HOTTENTOTS

Les Hottentots s'appelaient eux-mêmes Khoi-Khoin. L'origine du nom « Hottentot » est discutée : est-ce un mot africain, ou est-ce un sobriquet donné par les colons ? Dans ce dernier cas il viendrait d'un terme signifiant « bègue » en hollandais ancien, allusion aux « clics », claquements de langue caractérisant l'idiome des Khoi-Khoin. Les dialectes hottentots sont en effet classés, avec ceux des Bochimans, parmi les langues à clics, ou khoisan.

Vénus hottentote

Vénus hottentote

Vénus hottentote

Esclave de la colonie du Cap, Sawtche (appelée Saartjie par son propriétaire) est envoyée en 1810 en…

On distingue quatre groupes : Hottentots du Cap, Hottentots orientaux, Korana, Nama.

Disparition d'une ethnie

Les Hottentots du Cap occupaient, à l'arrivée des Hollandais au xviie siècle, la partie occidentale de l'extrémité sud du continent. D'après des sources anciennes, ils devaient être environ 50 000, répartis en communautés dont certaines ont laissé leur nom à des montagnes ou à des rivières. Les Portugais les avaient déjà découverts à la fin du xvsiècle, et ces premiers contacts furent sanglants. Les Hollandais appréciaient surtout leur bétail, qu'ils s'appropriaient sous n'importe quel prétexte ; il en résulta un appauvrissement et la désintégration de l'organisation tribale.

À cette époque, les Hottentots orientaux, dont les plus puissants étaient, au xviiie siècle, les Gona, entrèrent en contact avec les envahisseurs bantous qui les ont absorbés ou exterminés ; des clics (//) et des racines khoisan passèrent dans les langues de ces Bantous, Zoulous et Xhosa.

Les Korana sont les descendants d'un groupe de Hottentots du Cap qui, à la fin du xviie siècle, émigrèrent vers le nord-est pour échapper aux Hollandais. Vers 1850, leur nombre était estimé à 20 000 ; il décrût rapidement au cours de guerres désastreuses contre les conquérants Sotho qui les ont finalement assimilés. Ils n'existent plus en tant que communauté distincte.

Enfin les Nama, Naman ou Namaqua sont installés plus au nord, dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie). Au cours du xixe siècle, ils luttèrent contre d'autres Hottentots fuyant le Cap, contre des pasteurs bantous, les Herero migrant vers le sud, et contre les Allemands dont la politique tendait à briser leur cohésion. Toutefois, au début du xxe siècle, l'ethnologue A. W. Hoernlé put encore observer leurs institutions. Les métis Hottentots-européens tendaient à se regrouper en communautés, tels les « bâtards de Rehoboth » étudiés par l'anthropologue E. Fisher. Quelques communautés résiduelles ont été placées dans des réserves.

Il n'est pas possible d'évaluer aujourd'hui le nombre des Hottentots car ils ne sont plus que des Sud-Africains ou des Namibiens « de couleur », sans identité tribale officielle, administrative.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Jacques MAQUET : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAQUET, « HOTTENTOTS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

Vénus hottentote

Vénus hottentote

Vénus hottentote

Esclave de la colonie du Cap, Sawtche (appelée Saartjie par son propriétaire) est envoyée en 1810 en…

Autres références

  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Langues

    • Écrit par Emilio BONVINI, Maurice HOUIS
    • 8 307 mots
    • 1 média
    Le mot khoisan, créé par Schapera, est composé des termes khoi, que les Hottentots s'appliquent à eux-mêmes, et san qu'ils appliquent aux Boschimans. Au moment de la pénétration européenne, ainsi que le relate Delafosse, les Hottentots occupaient encore toute l'Afrique méridionale, du fleuve...
  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...répartissent en deux groupes : les San, chasseurs-cueilleurs qui parcouraient le bush et furent baptisés pour cela Bushmen (Bochiman en français) ; les Khoi-Khoi, ou Hottentots, éleveurs nomades. Ces hommes se distinguent des Noirs par une taille plus petite, une peau plus claire, et une fréquente stéatopygie...
  • BERGDAMA

    • Écrit par Universalis
    • 252 mots

    Installés dans la réserve d'Okombahe (Namibie) pour la plupart d'entre eux, les Bergdama (également appelés Berg Damara) sont au nombre de 105 000 environ à la fin des années 1990. Leur origine reste mystérieuse. Ils sont beaucoup plus foncés que les populations environnantes et ressemblent plus aux...

  • CAP LE

    • Écrit par Éric AXELSON, Philippe GERVAIS-LAMBONY
    • 2 340 mots
    • 1 média
    ...d'Indiens des Indes orientales hollandaises, de Huguenots français, ainsi que les mariages et la cohabitation avec les indigènes khoi-khoin (surnommés Hottentots par les Hollandais) augmentent la population, mais au début du xviiie siècle, la ville appelée De Kaap (« Le Cap ») ne compte encore que deux...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi