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INDE (Arts et culture) Les mathématiques

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Mathématiques et histoire des mathématiques sous la colonisation britannique

Au début du moment colonial, lorsque les administrateurs souscrivent encore à l’idée qu’ils pourront greffer sur la culture savante sanskrite et(ou) persane des idées scientifiques modernes et « civiliser » de cette manière le sous-continent, on voit apparaître des traductions de textes mathématiques anglais – notamment ceux d’Augustus de Morgan (1806-1871), mathématicien et logicien – dans diverses langues du sous-continent indien. Pour une part, les pandits, savants traditionnels qui s’adonnent à cette tâche, tout en traduisant et en se faisant les apôtres des « nouvelles » sciences, en profitent aussi pour redécouvrir leur propre tradition, alors que des orientalistes et des mathématiciens britanniques ont eux aussi déjà commencé à le faire. Ainsi, Henry T. Colebrooke (1765-1837), l’un des fondateurs de l’indologie, a traduit en anglais les œuvres mathématiques de Bhāskara et Brahmagupta en 1817, suscitant l’intérêt de mathématiciens européens comme Michel Chasles, Georg H. F. Nesselmann ou Hermann Hankel pour les mathématiques du sous-continent. Au tournant du xxe siècle, les attitudes des intellectuels natifs du sous-continent indien sont très variées : pour l’ensemble cependant, il s’agit de se positionner dans un monde où modernité semble rimer avec science, et plus généralement avec ce qui vient de l’« Occident », essentiellement du Royaume-Uni, d’Allemagne ou des États-Unis. Des échanges entre mathématiciens d’Europe et d’Inde sont avérés à la fin du xixe siècle. Ainsi Felix Klein écrit-il un texte sur les pliages inspiré par un livre publié par un mathématicien, Sundara Row, originaire de Madras (aujourd’hui Chennai). Bien sûr, les choses ne sont pas si simples. L’une des grandes figures de la théorie des nombres du xxe siècle, l’atypique Srinivasan Ramanujan, un autodidacte génial qui se fait connaître en échangeant avec Godfrey H. Hardy à Cambridge et ouvre des domaines en théorie des nombres, montre la dépendance institutionnelle des savants indiens vis-à-vis du Royaume-Uni.

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Écrit par

  • : chargée de recherche au laboratoire SPHERE, CNRS, UMR 7219, université de Paris-VII-Denis-Diderot

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Agathe KELLER. INDE (Arts et culture) - Les mathématiques [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/05/2018

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Sceau de la civilisation de l’Indus - crédits : Luisa Ricciarini/ Leemage

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Exemple de multiplication en zigzag - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Grande horloge solaire de l’observatoire de Jaipur - crédits : Nadezda Murmakova/ Shutterstock

Grande horloge solaire de l’observatoire de Jaipur