KANT EMMANUEL, en bref
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Véritable « révolution dans l'art de penser », la critique kantienne se veut en rupture avec tout ce qui l'a précédée. Si Kant loue Hume de l'avoir « réveillé de son sommeil dogmatique » c'est pour reposer à nouveaux frais les questions fondamentales de la philosophie : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Qu'est-ce que l'homme ? » Les réponses données par les empiristes et par les idéalistes à ces questions sont insuffisantes, voire contradictoires. L'empirisme, par excès de réalisme, faute d'avoir distingué l'a priori de l'a posteriori, ne peut déboucher que sur le scepticisme ; l'idéalisme, faute de s'être interrogé sur les limites de nos pouvoirs de connaître, aboutit à des pensées qui dépassent de loin nos possibilités. Qu'ils soient post-, néo- ou anti-kantiens, tous les philosophes, depuis lors, se verront dans la quasi-obligation de se situer par rapport aux exigences de la critique – examen du « pouvoir de la raison en général considéré par rapport à toutes les connaissances auxquelles elle peut s'élever indépendamment de l'expérience » – qui aura ainsi ouvert une nouvelle époque dans la pensée.
Avec ses trois «Critiques» («Critique de la raison pure», 1781, «de la faculté de juger», 1788 et «de la raison pratique», 1790), Emmanuel Kant (1724-1804) fonde les conditions d'une connaissance et d'une morale universelles de possibles. Portrait d'Emmanuel Kant, vers 1790.
Crédits : AKG
— Francis WYBRANDS
Écrit par :
- Francis WYBRANDS : professeur de philosophie
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Pour citer l’article
Francis WYBRANDS, « KANT EMMANUEL, en bref », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/kant-e-en-bref/