DE
- INVERSION DE POPULATION
- ÉLECTROLUMINESCENCE
- LASERS À HÉLIUM-NÉON
- ÉMISSION SPONTANÉE
- ÉMISSION STIMULÉE ou ÉMISSION INDUITE
- LASERS CHIMIQUES
- HÉLIUM
- ARGON
- ÉCLAIRAGE
- TEMPÉRATURE
- NÉON
- PHOTON
- LASER MÉGAJOULE (L.M.J.)
- NÉODYME
- JONCTION, électronique
- KRYPTON
- SOUDAGE
- IMPRIMANTE, informatique
- LED (light emitting diode) ou DIODE ÉLECTROLUMINESCENTE
- FUSION THERMONUCLÉAIRE CONTRÔLÉE
- GRAVURE, électro-acoustique
- FERMI NIVEAU DE
- OPHTALMOLOGIE
- CATARACTE, pathologie
- DOPAGE, électronique
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