GUITARE, en bref

Œuvres principales

Les Recuerdos de la Alhambra ou le Capricho árabe de Francisco Tárrega illustrent admirablement le répertoire pour guitare de la fin du xix^e siècle ; le virtuose Miguel Llobet Soles (1878-1938), un de ses élèves, se produira dans le monde entier. Le fameux Concierto de Aranjuez de Joaquín Rodrigo (1940), tant de fois joué et réarrangé (y compris par le groupe de rock psychédélique The Doors), est presque aussi célèbre que Jeux interdits, une romance anonyme, probablement écrite par le Catalan Fernando Sor (1778-1839), rendue célèbre par le film éponyme de René Clément (1952) et la participation à la bande sonore de Narciso Yepes. Alexandre Lagoya et son épouse Ida Presti ont été très médiatisés grâce à une riche carrière sur scène. Parmi les grands compositeurs qui ont utilisé la guitare au sein de différentes formations, on citera Heitor Villa-Lobos (Suite popular brasileira, 1908-1912 ; Chôros n^o 1, 1920 ; 12 Études, 1929 ; 5 Préludes, 1940), Albert Roussel (Ségovia, 1925), Anton von Webern (Drei Lieder, opus 18, pour soprano, clarinette en mi bémol et guitare, 1925), Darius Milhaud (Ségoviana, 1957), Francis Poulenc (Sarabande, 1960). Pierre Boulez (Le Marteau sans maître, 1955), Elliott Carter (Changes, 1983), Luciano Berio (Sequenza XI, 1988), Edison Denisov (Concerto pour guitare, 1991). Des guitaristes comme l'Australien John Williams ou les Brésiliens Sérgio et Odair Assad ont largement contribué à crédibiliser l'instrument aux yeux du monde de la musique savante.

Pour la musique populaire, citons Georges Brassens et ses fameuses « pompes » d'accompagnement. Chez les guitaristes de flamenco, après Sabicas (Agustín Castellón Campos, 1907 ?-1990) ou Niño Ricardo (1904-1974) arrive l'immense Paco de Lucía qui, après avoir accompagné El Camarón de la Isla, aborde de nombreux styles, dont le jazz fusion. Au Brésil, Baden Powell réalise un rapprochement entre les cultures afro-brésilienne et européenne classique. Caetano Veloso, le principal représentant du tropicalisme brésilien avec Gilberto Gil et Lenine, ont la particularité de maîtriser avec brio la guitare syncopée autant qu'un chant rythmique afro-brésilien spécifique.

Dans le jazz, John McLaughlin a retrouvé la guitare à cordes en nylon quand, lassé des expérience électriques, il s'est rapproché de la musique indienne dans les années 1970.