Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CAP LE

Afrique du Sud : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afrique du Sud : carte administrative

Fondée en 1652 par la Compagnie hollandaise des Indes orientales pour servir de point de ravitaillement sur la route des Indes, Le Cap, qualifiée de « ville mère » par les Afrikaners, est ensuite devenue le point d'entrée en Afrique australe des colons hollandais. Un des plus beaux sites urbains du monde sur la péninsule du cap de Bonne-Espérance, un climat méditerranéen, un patrimoine architectural qui remonte au xviiie siècle, la métropole du Cap (3,3 millions d'habitants en 2005) est riche d'atouts. De fait, c'est une des régions urbaines les plus dynamiques d'Afrique du Sud, et une cité qui se rêve une place à l'échelle mondiale.

Un site privilégié

Le navigateur portugais António de Saldanha est le premier Européen à mouiller, en 1503, dans la baie de la Table (Table Bay) et à gravir la montagne du même nom. Il rencontre quelques centaines d'indigènes, du peuple Khoi-Khoin, vivant de chasse, de pêche et de cueillette. Dès lors, les navires européens font escale dans Table Bay pour s'approvisionner en eau douce, en viande et autres biens et denrées. Les survivants du navire hollandais Haarlem, naufragé dans la baie en 1647, rapportent des descriptions si exaltées de la région que le directoire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales ordonne la fondation d'un poste de ravitaillement. Le 7 avril 1652, le représentant de la Compagnie Jan van Riebeeck débarque sur la côte pour choisir le site où seront construits un fort et des jardins potagers. Le premier établissement du Cap est, ainsi, situé entre la montagne de la Table, au sud, et la baie de la Table, au nord. Il est limité au nord-ouest par les sommets du Lion's Head et du Lion's Rump (aujourd'hui appelé Signal Hill), et au sud par le pic du Diable (Devil's Peak). À l'est s'étendent des marais et, au-delà, la vaste plaine sableuse et balayée par les vents des Cape Flats. Les terres arables les plus proches se trouvent sur le bas du versant oriental du pic du Diable et de la montagne de la Table et, plus au sud-est, à Rondebosch, Newlands et Wynberg. Depuis la forteresse qui protège l'établissement des premiers colons, un chemin part vers le sud, traversant ces terres, pour déboucher dans False Bay du côté est de la péninsule du Cap. Il se dirige ensuite vers Muizenberg et Kalk Bay, avant d'arriver dans Simon's Bay, où les navires marchands ne réussiront jamais à se protéger des vents hivernaux soufflant du nord-ouest. La route qui mène du rivage aux jardins potagers devient la principale artère. Dénommée à l'origine Herengracht, comme le canal à Amsterdam, elle sera rebaptisée Adderley Street en 1850.

En 1657, la Compagnie libère ses employés de leurs obligations, leur permettant ainsi de devenir des citoyens et des fermiers libres ; et, à partir de 1658, elle fait venir des esclaves depuis les Indes et Madagascar pour les remplacer. C'est également le début de l'immigration européenne. Dans les terres situées au-delà de la montagne de la Table, la Compagnie installe une seconde ferme à Newlands, et plante des vignes sur les pentes du Wynberg (« montagne du vin »).

Van Riebeeck et le directoire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales fondent un conseil et une cour de justice, dans lesquels les citoyens-conseillers assurent des services tels que la protection contre les incendies, la maintenance des routes et le maintien de l'ordre. La colonie commence à s'étendre au-delà de la péninsule du Cap, et le conseil fait de plus en plus appel à ces derniers.

L'arrivée d'esclaves, d'Indiens des Indes orientales hollandaises, de Huguenots français, ainsi que les mariages et la cohabitation avec les indigènes khoi-khoin (surnommés Hottentots par les Hollandais) augmentent la population, mais au début du xviiie siècle, la ville appelée De Kaap[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire, université du Cap (Afrique du Sud), ancien vice-recteur
  • : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Classification

Pour citer cet article

Éric AXELSON et Philippe GERVAIS-LAMBONY. CAP LE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Afrique du Sud : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afrique du Sud : carte administrative

Autres références

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD
    • 9 654 mots
    • 6 médias
    ...navale ; les navigateurs néerlandais, qui ont remplacé largement les Portugais dans le commerce des épices asiatiques, fondent, en 1652, une colonie au Cap ; de là, leur influence gagne vers l'est, repoussant ou absorbant les Khoisan, jusqu'à ce que, au xviiie siècle, le contact direct soit...
  • AFRIQUE AUSTRALE

    • Écrit par Jeanne VIVET
    • 6 100 mots
    • 5 médias
    ...avec Goa et Macao. Sur la côte atlantique, les Portugais créent la ville de Luanda en 1575 tandis qu'au sud, les Hollandais fondent la colonie du Cap en 1652, qui sera prise par les Britanniques en 1806 en raison de sa position stratégique sur la route des Indes. Elle devient une colonie de peuplement...
  • AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD

    • Écrit par Ivan CROUZEL, Dominique DARBON, Benoît DUPIN, Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Philippe-Joseph SALAZAR, Jean SÉVRY, Ernst VAN HEERDEN
    • 29 784 mots
    • 28 médias
    Originale par son milieu méditerranéen, la province du Cap-Ouest l'est également par sa population, qui appartient en majorité au groupe Coloured.Près des trois quarts des 6,8 millions d'habitants de la province sont concentrés dans la métropole du Cap, cœur économique et politique de la région,...
  • RHODES CECIL JOHN (1853-1902)

    • Écrit par Roland MARX
    • 1 119 mots
    • 2 médias

    Homme d'affaires brillant et grand homme d'État britannique, apôtre de l'expansionnisme colonial, nouveau conquistador, philanthrope, Cecil Rhodes a été aussi passionnément admiré que vilipendé. Fils d'un pasteur anglican, cinquième d'une famille de onze enfants, né dans le Hertfordshire, de constitution...

Voir aussi