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NÉTANYAHOU BENYAMIN (1949- )

Député du Likoud (le parti de droite) à la Knesset depuis 1988, ministre dans plusieurs cabinets, Premier ministre à plusieurs reprises, Benyamin Nétanyahou est un acteur majeur de la vie politique israélienne. Né le 21 octobre 1949 à Tel-Aviv, « Bibi », comme de nombreux Israéliens l’appellent familièrement, a été marqué avant son entrée officielle en politique par trois éléments clés : un environnement idéologique particulier ; l’expérience américaine ; la lutte contre le terrorisme.

Un engagement progressif

Benyamin Nétanyahou vient d’une famille engagée de longue date dans la construction d’un foyer national juif. Son père, Benzion, issu d’une famille d’origine lituanienne qui a émigré en Palestine en 1920, était un partisan du révisionnisme, l’aile droite du mouvement sioniste qui prône un nationalisme intégral, socialement conservateur et teinté de militarisme. Installé par la suite aux États-Unis, il y entame une carrière universitaire en tant qu’historien de l’Espagne médiévale, véhiculant dans son ouvrage monumental consacré à l’Inquisition au xve siècle une vision du monde extrêmement noire qui voit dans la haine des juifs un phénomène moteur de l’histoire humaine. Cette perception d’un antisémitisme universel et éternel laissera une trace profonde chez le jeune Benyamin Nétanyahou.

Ce dernier passe l’essentiel de sa vie, jusqu’à la quarantaine, sur la côte est des États-Unis, un pays dont il apprécie la puissance et l’ouverture, mais dont il regrette que la cohésion sociale soit entamée par un individualisme exacerbé. Ayant obtenu un diplôme en management au Massachusetts Institute of Technology, il rejoint le monde des affaires. Son contact le plus intense avec Israël a lieu lors de son service militaire, qu’il effectue à dix-huit ans dans une unité d’élite. Directement engagé dans diverses opérations contre les fedayins de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), il est blessé lors d’une opération de sauvetage, à la suite d’un détournement d’avion en mai 1972. Son frère, Jonathan, est tué en 1976 à Entebbe (Ouganda), où un avion avait été détourné par des pirates de l’air allemands « travaillant pour le compte » du Front populaire de libération de la Palestine. Cet événement tragique l’amène à créer, en mémoire de son frère, l’institut Jonathan, consacré à l’étude du terrorisme international. Cet engagement facilite ses entrées auprès de la droite américaine, sur le soutien de laquelle il pourra désormais compter dans sa carrière publique.

Repéré par le nouvel ambassadeur à Washington Moshe Arens, un des ténors du Likoud, Benyamin Nétanyahou devient en 1982 son bras droit ; il est nommé deux ans plus tard ambassadeur d’Israël à l’ONU. À ces deux postes, il manifeste de réelles qualités de communicateur, défendant avec conviction la cause d’Israël. Être le porte-parole officiel d’Israël ne lui suffit toutefois pas : il entend intervenir directement dans le débat politique.

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Écrit par

  • : docteur en sociologie politique, directeur de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Alain DIECKHOFF et Universalis. NÉTANYAHOU BENYAMIN (1949- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Benyamin Nétanyahou, 2009 - crédits : Baz Ratner-Pool/ Getty Images

Benyamin Nétanyahou, 2009

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    Les relations entre Barack Obama et Benjamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, ont été marquées par la défiance et l’éloignement, compliquant la possibilité de faire aboutir la solution à deux États à laquelle le président américain était favorable.
  • FRANCE - L'année politique 2017

    • Écrit par Nicolas TENZER
    • 5 367 mots
    • 12 médias
    ...français aux accords sur le nucléaire iranien. À l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vel’d’Hiv’, en juillet, il reçoit Benyamin Nétanyahou et dénonce l’antisionisme, « forme réinventée de l’antisémitisme » ; mais il condamne fermement le transfert de l’ambassade des États-Unis...
  • ISRAËL

    • Écrit par Marcel BAZIN, Universalis, Claude KLEIN, François LAFON, Lily PERLEMUTER, Ariel SCHWEITZER
    • 26 771 mots
    • 38 médias
    Avec l'arrivée au pouvoir en 1996 de Benyamin Nétanyahou, le processus a semblé bloqué, bien qu'il ait signé deux accords avec Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne : un premier accord concernant le retrait de la plus grande partie de la ville de Hebron (15 janvier 1997) ; l'accord de Wye Plantation...
  • RUSSIE (Le territoire et les hommes) - La Fédération de Russie

    • Écrit par Myriam DÉSERT, Universalis
    • 18 020 mots
    • 10 médias
    ...acteur majeur au Moyen-Orient, en développant sa présence militaire en Méditerranée et en se posant comme interlocuteur de référence. En septembre 2015, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou se rend à Moscou pour discuter de la question syrienne, soit quelques jours avant que la Russie lance...

Voir aussi