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INDUS, fleuve

Le régime

Le régime est profondément marqué par l'origine himalayenne de l'Indus et des rivières du Punjab : les traits essentiels de l'écoulement sont acquis dès la sortie de la montagne ; plus à l'aval, seul joue l'appauvrissement par suite de l'évaporation, de l'infiltration et des prélèvements pour l'irrigation.

Pendant l'hiver, l'Himalaya du nord-ouest reçoit des précipitations assez abondantes que la chaîne accumule sous forme de neige et de glace. Toutefois, ces précipitations diminuent du nord-ouest vers le sud-est, si bien que l'apport nival et glaciaire est plus faible pour des cours d'eau comme la Sutlej et la Beas que pour l'Indus supérieur et la Ravi. L'apport principal est cependant constitué par les pluies de mousson, qui tombent ici de juillet à septembre, et diminuent, contrairement à celles de l'hiver, du sud-est au nord-ouest.

Ces traits du climat expliquent que les plus basses eaux se situent en hiver : il pleut alors très peu sur les plaines, et les eaux précipitées sur les montagnes sont retenues, pour l'essentiel, sous forme solide. La montée des cours d'eau commence dès les mois de février et mars ; les précipitations sont encore abondantes, elles ont une forme liquide, et la fonte des neiges commence localement. Mais le maximum se situe en été, pendant la mousson. Il a lieu en juillet sur la plupart des rivières, sauf sur la Jhelum, où la fonte des neiges donne un maximum en juin. La baisse des eaux est assez lente, et n'est vraiment très sensible qu'à partir d'octobre.

Dans l'ensemble, le régime de l'Indus est régulier d'une année à l'autre. La fonte estivale des glaciers assure un minimum d'écoulement lors même que les pluies de mousson sont exceptionnellement faibles.

Les crues les plus importantes se situent en été, et sont dues à des averses exceptionnelles sur des superficies restreintes du bassin ; il est donc rare que toutes les rivières entrent en crue simultanément, ce qui évite en général les crues catastrophiques. Cependant, un type de crue particulier peut résulter, dans le cours supérieur, de la rupture de barrages naturels. Il arrive en effet que des glaciers du Karakoram connaissent des avancées exceptionnelles et viennent barrer une vallée ; de grands éboulements rocheux peuvent avoir le même effet. Derrière ces obstructions, d'énormes lacs se forment et se vident brutalement par rupture du barrage au bout de quelques mois ou de quelques années. Les crues ainsi formées sont souvent désastreuses, bien que leurs effets se limitent le plus souvent aux régions faiblement peuplées des hautes vallées.

Après la confluence avec la Panjnad, l'Indus ne reçoit guère d'affluent, et son débit diminue progressivement vers l'aval. Il est donc très différent du Gange, dont la partie aval est alimentée par d'abondantes pluies de mousson. Ainsi s'explique le débit du cours inférieur, assez faible pour un fleuve de cette dimension, et comportant une partie si importante de son bassin en région montagneuse. L'écoulement moyen à Sukkur est seulement de 6 500 mètres cubes environ par seconde, c'est-à-dire moins de la moitié de celui du Gange. La crue la plus forte observée à Sukkur a été de 25 000 mètres cubes par seconde.

L'Indus est donc nettement marqué par le fait qu'il coule vers une région de climat sec : il réalise un apport d'eau considérable d'une région très arrosée vers un secteur désertique, où il a permis de constituer d'énormes surfaces irriguées.

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Pour citer cet article

François DURAND-DASTÈS. INDUS, fleuve [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...château d'eau, d'où descendent des cours d'eau pérennes dont les apports sont vitaux pour l'économie afghane. Seuls ceux du versant sud-est, appartenant au bassin versant de l'Indus, parviennent à la mer. Tous les autres, sans exception, sont endoréiques. Leurs eaux se perdent dans d'immenses cuvettes...
  • ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)

    • Écrit par Paul GOUKOWSKY
    • 6 470 mots
    • 5 médias
    ...engageant dans une entreprise militaire commune. Mais cela pouvait se faire dans les limites de l'empire perse, où subsistaient de vastes zones insoumises. Il semblerait plutôt que, persuadé que l'Indus était la partie supérieure du cours du Nil, Alexandre s'imaginait ramener son armée en Égypte par le chemin...
  • CACHEMIRE ou KASHMIR

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS, Universalis, Alain LAMBALLE
    • 2 929 mots
    • 5 médias
    – La zone de l'Indus est caractérisée par la très curieuse vallée longitudinale de ce fleuve, qui suit une suture fondamentale, limite nord de l'Himalaya. Elle est bordée au nord par la chaîne du Ladakh. Cette région est caractérisée par la sécheresse des vallées. À 3 500 m d'altitude,...
  • HIMALAYA

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jacques DUPUIS
    • 3 478 mots
    • 8 médias

    Barrière naturelle entre la péninsule indienne et le reste du continent asiatique, l'arc montagneux de l'Himalaya (ou Himālaya : « Séjour des neiges » en sanskrit) s'allonge entre le plateau du Tibet, au nord, et la plaine alluviale indo-gangétique, au sud. Il se raccorde, par...

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