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CARPEAUX JEAN-BAPTISTE (1827-1875)

Une production variée

Carpeaux remet en honneur les statuettes et les groupes de petit format où prédominent de tendres et mélancoliques scènes intimes : amants enlacés, mères allaitant, personnages absorbés dans leur activité manuelle.

Dans les nombreux bustes qu'il exécute, Carpeaux se montre un portraitiste étourdissant de virtuosité néo-baroque, attentif à la belle allure de ses modèles comme à leur singularité psychologique (Napoléon III, la princesse Mathilde, Charles Gounod, Alexandre Dumas). Mais il se trouve particulièrement à l'aise dans les grandes sculptures décoratives que lui commandent ses protecteurs : groupe de La Danse, destiné à la façade de l'Opéra de Paris ; groupe des Quatre Parties du monde pour la fontaine de l'Observatoire ; couronnement du pavillon de Flore, commandé par Lefuel, architecte du Louvre. L'enlacement puissant des figures, les formes pleines, la décision des contours expriment une vision sereine. Les arrangements simples et aérés sont bien adaptés au site et aux variations de la lumière.

De la sculpture monumentale à l'esquisse affirmée comme œuvre d'art, Carpeaux impose la fusion des catégories traditionnelles de la sculpture, comme il affirme, par sa double activité simultanée de sculpteur et de peintre, la parenté intime de deux arts. Le premier à comprendre la nécessité de la diffusion de la sculpture dans une société qui apprenait à la consommer, il entreprit la multiplication industrielle de ses œuvres.

En défendant des valeurs nouvelles : l'observation du vivant, du spécifique, la traduction du mouvement, la recherche des effets momentanés que prennent les matières dans la lumière, les « impressions » que le seul jeu des doigts peut arrêter, la fascination du sculpteur pour l'esquisse modelée, Carpeaux, aux origines de la sculpture moderne, a joué un rôle prépondérant.

— Jacques de CASO

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Californie, Berkeley (États-Unis)

Classification

Pour citer cet article

Jacques de CASO. CARPEAUX JEAN-BAPTISTE (1827-1875) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Le Triomphe de Flore</it>, J.-B. Carpeaux - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Le Triomphe de Flore, J.-B. Carpeaux

Autres références

  • RÉALISME (art et littérature)

    • Écrit par Gerald M. ACKERMAN, Henri MITTERAND
    • 6 499 mots
    • 4 médias
    ...C'est que, privée de thèmes idéalistes, la sculpture donne l'impression de la banalité. Les enfants chagrinés de Cecioni, les petits pêcheurs folâtres de Carpeaux et de Gemito, les groupes de John Rogers semblent d'une structure trop compliquée pour les thèmes apparemment insignifiants qu'ils proposent....
  • RODIN AUGUSTE (1840-1917)

    • Écrit par Jacques de CASO
    • 4 661 mots
    • 7 médias
    ...une formation professionnelle exemplaire : Legros, Cazin ou Dalou entre autres. Dans ses écrits, Rodin évoque la qualité de cette école avec insistance. Carpeaux, qui fut pour peu de temps répétiteur de modelage à l'École spéciale, corrigea ses premiers essais de sculpture. Rodin suivit aussi les cours...

Voir aussi