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PARKINSON JAMES (1755-1824)

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Médecin, mais aussi activiste politique et géologue, James Parkinson a décrit la « paralysie agitante » (shaking palsy) comme une entité nosographique en 1817. En 1876, le neurologue Jean-Martin Charcot la renommera « maladie de Parkinson », en hommage à celui qui la décrivit pour la première fois.

James Parkinson est né le 11 avril 1755 à Londres. Ses études ont été classiques pour un futur médecin, avec une formation solide en langues anciennes et en sciences naturelles. Il a suivi l’enseignement de William Hunter (1718-1783), mais a surtout été formé en pharmacie, chimie et médecine par son père, John Parkinson, auquel il succède en 1784 en étant inscrit sur les listes de la corporation des chirurgiens approuvés de Londres. En tant que médecin, Parkinson publie plusieurs notes en médecine et en chirurgie, mais son ouvrage médical le plus connu est An Essay on the Shaking Palsy , publié à Londres en 1817. Ce travail constitue la première description précise de la maladie neurologique qui porte son nom. Parkinson a clairement une représentation sociale de la pratique médicale. Outre qu’il soigne sans distinction pauvres et riches, il cherche à populariser les connaissances médicales de base avec ses Medical admonitions (1799), ouvrage publié quatre fois en deux ans. On dirait aujourd’hui qu’il était préoccupé de santé publique. Son attitude est dictée par un code moral et religieux strict, ce qui peut expliquer ses pamphlets politiques en faveur des pauvres et ses écrits anti-esclavagistes, rédigés entre 1793 et 1795. Il milite également pour une représentation populaire au Parlement. Sa pensée quelque peu révolutionnaire peut expliquer aussi sa participation très probable au complot visant à assassiner le roi George III… avec une fléchette empoisonnée tirée d’une arme à feu. Mais aucune preuve n’a été retenue contre lui.

En ce temps, tous les médecins avaient une formation de naturalistes et beaucoup ont été aussi zoologistes, botanistes, entomologistes et collectionneurs de fossiles, voire des géologues accomplis. C’est ainsi que William Hunter ouvrait régulièrement sa vaste collection de fossiles à ses étudiants pour qu’ils prennent la mesure des merveilles de la nature. Parkinson devint ainsi un amateur éclairé en paléontologie. Plusieurs fossiles portent son nom, comme Parkinsonia parkinsoni (1821), une ammonite type du Bajocien supérieur. Parkinson participa à la réunion fondatrice de la Société géologique de Londres le 13 novembre 1807 aux côtés de sir Humphry Davy et d’autres grands noms. Les trois volumes de son ouvrage intitulé Organic Remains of the Former World (Restes organiques de l’Ancien Monde) ont été publiés de 1804 à 1811 et les planches de dessins réutilisées ensuite : son but initial était de fournir des dessins qui permettent l’identification des fossiles. Cet objectif a abouti en réalité à la formulation d’une théorie originale proche du catastrophisme. Parkinson, suivant en cela l’exemple de son contemporain William Smith (1769-1839), associe la répartition des fossiles à la stratigraphie. Il est difficile de savoir s’il a vraiment formulé l’hypothèse de fossiles caractéristiques d’étage, mais certainement caractéristiques de phases par lesquelles la Terre serait passée. Le monde aurait connu plusieurs périodes séparées par des catastrophes et marquées par des créations successives. Ces périodes auraient été bien plus longues que l’indication biblique, allant jusqu’à des milliers d’années chacune. En outre, l’homme – et cela a posé problème au religieux qu’il était – aurait été créé au cours du dernier cycle que la Terre connaît actuellement. Ce créationnisme singulier devait encore évoluer et sa correspondance personnelle suggère très fortement qu’à la fin de sa vie, tout en restant profondément religieux, Parkinson ne croyait plus guère au récit biblique. En cela, il est[...]

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN. PARKINSON JAMES (1755-1824) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 03/03/2014

Autres références

  • PARKINSON MALADIE DE

    • Écrit par
    • 2 571 mots
    • 2 médias
    La maladie de Parkinson proprement dite, décrite en 1817 par James Parkinson (1755-1824), est la pathologie la plus fréquente parmi les troubles présentant les mêmes signes cliniques (65 % des cas). Parkinson la nomme shakingpalsy ou encore paralysisagitans, sur la base du principal signe clinique...