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JÉRÉMIE (env. 650-env. 587 av. J.-C.)

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Prophète et serviteur de Yahvé

Chez Jérémie, les traditions relatives à l'Exode et au Sinaï jouent un rôle plus important que celles qui concernent David et Jérusalem. Il condamne le Temple et a des paroles dures pour les rois de Juda. Il envisage, certes, quoique marginalement, la restauration de la dynastie davidique (Jér. xxiii) ; il ne dit rien en revanche de la purification de la capitale judéenne, à l'inverse du Premier-Isaïe. Jérémie s'intéresse avant tout à la destinée de l'Alliance : établie au désert, rompue par Israël et finalement renouvelée par Yahvé. Sur ce point, il reprend le message d'Osée avec lequel il partage également une vive sensibilité ; on peut aussi le rapprocher du Second-Isaïe.

Pour ses contemporains, Jérémie a surtout été le porte-parole d'une politique qu'ils ont d'ailleurs rejetée dans leur très grande majorité, le prophète de malheur qui a annoncé la prise de Jérusalem. Pour la postérité, Jérémie est le témoin de la religion du cœur, qui repose sur les relations entre le croyant et son Dieu. Il a en particulier révélé qu'au sein même des pires souffrances le fidèle peut rester en communion avec le Dieu de son peuple. Il est ainsi le porte-parole des psalmistes, ces « pauvres de Yahvé » qui, dans leurs complaintes, réclament leur guérison, attendent leur libération, exigent leur justification (Ps. VI ; VII ; XXII...). Par ses prières – qui ne sont pas des « jérémiades » – le prophète prépare la voie à Job et à ses interrogations laissées longtemps sans réponse ; sa solitude, ses échecs, son agonie au temps de Yoyakim et de Sédécias ont souvent été mises en parallèle avec la destinée du Serviteur de Yahvé (Is. l. ; lii sq.) et avec celle de Jésus de Nazareth (cf. déjà Matth. xvi, 14).

— Robert MARTIN-ACHARD

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Robert MARTIN-ACHARD. JÉRÉMIE (env. 650-env. 587 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ABDIAS LIVRE D'

    • Écrit par
    • 226 mots

    « Abdias » signifie « serviteur de Yahveh ». Le livre qui porte ce nom (Vision d'Abdias dans la version des Septante, Vision d'Obadyah dans la Bible hébraïque) est celui de l'un des douze « petits » prophètes bibliques et le plus court des livres de l'Ancien Testament (21 versets)....

  • APOCALYPTIQUE & APOCRYPHE LITTÉRATURES

    • Écrit par et
    • 9 934 mots
    Avec les prophètes déjà exiliques Jérémie et Ézéchiel, les choses changèrent en profondeur. Il y eut à cela deux résultats : l'un, théorique en quelque sorte, fut le passage d'une finalité éthique, ou « eschatologie », reposant sur l'histoire à une autre, toute différente, impliquant la vision ;...
  • BIBLE - Les livres de la Bible

    • Écrit par
    • 7 687 mots
    • 4 médias
    ...ces deux courants rattacher Nahum (610 env.) et Habacuc (600 ?). Le genre de leurs œuvres les rattache à la lyrique cultuelle. Le long ministère de Jérémie permet de connaître les dernières décennies de l'histoire du royaume judéen, mais surtout de deviner pour la première fois à travers l'œuvre d'un...
  • GRÂCE

    • Écrit par
    • 4 084 mots
    .... Et lorsqu'il apparaît que cela ne sera jamais complètement le cas, un des plus sensibles et fervents parmi les messagers de la grâce, le prophète Jérémie, annonce que le Seigneur va mettre le comble à sa grâce en concluant avec Israël une alliance nouvelle, tout intérieure, la loi étant inscrite...
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