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KLEIN FELIX (1849-1925)

Felix Klein - crédits : Science & Society Picture Library/ SSPL/ Getty Images

Felix Klein

À travers son « programme d’Erlangen » énoncé en 1872, le mathématicien allemand Felix Klein a apporté une nouvelle définition de la géométrie, englobant notamment la géométrie classique (dite « euclidienne »), la géométrie projective, la géométrie conforme et les géométries « non euclidiennes ».

Né à Düsseldorf le 25 avril 1849, Christian Felix Klein est admis à l’université de Bonn à l’âge de seize ans. S’il a d’abord l’intention de devenir physicien, le hasard le fait s’intéresser à la géométrie des droites, domaine pour lequel il reçoit son doctorat en 1868. Il poursuit ses études à Göttingen, Paris et Berlin, et se lie avec les mathématiciens Camille Jordan et Sophus Lie, qui l’initient à la théorie des groupes. En 1872, à vingt-trois ans, il obtient la chaire de mathématiques de l'université d'Erlangen, où son cours inaugural est l'énoncé de son fameux « programme d'Erlangen », qui marque une rupture fondamentale dans la manière d’envisager la géométrie. Il enseignera ensuite à Munich (1875-1880), à Leipzig (1880-1886) et de nouveau à Göttingen (1886-1913).

Le programme d’Erlangen – que Klein publiera par ailleurs dans son ouvrage GesammeltemathematischeAbhandlungen (1921-1923) – donne une définition de la géométrie englobant aussi bien la géométrie « classique » (c'est-à-dire euclidienne) que la géométrie « projective », les géométries « non euclidiennes », etc., mettant fin aux controverses stériles entre partisans de la géométrie « synthétique » et ceux de la géométrie « analytique ». Pour lui, une géométrie est l'étude des propriétés invariantes par un groupe donné de transformations : ainsi les théorèmes de géométrie classique sont l'expression de relations entre invariants du groupe des similitudes ; et ceux de la géométrie projective celle de relations entre covariants du groupe projectif.

À partir de 1872, il dirige la revue MathematischeAnnalen et fonde, en 1898, la grande Encyklopädie der mathematischenWissenschaften, dont il supervisera la rédaction jusqu'à sa mort, à Göttingen. Il consacre une partie de son énergie au renouveau de l’université de Göttingen et parvient à en faire un centre remarquable en mathématiques. On lui doit aussi d’avoir favorisé l’accès des femmes à la recherche mathématique et son département a été le premier en Allemagne à diriger et attribuer une thèse à une femme, Grace Chisholm Young.

Klein fut le chef incontesté de l'école mathématique allemande, et son influence fut très grande (il donna de nombreuses conférences à l'étranger, dont les États-Unis), notamment sur le développement de la géométrie, grâce à son programme d'Erlangen. On lui doit aussi d'importants travaux sur l'équation différentielle hypergéométrique, sur les fonctions abéliennes, sur le groupe de l'icosaèdre régulier (Lectures on the Icosahedron, 1914), sur les fonctions elliptiques, à partir desquelles il dégage la notion de fonction modulaire (Vorlesungenüber die Theorie der automorphenFunktionen, 1897-1902).

Felix Klein meurt à Göttingen le 22 juin 1925.

— Jacques MEYER

— Universalis

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Écrit par

  • : docteur en mathématiques
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Jacques MEYER. KLEIN FELIX (1849-1925) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Felix Klein - crédits : Science & Society Picture Library/ SSPL/ Getty Images

Felix Klein

Autres références

  • ALGÈBRE

    • Écrit par Jean-Luc VERLEY
    • 7 143 mots
    ...similitude, la notion de parallélisme ou la nature d'une conique sont invariantes par une transformation linéaire régulière des coordonnées. C'est F.  Klein, dans son célèbre « programme d'Erlangen », de 1872, qui dégagera un principe général, que nous énoncerons sous une forme volontairement vague et...
  • ESPACE, mathématique

    • Écrit par Jean-Marc SCHLENKER
    • 1 670 mots
    Felix Klein propose en 1872 un renversement de la notion d'espace géométrique, dans son « programme d'Erlangen ». Il propose de mettre l'accent non pas sur les objets géométriques (points, droites, coniques, etc.), mais sur le groupe des transformations qui laissent invariantes les propriétés géométriques...
  • GÉOMÉTRIE

    • Écrit par François RUSSO
    • 10 631 mots
    • 4 médias
    Dans des travaux entrepris à partir de 1868, Klein reprend ces vues pour les préciser et leur donner de plus larges applications. Il définit de façon plus rigoureuse la notion de distance cayleyenne ; puis, portant son attention aux deux géométries non euclidiennes, dont ne s'était pas occupé Cayley,...
  • GROUPES (mathématiques) - Groupes classiques et géométrie

    • Écrit par Jean DIEUDONNÉ
    • 8 269 mots
    • 3 médias

    Jusque vers 1800, la géométrie dite « élémentaire » est restée à peu de chose près ce qu'elle était dans l'Antiquité, tant dans sa substance que dans ses méthodes (l'invention de la « géométrie analytique » ayant à peu près exclusivement servi à prolonger le champ d'action de la géométrie classique...

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Voir aussi