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HAUSA ou HAOUSSA

Un système féodal

Les Hausa sont organisés en États dirigés par une aristocratie peule qui a conquis le pays au début du xixe siècle. Les vieilles capitales fortifiées (Daoura, Kano, Rano, Zaria, Gobir, Katsina, Biram) ont été fondées vers le xie siècle.

Le système politique repose sur des liens d'allégeance personnelle. Chaque État est divisé en unités territoriales centrées sur un bourg entouré de murs, où réside le chef, où se tiennent les marchés et les fêtes musulmanes, où se trouve la mosquée. Ce chef local administre la campagne environnante par l'intermédiaire des chefs d'enclos, ses vassaux. Il est vassal du roi, chef de l'État, qui lui-même était, au xixe siècle, vassal du roi de Sokoto, émirat du nord-ouest du Nigeria, descendant en ligne masculine directe d'un conquérant peul.

Les fonctions ne sont pas strictement héréditaires, les nominations dépendant en partie du bon vouloir du supérieur. Les liens personnels avec le chef sont donc de première importance : ils sont fondés sur la parenté réelle, ou sur la clientèle qui est une parenté fictive et révocable. Le lien de clientèle joue aussi dans la vie privée, par exemple entre un commerçant et son émissaire à qui sont confiées des marchandises précieuses, parce qu'un client est loyal, par définition.

Les chefs locaux ont pour charge principale la levée de l'impôt, qu'ils remettent à leur supérieur en en gardant une partie, les salaires étant inconnus. Il leur appartient aussi de maintenir l'ordre, d'entretenir les murs de la ville, la mosquée, le marché, les chemins. Ils ont des pouvoirs judiciaires limités au droit civil.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAQUET. HAUSA ou HAOUSSA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Langues

    • Écrit par Emilio BONVINI, Maurice HOUIS
    • 8 307 mots
    • 1 média
    La famille afro-asiatique se subdivise en sémitique, égyptien ancien, berbère, couchitique, tchadique.Le hausa a toujours fait problème pour les africanistes. Dès 1863, Lepsius a classé cette grande langue avec le berbère ; Lukas propose de l'inclure dans un groupe tchado-chamitique. Cohen, sans...
  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Religions

    • Écrit par Marc PIAULT
    • 9 619 mots
    • 1 média
    ...les Peul, fondent à leur tour une confédération religieuse dans le Fouta-Djalon, et leur royaume du Macina échappe à la domination bambara. En pays hausa où l'islam avait pénétré depuis le xie siècle, mais surtout au xive siècle sous l'influence de pieux voyageurs venus du Mali, la pratique...
  • ANTHROPOLOGIE POLITIQUE

    • Écrit par Georges BALANDIER
    • 5 811 mots
    • 1 média
    ...des rapports de la stratification sociale au mode d'organisation du pouvoir politique apparaît à chaque étude de cas. Ainsi, à propos de la société des Haoussa du Nigeria septentrional : celle-ci est fondée sur la conquête, établie à partir d'entités ethniques bien différenciées, régie par un État vigoureux...
  • BÉNIN

    • Écrit par Richard BANÉGAS, Universalis
    • 8 280 mots
    • 2 médias
    ...peuplé de Baatombu (environ la moitié de la population de la région), communément appelés Bariba ; de Peul (ou Fulbé), socialement marginalisés ; de Haoussa venus des confins du Nigeria et de populations dendi, issues du groupe linguistique songhaï-zarma. Dans l'Atakora, les Somba (ou Betammaribé),...
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Voir aussi